Predator : Badlands (2025) de Dan Trachtenberg

Nouveau film de la franchise  initiée par "Predator" (1987) de John McTiernan, et donc 7ème film sans oublier le film d'animation sortit cet été directement en vidéo "Predator : Killer of Killers" (2025) et sans compter les deux crossover "Aliens vs Predator" (2004-2007). On retrouve le Réalisateur-scénariste remarqué grâce au film "10 Cloverfield Lane" (2016), Dan Trachtenberg qui a relancé la saga avec le très efficace "Prey" (2022) et qui a entre temps signé le film d'animation "Predator : Killer of Killers" (2025). Le cinéaste retrouve une partie de son équipe, outre ses producteurs, il retrouve ses compositeurs Sarah Schachner et Benjamin Wallfish respectivement responsable de la B.O. des deux précédents films, puis retrouve son co-scénariste de "Prey" (2022) Patrick Aison qui a entre temps écrit pour "La Planète des Singes : le Nouveau Royaume" (2024) de Wes Ball. Dan Trachtenberg cite plusieurs références pour ce projet, cinéma évidemment avec "L'Homme des Vallées Perdues" (1953) de George Stevens, "Mad Max 2 : le Défi" (1982) de George Miller, "Le Livre d'Eli" (2010) des frères Hugues, les films de Terrence Malick et les westerns de Clint Eastwood, mais aussi le jeu vidéo "Shadow of the Colossus" et l'univers de l'auteur-dessinateur Frank Frazetta, un des plus fameux artistes du monde des comics qui a d'ailleurs dessiné plusieurs affiches de cinéma également dont "Quoi de Neuf, Pussycat ?" (1965) de Clive Donner ou "Le Bal des Vampires" (1967) de Roman Polanski. Film interdit au moins de 12 ans... 

Dans le futur, sur une planète aussi éloignée qu'isolée, Dek un jeune Predator, paria exclu de son clan trouve une alliée improbable en la personne de Thia, une droïde avec qui il entreprend une quête en trouvant l'adversaire ultime qui lui permettra de regagner sa place... Le casting est très limité, mené par la star Elle Fanning dans son premier rôle "musclée", vue auparavant dans "Babel" (2006) de Alejandro Gonzales Inarritu, "The Neon Demon" (2016) de Nicolas Winding Refn ou "Galveston" (2018) de Mélanie Laurent, et qui n'avait pas tourné après le Covid signant son retour encore tout récemment avec "Valeur Sentimentale" (2025) de Joachim Trier et "Un Parfait Inconnu" (2025) de James Mangold. Les Predators sont incarnés par des cascadeurs méconnus (forcément) du public, mais citons surtout Dek alias Dimitrius Schuster-Koloamatangi essentiellement apparu dans des séries TV mais remarqué dans le film resté confidentiel "Red, White and Brass" (2023) de Damon Fepulea'i, puis ensuite Reuben de Jong surtout apparu à la télévision outre le film "La Voie du Guerrier" (2010) de Sngmoo Lee, puis Michael Homick qui a oeuvré dans quelques films références comme la trilogie "Le Hobbit" (2012-2014) de Peter Jackson, "Peter et Elliott et le Dragon" (2016) de David Lowery, "Mortal Engines" (2018) de Christian Rivers ou "Avatar, la Voie de l'Eau" (2022) de James Cameron... Retour de la créature en une sorte de cross-over, un film qui est sans lien narratif avec les autres films de la franchise, unique en quelque sorte et on va voir qu'il l'est vraiment autant sur le fond que sur la forme. Le film s'ouvre sur un duel badass sommes tout assez banal avec un début qui laisse un temps perplexe... ATTENTION SPOILERS !... on est dans l'univers du Predator, d'un Yautja, l'incarnation du chasseur ultime sans pitié et soudain on se retrouve avec de l'émotion fraternelle, le lien du sang, de la mansuétude et même de l'humanité ! Il s'agit donc du premier film où le Predator s'avère capable de bonté, de compassion et de sentiments... FIN SPOILERS !... Nous n'étions pas près ! Le film ose donc quasi un hors sujet, en humanisant sans doute beaucoup trop le yautja Dek et de façon bien trop rapide dans son évolution. 

Néanmoins on s'y attache, justement parce que le Dek est l'exception qui confirme la règle, il y a toujours une exception et c'est bien pour cela que Dek doit rester le seul yautja aussi "vertueux", ce cross-over doit être l'exception. On apprécie qu'il soit finalement un paria juste parce qu'il est chétif, ce qu'il compense par une adaptation en milieu hostile encore plus affûté, que la ruse devient un atout qu'il ne peut que s'approprier et améliorer. Par là même, dans ce film Dek devient un Predator protagoniste et non antagoniste, il devient le héros aux côtés de la droïde/Fanning, et d'un sidekick qui est à la fois une bonne te mauvaise idée, qui apporte un humour tout aussi paradoxal face au Predator, qui est un faire-valoir trop disneyien à tout point de vue et qui permet l'humanisation de Dek. Ainsi, le film peut s'apprécier seulement si on acquiesce le fait que l'exception qui confirme la règle. Niveau effets spéciaux on est servi, la plupart sont de très haute qualité, notamment pour le monstre le Kalixte et pour le yautja Dek à une exception près, si le travail sur le visage et ses expression est bluffant on est a contrario déçu par son armure qui est visiblement en simple plastique de magasin farces et attrapes. On aime aussi la création de la langue Yautja spécialement conçu par le même linguiste qui a développé la langue Na'Vi pour la saga "Avatar" (2009-...) de James Cameron. Dan Trachtenberg continue son exploration du monde des Predators, judicieusement via un film solitaire et singulier, maladroitement en arasant trop facilement le côté sanguinaire et sans concession du chasseur yautja, surtout qu'on s'attend à une suite directe néanmoins le film est assurément efficace.

Note :                 

Predator Badlands (2025) TrachtenbergPredator Badlands (2025) Trachtenberg

13/20