Le Grand Déplacement (2025) de Jean-Pascal Zadi

Retour de l'inénarrable Jean-Pascal Zadi en tant que réalisateur-scénariste-acteur pour un vrai film de fiction et de science-fiction après son très remarqué vrai-faux docu-fiction "Tout Simplement Noir" (2020) malgré que l'artiste avait déjà signé plusieurs oeuvres comme ses films "Cramé" (2008) ou "African Gangster" (2010). Cette fois le cinéaste a eu l'idée après avoir entendu un astronaute déclarer : "On ne pourra jamais maîtriser le facteur humain" dans les missions spatiales. Ce qui a poussé Zadi à cette réflexion que "malgré toute notre technologie, c'est notre incapacité à bien communiquer qui reste notre talon d'Achille. C'est devenu le coeur de Le Grand Déplacement : une mission vouée à l'échec à cause... des humains eux-mêmes." Mais peut-être aussi at-il eu un déclic après avoir joué dans la SF aussi farfelue que décalée de "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux. Néanmoins, le cinéaste ajoute un paramètre essentiel de sa filmographie en en faisant un film "africain". Le réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Hélène Bararuzunza créatrice de séries TV comme "Plan B" (2021) ou "We Coul be Heroes" (2025 ?!)... Dans le plus grand secret, se prépare à décoller la première mission spatiale 100% africaine ! L'équipage, issu du continent et de sa diaspora, doit explorer la planète Nardal afin d'évaluer la possibilité d'y ramener tous les africains si jamais la Terre devenait inhabitable. Le problème c'est que le voyage sera très long et que l'entente entre les astronautes devient un paramètre non négligeable... 

Le casting est donc issu du continent "noir" ou de sa diaspora, essentiellement dit de l'Afrique Noire, dont se distingue peut-être le franco-algérien Reda Kateb vu récemment dans "Omar la Fraise" (2023) de Elias Belkeddar et "L'Ultime Braquage" (2025) de Fredrik Louis Hviid. Citons ensuite évidemment Jean-Pascal Zadi lui-même vu dernièrement dans "Prosper" (2025) de Yohann Gloaguen et qui retrouve plusieurs partenaires dont Claudia Tagbo après "Le Crocodile du Botswanga" (2014) de et avec Fabrice Eboué et Lionel Steletee, "Yo Mama" (2023) de Leïla Sy et Amadou Mariko et "Tout Simplement Noir" (2020) dans lequel jouait également l'humoriste Fary et l'actrice Fadily Camara tous se sont retrouvés dans "Les Méchants" (2021) de Mouloud Achour et Dominique Baumard, cette dernière vue également tout récemment dans "Coka Chicas" (2025) de Roxine Helberg, tandis que Fary retrouve sur la même période avec "Banger" (2025) de So Me l'actrice Deborah Lukumuena révélation de l'excellent "Divines" (2016) et vue dans le navet "Toutes pour Une" (2025) tous deux de Houda Benyamina. Citons ensuite Aïssatou Diallo Sagna vue dans "La Fracture" (2021) et "Le Retour" (2023) tous deux de Catherine Corsini, Alassane Diong vu aux côtés de son oncle Omar Sy dans "Tirailleurs" (2023) de Mathieu Vadepied et plus récemment dans "L'Amour c'est Surcoté" (2025) de Mourad Winter, Sidiki Bakaba artiste ivoirien aperçu dans "Le Professionnel" (1981) de Georges Lautner mais surtout vu dans ses propres oeuvres comme les films "Les Guérisseurs" (1988) ou "Roues Libres" (2002), Lous and the Yakuzas mannequin et rappeuse aperçue dans "John Wick 4" (2023) de Chad Stahelski, Djimo humoriste qui retrouve certaines de ses camarades de "Les Méchants" (2021) vu récemment dans "Quatre Zéros" (2025) de Fabien Onteniente, Observateur Ebène comédien ivoirien qui retrouve Zadi après la série TV "En Place" (2024) et apparu dans "Moi, Capitaine" (2024) de Matteo Garrone, puis enfin son compatriote Gbi de Fer aperçu entre autre dans "Le Groto" (1986) de Sou Jacob, "Rouge et Noire" (2005) de Arantess De Bonaly ou "Ma Famille" (2009) de Akissi Delta... D'emblée nous savons que le film va oser l'absurde et le grotesque  avec un speech improbable, des nations africaines organisant le premier vol dans l'espace avec sa propre station orbitale, nous sommes bel et bien dans de la SF ! Très vite les thématiques déjà abordées dans  "Tout Simplement Noir" (2020), racisme banal évidemment mais aussi racisme "inter-racisés" antille vs Afrique, ou noir vs arabe... etc... références à l'esclavage, le terrorisme islamiste... Ce qui n'évite pas les clichés bien entendu et quelques facilités...

Mais le pire est que les gags sont pour la plupart simplement râtés, on rit un peu à 2-3 gags, on sourit à quelques autres et on est stoïque devant la plupart la faute surtout à des dialogues plats, qui récite des phrases simples sans goût du verbe et qui ne marque donc pas les esprits ; aucune réplique ne vous restera en tête, trop banal. Le mix entre le comique loufoque et le contexte géo-politique fonctionne pourtant bien au départ, mais les gags finissent par lasser, l'intrigue s'avère de surcroît sans surprise, le tout s'essouffle très vite. Par contre on apprécie le travail sur les décors et les effets visuels, sans numérique mais avec des techniques et subterfuges "à l'ancienne" parfaitement maitrisés. Mais enfin, quand on sait que le film reste une production française de SF comique de seulement 1h20 on reste interloqué quand on apprend que lf ilm est doté d'un budget faramineux de 17 millions d'euros ! Alors se pose la question "ah oui quand même, mais où est passé le pognon ?!" Clairement ça ne se voit pas à l'écran, clairement ce "petit" film ne vaut pas un des budgets les plus importants de l'année pour un film français (a priori serait dans le top 12 de l'année). Une comédie qui ne tient pas ses promesses, Zadi signe une comédie qui manque un peu de tout malgré quelques passages savoureux.

Note :                 

Grand Déplacement (2025) Jean-Pascal Zadi

09/20