Kung-fu zombie, mort de rire

Kung-fu zombie, mort de rire

Quand un champion de kung-fu doit combattre un vilain ressuscité, cela donne kung-fu zombie ! Normal !

Kung-fu zombie, mort de rireDégotter un nanar dans les films de kung-fu pour faire écho à la sortie cette semaine de Kung-Fu Panda 2, c’était pas non plus la tâche la plus compliquée. Le cinéma asiatique donnant la part belle au genre baston/arts martiaux, forcément, les nanars d’action où s’affrontent guerriers super-entrainés à différents arts martiaux, voire plusieurs en même temps, foisonnent également ! Mais en trouver un avec des zombies (car dès qu’on met des zombies quelque part, on est a peu près sûr de tomber à 90 % sur une bouse), ça semblait pas si simple. Une rapide recherche me contredît rapidement !

Kung-fu zombie, mort de rire

Kung-fu Zombie, de 1982, est un chef d’œuvre hong-kongais de Yu Wang ! Cet acteur-réalisateur nous gratifie d’un long-métrage des plus psychédéliques. Malheureusement, dès la 5ème minute, les plus paresseux auront compris que l’orientation du film est résolument tourné vers la comédie ! Pas la parodie de film de zombies, non ça aurait été trop facile pour se mettre une balle dans le pied. Non, c’est un film de castagne niveau flocon d’or de Kung-fu, avec des morts revenant à la vie aussi promptement qu’ils l’ont quitté. Et servi par un « acting»  rigolard de personnages qui ont apparemment inhalé du gaz hilarant avant chaque scène (tournée en 3 minutes à chaque fois).

Kung-fu zombie, mort de rire

Mais passons d’abord sur le propos du film : des malandrins farfouinnent dans un cimetière à tenter de ranimer semble t’il des cadavres (et alors là j’attire votre attention sur le choix des épouvantails les plus moches, qui ont du se faire rouler dessus par un semi-remorque et gardés au grenier pendant 50 ans). Un sorcier pas très habile les accompagne et leur chef, que je nommerais « moustache»  rapport à la pilosité fournie de ses sourcils et favoris, s’énerve rapidement car il cherche semble apparemment à tendre un piége à son ennemi (et oui ce sont des adultes). Justement, Pang, le héros beau-gosse de 1m67, super star du kung-fu, entraîné par son père, digne descendant d’une famille de policiers/justiciers, se promène dans les parages. Il avait donc stoppé quelques temps auparavant la tentative de braquage de banque de la bande de nazes du début (dans un flash-back des plus hideux). Le piège tourne court tandis que « moustache»  meurt. De retour chez lui, Pang, que son père emmerde continuellement soit-disant pour son entraînement, s’engueule avec et ce dernier meurt aussi subitement. Il revient sous la forme du fantôme tangible qui peut donc continuer à tatanner le fiston. Entre temps, « moustache»  aidé du sorcier de pacotille tente de lui trouver un corps frais (ah oui « moustache»  aussi est devenu un fantôme). Ce faisant, il réanime lors d’une séance de spiritisme qui ferait passer ta boom de 6eme pour de la nécromancie, un gros vilain criminel qui en veut à la famille de Pang (les justiciers qui l’avaient mis hors d’état de nuire). Ne voulant pas confier son corps à « moustache« , le vilain se met a la recherche du descendant de son ennemi : Pang (qui a vraiment pas de bol, lui qui voulait juste sortir et profiter de la vie). Tous vont se mettre sur la tronche.

Kung-fu zombie, mort de rire

« Moustache»  va bien sûr venir posséder le corps du père de Pang et lui livrer bataille. Le corps du père blanchissant au fil de l’histoire pour signifier qu’il est en décrépitude avancée ! Un moine bouddhiste va s’en mêler ainsi qu’une jeune fille tout juste utile à se faire pincer les fesses par les jeunes hommes en rut… Bon, ça continue de se mettre sur la figure jusqu’au gros bordel final au cimetière (sorte de terrain vague ou des cagettes abritent des cadavres). Et là, au moyen d’effets spéciaux déguelasses style « frappé d’un éclair, le mort-vivant est entouré d’un halo violet qui dessine juste ses contours» , tout rentre dans l’ordre.

Kung-fu zombie, mort de rire

Bref, kung-fu zombie est très éprouvant. Il est très difficile de rendre pleinement compte de la torture que c’est d’essayer de suivre le film. Les raisons avancées pour justifier ce trou noir peuvent être d’ordre d’un trop gros décalage culturel entre 2 conceptions du spectacle ou simplement de la crétinerie profonde !! Mais que ce soit les mines de dégénérés des acteurs qui ne peuvent réprimer des rires et des grimaces, les plans se succédant parfois au centième de seconde ou les transitions inexistantes entre les scènes, les différences de luminosité dans ce qui est « une même scène» , etc. Kung-fu zombie est vraiment lourdingue. Surtout qu’il n’y a pas vraiment de zombies dégouttants aux corps en décomposition avancée, non, juste des gars un peu pâlots qui ont de la reverbe dans la voix !

Kung-fu zombie, mort de rire

Et puis on est pas habitué nous pleutres d’occidentaux, mais quand on parle de film de castagne, ils rigolent pas les asiatiques : c’est simple, ils se mettent sur la tronche pendant tout le film. Ajouté à ça les maquillages tout moches et l’ambiance comédie à l’américaine, bref, ce Kung-fu zombie est un pur nanar. Et rien a faire que ce film soit culte en Chine et qu’il existe une adaptation jeu vidéo voire peut-être un manga : les zombies pour moi, c’est complètement décharné, c’est pestilentiel et ça ne fait surtout pas des cabrioles en l’air accéléré en luttant en « high-kick»  avec les vivants ! Non mais !!