Les Aventures de Winnie l'ourson

Pourquoi voir Les Aventures de Winnie l'ourson ?
Quatre ans après Robin des Bois, le studio aux grandes oreilles décide d'embarquer les spectateurs au cœur de la Forêt des rêves bleus.
Le personnage de Winnie l'ourson, créé le 15 octobre 1926 par Alan Alexander Milne, est souvent considéré comme un pilier de la littérature jeunesse anglophone, l’écriture légère, faussement naïve, mêle humour, tendresse et une compréhension fine de la psychologie enfantine.
Les Aventures de Winnie l’Ourson (The Many Adventures of Winnie the Pooh) est l’un de ces films d’animation qui semblent flotter hors du temps, suspendus dans une douceur que le cinéma contemporain peine encore à égaler.
Dès les premières minutes, l’œuvre nous enveloppe grâce à la voix du narrateur, une voix chaleureuse et omniprésente, la force visuel du film réside dans cette frontière poreuse entre l’imaginaire et le livre, mots imprimés qui s’animent, marges dans lesquelles les personnages tombent ou se réfugient, tournures littéraires détournées avec humour.
Réalisé par Wolfgang Reitherman et John Lounsbery, ce 22ème Classique d’animation Disney n’est pas vraiment un long-métrage original, mais une compilation de trois courts-métrages sortis précédemment, Winnie l’Ourson et l’Arbre à miel (1966), Winnie l’Ourson dans le vent (1968) et Winnie l’Ourson et le Tigre fou (1974), reliés par de nouvelles transitions et une conclusion émouvante.
On suit les aventures de Winnie, cet ourson gourmand et un peu benêt, dans la Forêt des Rêves Bleus, en compagnie de Jean-Christophe et de sa bande, Porcinet, Tigrou, Coco Lapin, Bourriquet et Maître Hibou.
Il s’agit de l’une des adaptations les plus fidèles et les plus aimées de l’œuvre originale d’A.A. Milne et E.H. Shepard, et probablement du meilleur film Winnie l’Ourson jamais produit par Disney, contrairement aux séries et films plus récents (notamment la série Les Nouvelles Aventures de Winnie l’Ourson des années 1988/1991 ou le film live-action de 2018), ce film conserve le ton doux-amer, poétique et légèrement mélancolique des livres.
L’humour est subtil et basé sur les personnalités des personnages, Winnie, ourson naïf obsédé par le miel, est la définition même de la bonhomie, Porcinet, minuscule mais courageux, incarne une vulnérabilité tendre, Bourriquet, peut-être le personnage le plus "adulte" de la bande, il offre un humour grinçant mais jamais cynique, Tigrou, apporte une énergie qui dynamise le récit.
Chacun de ces personnages fonctionne comme une facette des émotions d’un enfant, ce qui explique pourquoi le film touche les plus jeunes autant qu’il amuse les adultes, l'humour parlons en, il est basé sur des dialogues absurdes et des quiproquos volontairement naïfs, le narrateur brise parfois le quatrième mur pour s’adresser à l’enfant.
L'humour présent dans Les Aventures de Winnie l'ourson, se rapproche de l’absurde britannique à la Lewis Carroll, mais dans une version beaucoup plus douce et accessible, concernant l'animation, elle reste basique, avec un trait simple, presque minimaliste, néanmoins cette sobriété joue en faveur du film, les couleurs pastel et les décors esquissés renforcent la sensation de feuille de papier illustrée.
Les chansons des frères Sherman sont parmi les plus belles de toute la filmographie Disney, Winnie the Pooh, The Wonderful Thing About Tiggers, Rumbly in My Tumbly, Heffalumps and Woozles, elles sont simples, entêtantes et collent parfaitement aux personnalités des personnages.
Dans une époque où l’animation multiplie les récits épiques, Les Aventures de Winnie l’Ourson rappelle que l’on peut faire un film touchant sans menace colossale, sans méchant, sans enjeu démesuré, l’essence du film est dans l’observation de petits tracas enfantins, une journée venteuse, un ballon crevé, une mésaventure dans la forêt.
Les Aventures de Winnie l’Ourson n’est peut-être pas l’œuvre la plus spectaculaire du catalogue Disney, mais c’est probablement l’une des plus chaleureuses et intemporelles, c’est un film qui rappelle qu’avant les péripéties, avant l’humour, avant même l'animation, il y a ce plaisir simple de raconter des histoires.
Un classique au rythme paisible, parfait pour ceux qui veulent s’évader dans un univers où l’on vit au gré des petites choses, une œuvre subtile, poétique et drôle qui capture avec une finesse rare la magie de l’enfance, sa simplicité apparente cache une grande sensibilité émotionnelle et une maîtrise narrative remarquable.
Un classique

Synopsis :

Le film rassemble trois histoires inspirées des œuvres d’A. A. Milne, liées entre elles comme si elles étaient lues dans un livre.

Anecdotes :

La phrase célèbre de Winnie "Oh, bother", est une invention de Disney, adoptée ensuite dans les versions modernes des livres pour coller au succès du film.

En France, Winnie l’Ourson a été doublé pendant plus de 40 ans par le grand Roger Carel (la voix de Astérix, Mickey, Kaa...), il a commencé en 1977 avec Les Aventures de Winnie l’Ourson et a continué jusqu’en 2011 (Le Grand Film de Winnie).

La Forêt des 100 acres est inspirée d’Ashdown Forest dans le Sussex (Angleterre), près de la maison de campagne de la famille Milne. On peut encore s’y promener aujourd’hui et voir le Pont de Bourriquet.

A. A. Milne s’est inspiré d’un ours noir canadien nommé Winnipeg, que son fils Christopher Robin allait voir au zoo de Londres.