
Une occasion manquée
Comment se réclamer de gauche et ne pas connaitre cette figure emblématique transalpine des 70’s ? C’était mon cas, et la première vertu de ce film est de combler cette lacune. Dans les 70’s, Enrico Berlinguer, premier secrétaire du Parti Communiste Italien, a pour ambition politique de créer un mouvement capable de conjuguer socialisme et démocratie. Pour cela, il doit prendre ses distances avec l’URSS, composer avec les Brigades Rouges ; et même se démarquer du modèle libéral des E.U. Il ne faut pas oublier que l’on est en pleine guerre froide entre Est et Ouest et que le Parti Communiste Français dirigé par Georges Marchais reçoit ses ordres directement de Moscou. Berlinguer a donc cette ambition, folle pour l’époque, de trouver une troisième voie entre capitalisme occidental et communisme soviétique totalitaire. A l’époque, il représente 30% des voix, il est un poids politique pour peser sur la vie politique italienne et il s’en sert pour arriver à ses fins. Dans cette période trouble en France où la guerre partisane empêche les partis de trouver des compromis et où un président part en prison ; ce film nous présente un homme politique indépendant, honnête dont les idées sont toujours guidées par l’intérêt général. Ce film redonne foi en la politique et en l’engagement. Cet engagement total passe par le sacrifice de sa famille, sa sécurité et son intimité car la cause qu’il défend est supérieur. Dans un monde où souvent chacun défend ses intérêts personnels ou partisans ; suivre un homme qui voit grand, çà fait beaucoup de bien et devrait donner l’exemple. Articuler entre images d’archives et de fiction de manière fluide, le film se termine par les images des obsèques de Berlinguer qui réunirent 1.5 million de personnes à Rome ; dire que l’homme était inspirant.
Sorti en 2025
Ma note: 12/20