A l'épreuve de l'amourNadia attend l’arrivée de son premier enfant. Enceinte de six mois, elle est mariée à Céline qui elle est l’accompagnatrice ; reléguée au rôle de père. Sous le regard des amis, d’une mère artiste, et de la loi elle doit prouver sa légitimité.
Petit point historique important sur ce récit autobiographique de la réalisatrice ; en 2013, le loi dite Taubira autorise le mariage pour des personnes de même sexe ainsi que l’adoption d’enfants pour ces couples. Belle avancée en termes d’égalité, mais ce que l’on sait moins, ce sont les formalités exigées insoupçonnées pour que celle qui ne porte pas l’enfant soit reconnue comme mère légale au même titre que celle qui porte l’enfant à naitre. En 2021, la procédure s’assouplira énormément. Et pour moi c’est déjà le premier écueil du film, son thème beaucoup trop étroit. En effet durant ces 8 ans, il faudra faire la preuve devant la justice du lien maritale pour devenir parent à égalité. Il est vrai que c’est surprenant et choquant ; mais ce film traite donc d’un problème causé par la loi et corrigé quelques années plus tard, une fenêtre malheureuse mais un micro-sujet qui traité comme cela dans le film parait toujours être d’actualité. Malhonnête pas forcément, mais partiale assurément. De plus celle qui ne porte pas l’enfant doit se sentir aussi mère que sa conjointe ; il en est de même pour un père qui ne porte jamais l’enfant. Et donc dans cette histoire, une problématique majeure n’est pas réellement traitée ; celle qui ne porte pas n’a aussi aucun patrimoine génétique en commun avec l’enfant à naitre puisqu’il est le fruit d’un don de sperm’. Et c’est un point plus crucial de la parentalité que de porter ou non même si on est une femme, et cela n’est à aborder qu’une seule fois au travers d’une blague lourde. Et ce ne sera pas la seule blague lourde qui renvoie les jeunes femmes à leur homosexualité : un repas en famille d’une lourdeur scénaristique malsaisante et surtout une scène dans un bar avec des dialogues d’une bêtise sans nom. Le rôle d’artiste de Noémie Lovsky, la mère de Céline, voulant montrer avec à traits appuyés une autre maternité ou une absence de maternité avec sa propre fille qui elle aimerait tellement vivre et être vu comme mère, est un personnage à l’écriture déconcertante. De plus, toutes ces bulles d’humour tout au long du film pour apporter un accent buddy movie tombent quelquefois à plat.
Malgré tous ces points négatifs ; Alice Drouart réussit un premier long métrage assez solaire en mode RomCom pas déconnante. Elle tente et parvient souvent à raconter notre société au travers de cette histoire très contemporaine. C’est politique, délicat avec des notes fréquentes d’humour qui donne un tout assez agréable à voir.
Pas désagréable à voir malgré un contenu trop maigre, trop partisan, trop didactique et parfois maladroit.
Sorti en 2025
Ma note: 9/20