On casse les codes
Richard Linklater, réalisateur à part dans le cinéma US, réalise un film en l’honneur de ce mouvement qui a révolutionné le cinéma fin des années 50. Loin d’être un film en pamoison devant Godard et la Nouvelle Vague ; celui-ci, au travers de la reconstitution du tournage de « A bout de souffle », montre ce que fait et donc qui fait Godard. Respectueux mais prenant ses distances avec ce qui aurait pu être un biopic ronflant ; il met en avant la vision du cinéma de Godard et en quoi il prend à revers le « cinéma à papa » : peu de préparation, pas de répétition, de l’improvisation, le film se fait au montage, on filme en extérieur,… Il sort donc des studios pour être au plus près du réel par lequel il est obsédé. Le matériel ne permet pas de se fondre dans les lieux publics ; mais on bricole et on invente des astuces ; pour ceux qui ont vu « Babylon » (Damien Chazelle) ; on retrouve ce mouvement du cinéma des pionniers. Tout cela dans une ambiance enjouée voire foutraque, la réussite vaut donc surtout par la qualité des acteurs. Ce cinéma est donc fait d’accidents heureux, mais aussi de beaucoup d’approximations. On a tous en tête quelques scènes de génie de ce film ; mais on y voit aussi beaucoup de limite. Avec ce faux making off, très intelligent, on a tous les arguments pour expliquer son désamour pour cette Palme d’Or donnée à un film très brouillon et pouvoir bien expliquer pourquoi on aime ou déteste le cinéma de Godard. Les amateurs de cinéma se régaleront par contre devant le film de Linklater qui plus de parler de Godard parle de cinéma et en parle avec amour.
Un film charmant à l’esthétisme léché et à la musique jazzy élégante qui épouse son époque… Cinéphile allez y
Ma note: 13/20
Sorti en 2025