Réalisateur italien à qui on doit entre autre des films comme "Mort d'un Mathématicien Napolitain" (1992), "L'Odeur du Sang" (2003), "Frères d'Italie" (2010) ou "Nostalgia" (2022), Mario Martone s'intéresse cette fois au destin de l'écrivaine Goliarda Sapienza (Tout savoir ICI !), où plutôt à une partie de sa vie en adaptant son roman autobiographique "L'Universita di Rebibbia" (1983) où elle raconte son séjour en prison pour un petit vol et surtout sur ses relations avec d'anciennes co-détenues ce qui fit apparemment jasées l'élite intellectuelle. Rappelons pour l'anecdote que l'autrice a fait quelques apparitions au cinéma notamment dans "Senso" (1954) de Luchino Visconti. Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec son épouse Ippolita Di Majo, avec qui il collabore depuis "Il Giovane Favoloso" (2014)...
Après un vol irréfléchie l'écrivaine Goliarda Sapienza se retrouve en prison. Après sa libération, l'amitié entre elle et d'autres détenues perdure, ce qui suscite l'incompréhension dans les milieux élitistes et artistiques dont elle est issue... La romancière est incarnée par Valeria Golino vue dernièrement dans "Portrait de la Jeune Fille en Feu" (2019) de Céline Sciamma, "Marcel !" (2022) de Jasmine Trinca ou "Maria" (2024) de Pablo Larrain, et retrouve après "Les Opportunistes" (2014) de Paolo Virzi son partenaire Corrado Fortuna vu dans "Baaria" (2009) de Giuseppe Tornatore ou "To Rome with Love" (2012) de Woody Allen. Citons ensuite Matilda De Angelis vue dans "Un Dragon en forme de Nuage" (2021) de Sergio Castellitto ou "Braquer Mussolini" (2022) de Renato De Maria, Elodie célèbre chanteuse italienne dans son premier rôle au cinéma, Stefano Dionisi vu dans "Le Sang des Innocents" (2001) de Dario Argento, "Ginostra" (2002) de Manuel Pradal ou "Tre piani" (2021) de Nanni Moretti, puis Antonio Gerardi vu dans "Les Equilibristes" (2012) de Ivani De Matteo ou "Dernière Nuit à Milan" (2023) de Andrea Di Stefano... Au départ le récit semble être en roue libre, sans logique avant de comprendre que la construction narrative est aléatoire, non linéaire ainsi on remarque les aller-retour passé-présent mais dans un certain flou artistique, le montage narratif est peu convaincant car trop gratuit sur le fond comme sur la forme. En effet rien ne permet de distinguer le passé du présent, on le perçoit qu'au fil du récit ce qui n'est pas toujours agréable. Le soucis c'est que ça n'aide pas à percevoir les tenants et aboutissants, on ne comprend finalement pas grand chose, ni de ce qui se passe, ni les enjeux ni les raisons d'une telle chronologie.
On comprend donc que Goliarda/Golino est une autrice plus ou moins célèbre, du moins réputée, qui commet un vol stupide et se retrouve en prison pour un peine légère mais assez marquante pour créer des liens avec des prisonnières et surtout assez marquante pour avoir envie d'écrire. On s'étonne pourtant que l'écrivaine soit a priori connue alors qu'elle ne semble pourtant pas jouir d'une certaine aura ou popularité ; aucune marque de respect, d'admiration ou même d'amour ne vient nourrir sa réputation littéraire, on se demande où est passé son époux puis on s'étonne surtout que seuls 5 jours de prison soient si essentiels. Puis on comprend que le récit se focalise sur les desideratas de la romancière mais sans intrigue ni enjeu véritable. La romancière n'a rien d'unique ou de passionnant à nous dire, et les co-détenues non plus, toutes plus ou moins clichés on n'apprend pas grand chose d'elles en général. FInalement l'histoire est aussi ennuyeuse qu'ennuyante, la faute aussi à une mise en scène attentiste, au rythme lancinant voir contemplatif qui démontre surtout qu'il n'y a pas grand chose à raconter. Reste la beauté de l'Italie et le talent de Valeria Golino...
Note :
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