Plus connu comme acteur, Pascal Elbé est pourtant également un réalisateur-scénariste qui revient avec un nouveau long métrage après "Tête de Turc" (2010), "Je Compte sur Vous" (2015) et "On est fait pour s'Entendre" (2021). L'idée a commencé à germer quand il a été témoin dans un café de propos stéréotypé sur une famille juive. La volonté d'écrire une comédie pour déconstruire les idées reçues est née, bien inspiré ensuite par le roman "Le Nazi et le Barbier" (1971) de Edgar Hilsenrath, juif allemand qui s'est exilé aux Etats-Unis après la Seconde Guerre Mondiale... France, 1940, Jean Chevalin revient chez lui après avoir déserter en pleine déroute de l'armée française face à l'armée allemande. Mais la famille vit désormais dans la misère, pour s'en sortir le père de famille décide de se faire passer pour une famille juive et ainsi bénéficier de l'aide des passeurs pour accéder à la zone libre. De malentendus en révélations la famille va être entraîner sur les routes de France dans un périple qui va leur en apprendre sur eux comme sur les autres...
Jean Chevalin est incarné par Benoît Peolvoorde vu récemment dans "Un Ours dans le Jura" (2025) de et avec Franck Dubosc et "I Love Peru" (2025) de et avec Raphaël Quenard, tandis que son épouse est jouée par Audrey Lamy vue dans En Tongs au Pied de l'Himalaya" (2024) de John Wax, et leur fils est joué par le jeune Louis Lagorce Douce-Doussière dans son premier rôle. Citons ensuite Pascal Elbé lui-même qui retrouve après "24 Jours" (2014) de Alexandre Arcady et "Je compte sur Vous" (2015) de lui-même sa partenaire Zabou Breitman vue récemment dans "Cassandre" (2025) de Hélène Merlin, "Anges et Cie" (2025) de Vladimir Rodionov et "Y'a pas de Réseau" (2025) de Edouard Pluvieux, Jeanne Rosa aperçue dans "Sur la Branche" (2023) de Marie Garel-Weiss retrouvant ainsi Benoît Poelvoorde, et "Joli Joli" (2024) de Diastème, Hugo Becker vu dans "Maria" (2024) de Jessica Palud ou "Ici et Là-Bas" (2024) de Ludovic Bernard et retrouve après "Le Dernier Voyage" (2020) de Romain Quirot l'actrice Emilie Gavois-Khan vu ensuite dans "Apaches" (2023) du même réalisateur ou "Les Barbares" (2024) de et avec Julie Delpy, Emmanuelle Lepoutre apparue dans "Renoir" (2012) de Gilles Bourdos ou "Les Choses Humaines" (2021) de et avec Yvan Attal, et retrouve Pascal Elbé après "On est fait pour s'Entendre" (2021) ainsi que Philippe Uchan qui retrouve son ami Patrick Ligardes, tous deux des acteurs fidèles et récurrents chez Albert Dupontel et Bruno Podalydès depuis les premiers films respectifs des réalisateurs, "Bernie" (1996) et "Dieu seul ma Voit" (1998)... Mon dieu qu'on est à des années-lumières de "La Grande Vadrouille" (1965) de Gérard Oury ou de "Papy fait de la Résistance" (1983) de Jean-Marie Poirée, et j'en passe... D'un point de vue général et de la trame pourtant le speech est plutôt prometteur avec de bonnes idées reliées, l'imposture et les conséquences directes (enfant perdu, devenir juif) et indirectes (devenir résistant à l'insu de son plein gré). On a évidemment droit aux poncifs bien pensants pour faire culpabiliser (pratiquement pas de nazis allemands, mais beaucoup de collabos), mais le pire est que la comédie est aussi fade et tranquille qu'une croisière en eaux calmes.
Les dialogues sont sans punchlines, les gags sont gentillets et sans audace, au final on ne rit pas une seule fois (pas un rire durant toute la séance, environ 40 spectateurs), tout au plus sourions-nous et pour les plus sensibles peut-être une larmichette vers la fin. Les tentatives de gags alternent entre le convenu déjà vu ou le mauvais goûts... ATTENTION SPOILERS !... évidemment un catho se faisant passer pour un juif amène à des quiproquos et autres maladresses sur la pratique de la foi, mais le pire est quand le pauvre Poelvoorde doit imiter le juis süss de la fameuse affiche de propagande nazie, aussi grotesque que ridicule... FIN SPOILERS !... Puis le réalisateur-scénariste-acteur ose jusqu'à mixer les époques en 1h40 car rappelons-le l'histoire se situe durant la déroute de l'armée française en 1940, la persécution des juifs n'est donc pas encore systémique et ne débutera que durant l'été pour devenir organisée à partir de septembre-octobre. Le scénario prend donc ses largesses mais le pire arrive avec la fin... ATTENTION SPOILERS !... soudain la famille Chevalin semble confirmée leur statut de juif (donc juste sur leur décision sans autre processus) et les voilà partie vers Israël ; appelée Alya et qui a existé bien avant le fameux Exodus... FIN SPOILERS !... Et donc historiquement rien de bien folichon, Pascal Elbé est trop obnubilé par son objectif : tout faire pour qu'on compatisse au destin terrible des juifs. Pourquoi pas, surtout que cela fait écho à l'actualité encore aujourd'hui mais il oublie qu'il a promis une comédie (qui ne fait pas rire), la faute à un scénario beaucoup trop sage et donc beaucoup trop inoffensif. Un film qui ne marquera pas les spectateurs, ce qui fait que Pascal Elbé râte son objectif. Dommage...
Note :
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