ATTENTION, à ne pas confondre avec le classique éponyme "Kika" (1993) de Pedro Almodovar... Il s'agit cette fois du premier long métrage de fiction de la cinéaste française Alexe Poukine déjà multiprimée pour ses documentaires comme "Dormir, Dormir dans les Pierres" (2014), "Sans Frapper" (2019) ou "Sauve qui Peut" (2024). Elle commence à écrire son histoire lors de sa seconde grossesse : "Kika, c'est la femme que j'aurais pu devenir. Quand je me suis séparée du père de ma fille, j'ai compris que je n'étais pas la femme financièrement indépendante que je pensais être. Je n'avais plus un rond, j'ai vendu tout ce que j'avais et réalisé que la seule chose monnayable qui me restait encore était mon corps." Pour aborder les milieux sado-masochistes la cinéaste a rencontré de nombreuses travailleuses du sexe, dominatrices et même des assistantes sociales. Réalisatrice-scénariste elle co-écrit son scénario avec Thomas Van Zuylen qui a écrit pour les films "Les Chevaliers Blancs" (2016), "L'Economie du Couple" (2016), "Continuer" (2019) et "Un Silence" (2024) tous de Joaquim Lafosse. Le film est interdit au moins de 12 ans avec avertissement...
Alors qu'elle est enceinte, Kika perd brutalement l'homme qu'elle aime. Complètement fauché, elle en vient à vendre ses petits culottes, puis petit à petit elle ose un métier plus direct et devenant dominatrices. Presque sans s'en rendre compte elle s'investit dans sa nouvelle activité et entame ainsi sa remontée vers la lumière... Le rôle titre est incarné par Manon Clavel remarquée dans "La Vérité" (2019) de Hirokazu Kore-Eda, suivi de "Un petit Frère" (2022) de Léonore Séraille et "Le Répondeur" (2025) de Fabienne Godet. Citons ensuiye Ethelle Gonzales Lardued apparue dans "Temps Mort" (2023) de Eve Duchemin ou "Amal : un Esprit Libre" (2023) de Jawad Rhalib, Makita Samba remarqué dans "Les Olympiades" (2021) de Jacques Audiard et vu depuis dans "Furcy, Né Libre" (2025) de Abd Al Malik ou "Prosper" (2025) de Yohann Gloaguen, Anaël Snoek aperçue dans "Adoration" (2019) et "Inexorable" (2021) tous deux de Fabrice Du Welz, Thomas Coumans vu dans "Les Innocentes" (2015) de Anne Fontaine ou "Le Fidèle" (2017) de Michael R. Roskam, Kadija Leclere surtout connue comme Directrice de casting mais aussi réalisatrice-scénariste-actrice de son film "Un Sac de Farone" (2012), puis Bernard Blancan vu récemment dans "Une Affaire de Principe" (2024) de Antoine Raimbault et "Le Comte de Monte Cristo" (2024) de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière... La prostitution est un des thèmes omniprésents dans l'art, d'autant plus dan le cinéma, en France on peut citer la prostitution estudiantine de "Jeune et Jolie" (2013) de François Ozon ou l'immersion d'une journaliste qui devient pute pour raconter son expérience dans "La Maison" (2022) de Anissa Bonnefont, mais cette fois le film aborde une variante, une prostituée mais "domina", et particulièrement spéciale à tel point que d'emblée le récit est bancal et peu plausible... ATTENTION SPOILERS !... Kika travaille, fonctionnaire, et jamais on ne me fera croire qu'elle risquerait sa vie et surtout cette de sa fille alors qu'elle est justement dans le service qui lui permettrait d'avoir un logement décent ! En suite domina ou non, comment croire qu'à aucun moment elle se retrouverait à offrir son corps, de gré ou de force par ailleurs ?! Une domina tellement forte qu'elle ne fait quasiment rien de ce qu'on attend d'une prostituée... FIN SPOILERS !...
Dommage que la base de l'histoire ne tienne pas la route car pour le reste Alexe Poukine dessine un portrait de femme aussi attachant que subtil, et ce malgré un sujet qui aurait pu vite devenir scabreux et/ou vulgaire. Le scénario reste intéressant car assez bien écrit pour aborder différentes thématiques dans un récit dense et cohérent (amour et désir forcément, deuil, chute du statut social, rapports au corps et morale envers la sexualité...) et surtout, la cinéaste le fait sans pathos ni misérabilisme, jouant le funambule pour ne jamais devenir grotesque ou libidineux même, si parfois on se dit que ça manque d'audace (on en revient au spoiler). Et enfin saluons la performance de Manon Clavel, une Kika (trop) tendre et attachante qui tente de se relever. On pourrait aussi se dire qu'on aurait aimé en savoir plus sur ce qu'elle ressent réellement en domina, ce qui reste toujours flou. Un film intéressant, sur toutes les facettes du prisme de la prostitution mais pas assez crédible (idem voir spoiler) pour convaincre pleinement.
Note :