Remarqué avec ses premiers longs métrages "Le Bagarreur" (1975) et "Driven" (1978) mais déjà reconnu comme scénariste notamment de "Guet-Apens" (1972) de Sam Peckinpah ou "Alien le Huitième Passager" (1979) de Ridley Scott, Walter Hill se voit proposer ce nouveau projet par son producteur Lawrence Gordon. Ce dernier a acquis les droits après l'échec de production par American International Pictures qui en avait eu les premiers l'idée dès 1969. Le projet est une adaptation du roman éponyme (1965) de Sol Yurick lui-même inspiré de l'oeuvre "Anabase" (IVe avant J.C.) du grec Xénophon. Le producteur a confié le scénario à David Shaber remarqué pour son scénario de "Des Amis comme les Miens" (1971) de Otto Preminger, qui signe la même année "Meurtres en Cascade" (1979) de Jonathan Demme, et qui confirmera avec "Une Femme d'Affaires" (1981) de Alan J. Pakula ou "Les Faucons de la Nuit" (1981) de Bruce Malmuth. Au départ, Walter Hill était réticent, il raconte : "Je lui ai dit "Larry j'aimerais beaucoup le faire, mais personne ne nous laissera le faire". Ce sera trop extrême et bizarre." Néanmoins, Lawrence Gordon ira au bout, avec comme co-producteurs un certain Joel Silver qui va devenir un des plus gros producteurs de Blockbusters des années 80-90 notamment en retrouvant Walter Hill sur "48 Heures" (1982) et avec John McTiernan sur "Predator" (1987) et "Piège de Cristal" (1988), mais aussi Frank Marshall qui va devenir un collaborateur de Steven Spielebrg à partir de "Les Aventuriers de l'Arche Perdue" (1982) et devenir un producteur majeur avec son ami notamment à partir de la trilogie "Retour vers le Futur" (1985-1990) de Robert Zemeckis. A sa sortie en salles, le film fut classé X en France comme aux Etats-Unis, outre-Atlantique la commission ne censura pas le film pour sa violence mais pour sa "portée incitative, dans la mesure où il donne une vision très réaliste de la guerilla urbaine que des gangs peuvent développer pour conquérir une ville." En conséquence, le film est remonté et passe de 94mn à 84mn, puis ensuite, aux Etats-Unis le film sera classé R soit interdit au moins de 17 ans non accompagné, puis en France sera réévalué en interdiction au moins de 18 ans, puis plus tard au moins de 13 ans...
A New-York, alors que la metropole est partagé entre des centaines de gangs, Cyrus chef des Gramery Riffs proposent d'unifier les forces et organisent un rassemblement pacifique. Malheureusement, Cyrus est assassiné, la réunion dérape tandis que soudain le gang des Warriors est accusé du meurtre. Ils deviennent la cible à abattre dans une expédition punitive. Les Warriors menés par Swan vont tenter de traverser la métropole pour rejoindre leur secteur à une centaine de kilomètres de là... Parmi les Warriors citons Michael Beck dont ça reste le rôle le plus connu et vu ensuite dans "Xanadu" (1980) de Robert Greenwald, "Megaforce" (1982) de Hal Needham ou "Le Triomphe d'un Homme nommé Cheval" (1983) de John Hough, James Renar qui retrouvera Walter Hill dans "Le Gang des Frères James" (1980), "48 Heures" (1982) et "Wild Bill" (1995) et qui va devenir un second couteau important ensuite notamment chez Tarantino avec "Django Unchained" (2012) et "Once Upon a Time in Hollywood" (2019), Dorsey Wright vu surtout juste après "Hair" (1979) et "Ragtime" (1981) tous deux de Milos Forman, Thomas G. Waites vu ensuite dans "Justice pour Tous" (1979) de Norman Jewison ou "The Thing" (1982) de John Carpenter, citons ensuite David Harris vu plus tard dans "Purple Hearts" (1984) de Sidney J. Furie ou "A Soldier's Story" (1985) de Norman Jewison, Deborah Van Valkenburgh qui retrouvera Walter Hill pour "Les Rues de Feu" (1984) ou plus tard dans "Le Sang du Châtiment" (1987) de William Friedkin, David Patrick Kelly qui retrouvera également son réalisateur pour "48 Heures" (1982) et "Dernier Recours" (1996) mais aussi remarqué dans "Sailor et Lula" (1990) de David Lynch, "The Crow" (1994) de Alex Proyas ou "John Wick" (2014) de Chad Stahelski et David Leitch, Mercedes Ruehl remarquée dans "Dona Flor et ses Deux Maris" (1976) de Bruno Barreto puis vue entre autre dans "La Brûlure" (1986) de Mike Nichols, "Last Action Hero" (1993) de John McTiernan ou "Queens" (2019) de Lorene Scafaria, puis Lynne Thigpen qui sera surtout conune pour la série TV "La Force du Destin" (1983-2000), retrouvera également Walter Hill sur "Les Rues de Feu" (1984) et aperçue plus tard dans "Révélations" (1999) de Michael Mann ou "Shaft" (2000) de John Singleton... Certains comparent ce film au chef d'oeuvre d'anticipation "Orange Mécanique" (1971) de Stanley Kubrick, en faisant court, non aucun rapport même de loin ! Ne serait-ce que l'absence de guerre des gangs chez Kubrick, par contre on pense forcément à son contemporain "Les Seigneurs" (1979) de Philip Kaufman qui se déroule dans les années 60, et qui fut tourné dans le Bronx et le Queens, alors que Walter Hill a essentiellement tourné à Manhattan et Brooklyn. D'ailleurs, le tournage a été difficile car quasi entièrement tourné dans les décors naturels, en extérieurs et de nuit dans un style réaliste qui ne fait que pousser le curseur des faits divers autour des gangs qui pullulent alors dans les cités américaines. Néanmoins, le film occultent toutes références à la drogue ou aux trafics et se focalisent juste sur une guerre des gangs dans ce qu'il y a de plus primaire et animal.
Le film imagine en fait que les jeunes marginaux, les jeunes voyous forment un ensemble des tribus urbaines plus ou moins puissantes, comme si c'était les origines des années avant "New-York 1997" (1981) de John Carpenter à l'instar du "Mad Max" (1979) de George Miller avant son "Mad Max II" (1981). On savoure d'abord l'atmosphère dans la cité urbaine anxiogène où on perçoit le danger à chaque coin de rue, à une époque où New-York était une des villes les plus criminogènes du monde, ainsi Walter Hill joue sur les peurs et paranoïas du public. Le côté primitif est symbolisé par les "uniformes" et les couleurs de chaque gang du plus classique au plus inattendu comme l'"équipe" de base ball. Par contre, outre la pauvreté des dialogues, le plus problématique est qu'on ne s'attache à aucun personnage, tous sont des brutes sans jugeottes voir même dénuées d'humanité ou de compassion, même l'idylle ne fonctionne pas. On apprécie les côté old school qui donne un charme certain même si l'absence de sang est compréhensible (censure) cela reste très peu crédible. Néanmoins, la chorégraphie des combats est soignée, on notera spécialement la baston dans les WC, tandis que l'aspect visuel et sonore colle parfaitement aux côtés underground nocturne jusqu'à ce final tout en contraste, la lumière apportant un soupçon d'espoir. En conclusion, un film prenant qu'il faut recontextualisé pour apprécier pleinement, sinon effectivement il n'a pas spécialement bien vieilli.
Note :