Premier long métrage de Nicolas Keitel après son court métrage "Le Bon Copain" (2018). Le réalisateur-scénariste a été inspiré par une image qui le hantait : "Celle de deux petites filles recroquevillées dans un escalier, qui entendent leur mère se faire battre." Cette vision a été le point de départ pour une histoire sur les traumatismes de l'enfance, ce qui est permet aussi au cinéaste de rester dans la continuité de son travail où la cellule familiale en crise est une thématique récurrente... Suite à une incident, la jeune Marion décide de fuguer du domicile familiale. Elle débute une nouvelle vie sous une autre identité: Louise. Quinze ans plus tard, Louise retrouve la trace de sa soeur et de sa mère. Petit à petit elle réapprend à les connaître sans leur dévoiler son identité. Alors qu'elle renoue avec son passé un dilemme s'impose à elle : rester Louise ou redevenir Marion...
Marion/Louise est incarnée par Diane Rouxel remarquée notamment dans "Volontaire" (2018) de Hélène Fillières ou "La Terre des Hommes" (2020) de Naël Marandin. Sa mère et sa soeur sont jouées respectivement par Cécile de France vue récemment dans "Dalloway" (2025) de Yann Gozlan et "La Venue de l'Avenir" (2025) de Cédric Klapisch et retrouve après "Illusions Perdues" (2021) de Xavier Giannoli sa jeune partenaire Salomé Dewaels vue entre autre dans "Filles de Joie" (2020) de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich ou "Nino" (2025) de Pauline Loguès. Citons ensuite Lina El Arabi remarquée dans "Noces" (2017) de Stephan Streker et vue dans "Les Meilleures" (2022) de Marion Desseigne-Ravel, Paul Hamy vu dernièrement dans "Le Mangeur d'Âmes" (2024) de Julien Maury et Alexandre Bustillo ou "Rapaces" (2025) de Peter Dourountzis, Myriem Akheddiou vue récemment dans "Rembrandt" (2025) de Pierre Schoeller et "Les Enfants vont Bien" (2025) de Nathan Ambrosioni, Mathilde Goffart apparue dans "Survivre avec les Loups" (2007) de Véra Belmont ou "Une Chanson pour ma Mère" (2012) de Joël Franka, Nathalie Richard vue plusieurs fois chez Michael Haneke ou François Ozon mais aussi chez Bertrand Mandico retrouvant ainsi Diane Rouxel après "Les Garçons Sauvages" (2017) et après"After Bue (Paradis Sale)" (2021) son partenaire Michael Erpelding apparu dans "Le Lion" (2020) de Ludovic Colbeau-Justin ou "The Killer" (2025) de John Woo... Le générique est joli, apporte toute une fantasmagorie sur l'enfance tout en instillant un évident et imperceptible malaise. Les violences intra-familiales sont un sujet épineux, au large spectre, et le film met en évidence une facette plutôt inédite qu'on ne voit pas venir avec pourtant un postulat de départ légèrement bancal ; rappelons que dans le cas du film une fillette de 10 ans n'a strictement rien à craindre de la justice au niveau pénal, au pire elle aurait un suivi socio-psychologique pour travailler sur le trauma, et donc pourquoi fuir ?! Heureusement, la peur de la fillette compense, et le père apporte les troubles nécessaires mais avec quelques paramètres qui laissent perplexes... ATTENTION SPOILERS !... un père instable mais a priori aimant qui préfère prendre tous les risques même pour et avec sa fille alors qu'elle ne risque rien, quitte à oublier la petite soeur ?! Surtout, pas de corps après l'incendie, mais pas de police pas d'enquête ?!... FIN SPOILERS !...
Par là même, on est parfois gêné par le manque de cohérence physique (un minimum de ressemblance même de loin) dans la mère et ses deux filles, mais le pire est qu'il est tout de même inconcevable qu'une mère ne reconnaisse pas sa fille ; Marion a 10 ans, Louise a 25 ans, comment croire que la maman n'est même pas le moindre doute, ou même une légère pensée au mieux un trouble inexplicable quand elle rencontre Louise ?! L'autre soucis ensuite vient de la direction d'acteur, en effet Diane Rouxel est un très bonne actrice et on devine qu'elle suit les indications de Nicolas Keiteil, ainsi elle surjoue la jeune femme mutique, asociale et froide, tout finalement pour accentuer naturellement les interrogations d'une mère dans un tel cas tant Louise/Rouxel est muette, mal à l'aise, baffouillante voire amorphe... ATTENTION SPOILERS !... La mère ne s'interroge jamais, pas une seconde alors que Louise la journaliste n'est pas franchement discrète, n'agit pas naturellement et ouvre à chaque occasion une brèche que n'importe qui verrait béante... FIN SPOILERS !... Tout le long du film on est accaparé par ce choix de personnage, cette écriture est tout simplement le pire des choix pour la cohérence et la vraisemblance du récit. Il faut arriver dans les 20 dernières minutes pour qu'on se laisse happer par l'émotion, avec des scènes qui sonnent enfin juste. Pour une fois la fin sauve le film du naufrage juste parce que le personnage principal a été mal écrit et son actrice mal dirigée. Dommage... Note indulgente.
Note :
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