Nouveau long métrage de Tarik Saleh, cinéaste suédois d'origine égyptienne qui revient avec un film qu'on peut qualifier de troisième opus de sa "trilogie du Caire" après ses déjà excellents "Le Caire Confidentiel" (2017) polar pré-révolutionnaire et "La Conspiration du Caire" (2022) thriller politico-religieux, ayant fait un intermède avec le film "The Contractor" (2022). Pour ce troisième film le réalisateur-scénariste imagine un drame politique sur fond d parade militaire vu comme "une lettre d'amour au cinéma égyptien" des années 50-70, Âge d'Or du cinéma égyptien. Pour cette co-production franco-scandinave Tarik Saleh cite de surcroît comme référence les Films Noirs des réalisateurs européens exilés à Hollywood et surtout Billy Wilder et Fritz Lang... George Fahmy, acteur adulé en Egypte, est contraint bien malgré lui d'incarner le président Sissi dans un film à sa gloire. Pourtant hostile au régime, l'acteur se retrouve plongé dans un cercle fermé proche du pouvoir et, comme un papillon attiré par la lumière, il entame une liaison avec la mystérieuse épouse du général qui supervise le film...
L'acteur George Fahmy est incarné par Fares Fares, acteur qui était déjà dans les films précédents, et connu pour son rôle dans la franchise "Les Enquêtes du Departement V" (2013-2019) et vu récemment dans son propre film "Un Jour et Demi" (2023). Citons ensuite Lyna Khoudri vue dernièrement dans "13 Jours, 13 Nuits" (2025) de Martin Bourboulon et "Le Gang des Amazones" (2025) de Melissa Drigeard, Zineb Triki vue entre autre dans "Le Meilleur reste à Venir" (2019) de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, "La Lutte des Classes" (2019) de Michel Leclerc ou "T'as pas Changé" (2025) de et avec Jérôme Commandeur, Amr Waked vu notamment das "Syriana" (2005) de Stephen Gaghan, "Lucy" (2014) de Luc Besson, "Super-Héros Malgré Lui" (2021) de et avec Philippe Lacheau ou "Le Jeu de la Reine" (2023) de Karim Aïnouz, Cherien Dabis surtout connue pour ses propres films comme "Amerrika "(2009), "May in the Summer" (2013) ou "Ce qu'il reste de Nous" (2025), Donia Massoud artiste populaire en Egypte déjà apparu dans des films comme "In the Heliopolis Flat" (2007) de Mohamed Khan, "Blue Dive" (2011) de Mostafa Youssef ou "Shall I Compare You to a Summer's Day ?" (2022) de Mohammad Shawky Hassan, puis enfin Sherwan Haji qui retrouve son réalisateur après "La Conspiration du Caire" (2022), et aperçu dans "L'Autre Côté de l'Espoir" (2017) et "Les Feuilles Mortes" (2023) tous deux de Aki Kaurismaki ou plus récemment dans "Elyas" (2024) de Florent Emilio-Siri... Fares Fares est un acteur épatant qui mérite une reconnaissance bien plus probante à travers le monde, mais il faut bien avouer qu'il ne paraît pas spécialement crédible en star ultime, séducteur et assez talentueux pour être le "pharaon" de tout un peuple. Par là même on s'étonne que l'acteur soit si soumis alors qu'il a un statut unique qui peut lui permettre de rester la tête haute ; on pense par exemple aux artistes iraniens ou russes sans doute moins portés aux nues qui continuent à tourner tout en restant fidèles à leur idéologie et leur combat.
Ainsi le personnage manque cruellement de force et de réactivité. Niveau acting on constate aussi que les deux premiers rôles féminins sont malheureusement sous-exploitées, résumées à de simples plaisirs charnels. Ensuite on remarque qu'il manque au film ce qui faisait le sel et la singularité de ses deux premiers film "Le Caire", un climax anxiogène appuyé par un esthétique visuel et auditif plus travaillé, plus dense et ambigu. Ce troisième opus reste un peu trop classique, voir sage surtout dans sa première partie d'autant plus que la mise en place est un peu longue. Pourtant, l'intrigue est passionnante, des coulisses du tournage aux introspections de l'acteur il y a surtout les luttes intestines au sein du pouvoir. La seconde partie est de loin la plus prenante, avec un vrai suspense (d'abord qui sont vraiment "les aigles de la République", puis enfin quelle partie va le remporter ?!). Après deux films remarquables, cette fois Tarik Saleh signe un thriller ciné-politique un peu timoré, avec moins d'aspérité même si le récit reste plein d'acuité et d'un intérêt bien au-dessus de la moyenne général.
Note :
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