Universal Soldier (1992) de Roland Emmerich

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage américain de l'allemand Roland Emmerich qui a auparavant signé des productions Ouest-allemandes comme "Le Principe de l'Arche de Noël" (1984) ou "Moon 44" (1990). A l'origine son premier film hollywoodien devait être une superproduction intitulée "Isobar" avec Sylvester Stallone qui était censé combattre une forme de mutant dans un train supersonique, finalement on lui propose un autre projet après le désistement de Andrew Davis futur réalisateur de "Le Fugitif" (1993). Produit par Mario Kassar de Carolco Films société de distribution et de production spécialiste du film d'action depuis le succès de "Rambo" (1982) de Ted Kotcheff, le cinéaste ouest-allemand y voit alors l'opportunité de percer outre-Atlantique. Le scénario est signé par Dean Devlin qui continuera sa collaboration avec Emmerich sur plusieurs films aussitôt après, Christopher Leitch qui a surtout écrit pour la télévision dont les séries TV "Alfred Hitchcock présente" (1985) et "La Belle et la Bête" (1987), puis Richard Rothstein qui a écrit auparavant les films "La Vallée de la Mort" (1982) de Dick Richards et "Invitation en Enfer" (1984) de Wes Craven. Le film au budget de 23 millions de dollars (soit quatre fois moins que l'autre production Carolco "Terminator 2" de James Cameron) est un succès et rapporte 96 millions au box-office mondial dont 1,5 millions d'entrées France. Un succès qui n'est pas fracassant mais assez prometteur pour envisager des suites, mais qui permettra aussi à Roland Emmerich de devenir américain, mais surtout de confirmer un talent certain avec le futur "Stargate, la Porte des Etoiles" (1994). Pour l'anecdote, durant la promo au Festival de Cannes, les deux acteurs principaux du film ont simulé une fausse altercation au bas des marches. A sa sortie en salles le film a été classé R interdit au moins de 17 ans non accompagné, et interdit au moins de 12 ans en France... L'armée annonce et dévoile une nouvelle unité d'élite quasiment invincible composée de soldats aux compétences physiques surhumaines. La journaliste découvre que cette unité Uni-Sol est en fait une opération clandestine qui permet de réanimer d'anciens soldats morts au combat. Au moment de sa découverte, elle fait la rencontre de Luc Devreux, Uni-Sol n°GR44 qui semble avoir des réminescences de son passé, il décide alors de fuir avec la journaliste pour en savoir plus. Aussitôt les autres Uni-Sol débutent la traque... 

Le Uni-Sol GR44 est incarné par Jean-Claude Van Damne alors en pleine ascension et devenu une valeur sûre du film d'action avec entre autre "Bloodsport" (1988) de Newt Arnold ou "Double Impact" (1991) de Sheldon Lettich, tandis que son antagoniste principal GR13 est joué par Dolph Lundgren lui-même en pleine essor après "Rocky 4" (1985) de et avec Sylvester Stallone, "Punisher" (1989) de Mark Goldblatt ou "Dans les Griffes du Dragon Rouge" (1991) de Mark L. Lester, les deux hommes se retrouveront pour les suites "Universal Soldier : Regenration" (2009) et "Universal Soldier : le Jour du Jugement" (2012) tous deux de John Hyams, mais aussi dans "Expendables 2" (2012) de Simon West. Van Damne retrouvera aussi plus tard après "Universal Soldier : le Combat Absolu" (1999) de Mic Rodgers l'acteur Michael Jai White aperçu dans "The Toxic Avenger 2 et 3" (1989) et obtiendra un vrai premier succès personnel avec "Spawn" (1997) de Mark Dippé, puis la star belge retrouve après "Cyborg" (1989) de Albert Pyun son partenaire Ralf Moeller qui aura sa petite heure de gloire avec "Gladiator" (2000) de Ridley Scott et "Le Roi Scorpion" (2002) de Chuck Russell. Citons ensuite Ally Walker surtout vue à la télévision dont les séries TV "Santa Barbara" (1988) ou plus tard "Sons of Anarchy" (2008-2010), Ed O'Ross apparu dans "L'Arme Fatale" (1987) de Richard Donner ou "Full Metal Jacket" (1987) de Stanley Kubrick, Jerry Orbach aperçu dans "Dirty dancing" (1987) de Emile Ardolino ou "Traquée" (1987) de Ridley Scott, Leon Rippy aperçus aux côtés de Arnold Schwarzenegger dans "Le Contrat" (1986) de John Irvin et "Maximum Overdrive" (1987) de Stephen King et vu chez Emmerich également avant dans "Moon 44" (1990) et après dans "Stargate" (1994), Tom Lister Jr. vu remarqué surtout après dans "Le Cinquième Elément" (1997) de Luc Besson ou "Jackie Brown" (1997) de Quentin Tarantino, Ned Bellamy vu dans "Saw" (2004) de James Wan ou "Django Unchained" (2012) de Tarantino et qui retrouvera dans "Ed Wood" (1994) de Tim Burton l'acteur Rance Howard surtout connu pour être le père du réalisateur Ron Howard pour qui il a joué dans une dizaine de films mais vu aussi dans plus de 280 rôles dont des apparitions dans "Luke la Main Froide" (1967) de Stuart Rosenberg, "Chinatown" (1974) de Sidney Pollack ou "Nebraska" (2013) de Alexander Payne, Lilyan Chauvin vue dans plus de 160 rôles entre 1950 et 2011 dont "La Belle de Moscou" (1957) de Rouben Mamoulian, "Predator 2" (1990) de Stephen Hopkins ou "Arrête-Moi si tu Peux" (2002) de Steven Spielberg, puis enfin n'oublions pas le fils de JCVD, Kristoffer Van Varenberg qui joue son père jeune et dont la carrière se résume à une dizaine de films avec son père... Assurément, le scénariste a dû s'inspirer du policier de "Robocop" (1987) de Paul Verhoeven pour créer son histoire dans une variation plus militaire et militariste. L'autre idée est de surfer encore sur la vague des action movies des années 80 en offrant deux rôles de choix à deux acteurs de seconds plans et donc bien moins chers que les stars contemporaines comme Stallone, Schwarzenegger, Willis ou encore Gibson. Le scénario mêle très efficacement testostérone, course poursuite et un semblant d'à propos politique.

Par contre, il faut bien avouer que le film paraît plus un film des années 80 que des années 90, dans le sens où cette production se situe après l'impressionnant "Terminator II" (1991) de James Cameron, et juste avant la claque "Jurassic Park" (1993) de Steven Spielberg et, évidemment ce nouveau film de SF est doté d'effets spéciaux trop archaïques, qui sont encore datés eighties. C'est le gros défaut du film qui ne peut tenir la comparaison avec ses chefs d'oeuvres de la même époque. Pourtant le postulat de départ est forcément un bonne idée, d'abord parce que quelle armée ne rêverait pas de soldats immortels et invincibles ?! Ensuite parce que le face à face entre deux icônes alors à égalité sur l'affiche est prometteur, ajoutons à cela une pincée de dérision (côté GR44 alias JCVD), un soupçon d'émotion (GR44 en mode souvenirs avec papa maman). Le canevas reprend la classique chasse à l'homme, on peut y percevoir des similarités avec des thrillers ou polars bien connus, la différence étant que les protagonistes sont quasi invincibles mais avec un point faible essentiel pour créer un minimum de suspense et de tension. Loin d'être un chef d'oeuvre donc surtout par le fait des personnages brutes de décoffrage qui amène peur de subtilité, mais un action movie hyper efficace auquel il manque juste un peu d'ambition.

Note :                 

14/20