Après trois longs métrages, trois comédies avec "Jamais le Premier Soir" (2014), "Tout nous Sourit" (2020) et "Hawaii" (2023), la réalisatrice-scénariste Mélissa Drigeard revient avec un quatrième long métrage plus sérieux, toujours en collaboration à l'écriture avec Vincent Juillet, co-scénariste fidèle depuis les débuts avec qui elle a aussi co-signé quatre pièces de théâtre et la série TV "Quadras" (2017). Cette fois leur projet est une histoire vraie, l'aventure risquée de jeunes femmes en galère qui décident de devenir braqueuses et deviennent ainsi celles que la presse surnommera le Gang des Amazones (Tout savoir ICI !). Malgré une histoire singulière d'un fait divers assez unique en son genre il s'agit de la première adaptation de cette histoire même si on peut rappeler qu'il y a déjà eu un film qui s'en est fortement inspiré avec "Les Braqueuses" (1993) de Jean-Paul Salomé... 1990 dans la région de Avignon, cinq jeunes femmes, amies d'enfance, galèrent dans leur vie quotidienne. Chacune a ses petits soucis mais une concordance de nouveaux soucis finissent par espérer des jours meilleurs. Finalement elles décident de devenir braqueuses pour s'en sortir... 

Les cinq amies sont incarnées par Izia Higelin vue récemment dans "Sur les Chemins Noirs" (2023) de Denis Imbert et "Juliette au Printemps" (2024) de Blandine Lenoir, Laura Felpin vue dans "Joli Joli" (2024) de Diastème et "L'Amour c'est Surcôté" (2025) de Mourad Winter, Mallory Wanecque vue dans "L'Amour Ouf" (2024) de Gilles Lellouche et "Rapaces" (2025) de Peter Dourountzis, Lyna Khoudri vue récemment dans "13 Jours, 13 Nuits" (2025) de Martin Bourboulon et "Les Aigles de la République" (2025) de Tarik Saleh tandis que sa soeur est jouée par Kenza Fortas révélation de "Shéhérazade" (2018) de Jean-Bernard Marlin et qui retrouve après ses récents "Sous Ecrous" (2024) de Hakim Bougheraba et "Les Condés" (2025) de Nordine Salhi et Ryad Luc Montel son partenaire Moussa Maaskri remarqué surtout dans des polars dont quelques Olivier Marchal mais vu dernièrement dans des films plus légers comme "Le Petit Blond de la Casbah" (2023) de Alexandre Arcady ou "Challenger" (2024) de Varante Soudjian. Citons ensuite Patrick Descamps apparu dans "L'Homme de la Cave" (2021) de Philippe Le Guay ou "Une Part Manquante" (2024) de Guillaume Senez, Rabah Nait Oufella aperçu entre autre dans "Entre les Murs" (2008) de Laurent Cantet, "Grave" (2016) de Julia Ducournau ou "Tigres et Hyènes" (2024) de Jérémie Guez, puis Pascal Rénéric surtout remarqué chez Robert Guédiguian avec "Gloria Mundi" (2019), "Et la Fête continue !" (2023) et "La Pie Voleuse" (2025)... D'emblée on peut saluer la véracité et la fidélité vis à vis des faits (exception faites peut-être d'un oute sur les armes et de leur arrestation), de la situation familiale au déroulement des braquages en passant même par ce qui fait qu'elles étaient bel et bien des amatrices, pour ne pas dire légèrement stupides... ATTENTION SPOILERS !... il ne faut pas avoir fait Saint-Cyr pour savoir qu'après un braquage il vaut mieux se faire discrètes plutôt que de remplir un caddie de jouets qui étonnent même les enfants, ou d'aller faire un resto huppé  dans le secteur où elles risquent de croiser des connaissances ; enfin, l'arrestation a eu lieu lors du 8ème braquage le film raconte une autre version, tandis que rappelons que les armes du véritable gang n'étaient pas chargées alors que dans le film il est dit que fusil de Katy est le seul chargé... FIN SPOILERS !... 

Le plus gros soucis n'est pourtant pas sur ces points, mais sur le casting. Non pas que les actrices soient mauvaises ou autres, mais il s'agit d'une vraisemblance "physique", en effet les membres du gang avaient lors des faits environ 25 ans, plutôt 32 lors du procès en 1996, le soucis est qu'il y a un trop grand écart entre les plus jeunes et les plus âgées, ainsi Mallory Wanecque a et fait ses 19 ans, Kenza Fortas a 24 ans âge idéal, Lyna Khoudri à 33 ans mais à le bonheur de faire un peu plus jeune, par contre Laura Felpin et Izia Higelin ont 35 ans et désolé de le dire mais, indépendamment de leur talent, elles font leur âge et seraient plus crédible en maman de la jeune Mallory. Elles sont censées être amies d'enfance, le décalage est trop important ; sur la partie 1989-1990 surtout les actrices font beaucoup trop âgées, a contrario lors du procès en 1996 c'est Mallory Wanecque qui fait beaucoup trop jeune. Pour certains il s'agira d'un simple détail, pour d'autres ça reste une maladresse visuelle trop flagrante. Néanmoins, l'histoire reste prenante, intéressante, ne serait-ce que sur les interrogations morales, sociales et judiciaires car on ne peut qu'acquiescer à la réflexion du procureur : "il existe 4 millions de français vivant sous le seuil de pauvreté et heureusement ça n'en fait pas des braqueurs." Les actrices font le job, malgré leur âge et elles sont éblouissantes de justesse, arrachant parfois un sourire (Hélène/Higelin surtout), parfois une larme (Laurence/Felpin déchirante) dont une scène particulièrement dure (le tapissage). Un film qui pêche par un paramètre qui aurait pourtant été aisé de remédier, dommage, mais c'est aussi un film sincère et authentique à conseiller.

Note :