[Critique] Mirrormask

Alors que Coraline a connu un véritable succès outre atlantique il y a quelques mois, et s’apprête à arriver chez nous le 10 juin, c’est d’une autre œuvre scénarisée par Neil Gaiman dont je vais vous parler. Mirrormask est le premier long métrage de Dave McKean. Sorti en 2005, il fait figure d’ovni dans le monde du cinéma…

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De l’autre côté du miroir

Helena, 15 ans, est artiste dans le cirque de ses parents. En pleine crise d’adolescence, la jeune fille se dispute avec sa mère avant que celle-ci ne tombe gravement malade. Elle fait alors un rêve fantastique dans lequel elle doit sauver le monde de papier qu’elle a créé des griffes d’une terrifiante reine noire… Qui ressemble étrangement à sa mère. Elle y rencontre des personnages masqués tous plus étranges les uns que les autres, et sombre dans un univers envoûtant. L’histoire, qui peut rappeler sous certains aspects Alice au pays des Merveilles, est une superbe métaphore. Les conflits internes de l’adolescente sont traduits par une histoire antagoniste, et poétique.

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C’est toujours la même histoire

Les privilégiés qui ont déjà vu Coraline, ou les lecteurs assidus de Neil Gaiman auront reconnu une trame scénaristique assez similaire. D’ailleurs, dans le comic book original comme dans Coraline, Neil Gaiman nous emmène dans une création totalement féérique, mais bourrée de références à des problèmes de conflit parent-enfant bien réels.

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Visuellement, la patte de Dave McKean emporte l’univers du poète anglo-saxon très loin : il nous propose un mélange judicieux de plans classiques, d’animation et d’images de synthèse. Le résultat est très surprenant. On savoure le film du début à la fin, sans jamais tout à fait parvenir à en saisir l’ampleur. Les tons ocre et or de la photographie, quant à eux, donnent un peu l’impression de boire une gorgée d’hydromel. Vraiment beau.

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Meilleur que du chocolat

Les acteurs de Mirrormask -du moins, les vrais acteurs- sont peu nombreux et peu connus. Mais s’il y a un nom que tous ceux qui verront le film seront obligés de retenir, c’est celui de Stephanie Leonidas. La demoiselle campe avec candeur et intelligence une  Helena passionnante. La dualité du personnage est troublante, et la beauté de l’actrice également.

Si l’attrait d’un film complètement fou et magique ne suffit pas, jetez-y un œil au moins pour découvrir une comédienne talentueuse et qui marque l’écran.

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Mirrormask n’est malheureusement pas sorti au cinéma chez nous, mais une version DVD comprenant une VF honorable est disponible depuis 2006.