Séries | MOBLAND S01 – 15/20 | MONSTER : THE ED GEIN STORY – 12/20 | Film : A HOUSE OF DYNAMITE – 14/20

Séries MOBLAND 15/20 MONSTER GEIN STORY 12/20 Film HOUSE DYNAMITE 14/20

MOBLAND S01 (Paramount+) – 15/20 : Après The Gentlemen, Guy Ritchie nous replonge dans les bas-fonds de la pègre londonienne avec Mobland, une nouvelle série qu’il produit et réalise — et c’est un nouveau banger. Plus ancrée, plus rugueuse, elle perd peut-être un peu en extravagance et en humour, mais elle gagne en suspense et en adrénaline pour devenir rapidement absolument addictive. Ritchie nous redonne le goût du binge grâce à un scénario haletant, bourré de twists et de cliffhangers infernaux. La série est redoutablement efficace et surtout remarquablement incarnée.
Tom Hardy, badass ultime, massif et magnétique, incarne un homme de main loyal au service d’une famille mafieuse en pleine implosion. Face à lui, Pierce Brosnan campe avec jubilation un patriarche tyrannique refusant de céder la place, entre éclats de rage et emportements tragi-comiques. Dans son ombre sa femme (Helen Mirren, glaciale et fascinante), tire les ficelles avec cynisme et cruauté, prête à tout pour s’emparer du trône. Trépidante, peuplée de personnages bigger than life et de rebondissements à la chaîne, Mobland est une sacrée bonne surprise. Elle plante d’ailleurs habilement les graines d’une saison 2. On a déjà hâte d’y retourner.

MONSTERS : THE ED GEIN STORY (Netflix) – 12/20 : La série anthologique Monsters s’intéresse dans sa saison 3 à l’un des tueurs en série les plus glaçants et influents du 20ème siècle, Ed Gein. Mais écrasé par l’ambition du projet et les œuvres majeures que son protagoniste a inspiré, Ryan Murphy peine à créer le lien entre la vie du criminel, ses fantasmes et ses déclinaisons fictionnelles.
La série s’échappe d’abord du quotidien de Gein pour imaginer la vie de Ilse Koch, aka la Chienne de Buchenwald, femme du commandant nazi du camp de la mort, qui lui aurait inspiré ses meurtres et déviances morbides. Puis elle nous conduit sur les plateaux de Psychose où l’on rencontre le maitre du suspense Hitchcock, inspiré par la relation de Ed avec sa mère. Monsters convoque ensuite les tournages de Massacre à la tronçonneuse et du Silence de agneaux, tout en évoquant Ted Bundy et même la série Mindhunters (mise en abîme Netflixienne).
Ça fait beaucoup, sans doute trop, créant de la confusion dans le récit et perdant de vue l’objectif principal, nous faire rentrer dans la tête du tueur. La réalisation a beau être très graphique, parfois dérangeante, le récit reste en surface. On s’emmerde un peu quoi, au point de regretter que des intrigues secondaires n’aient pas été le sujet principal de la série (Par exemple l’histoire d’Anthony Hopkins, trop vite expédiée)

A HOUSE OF DYNAMITE (Film Netflix) – 14/20 : Pour son grand retour, Kathryn Bigelow a fait appel à Netflix. C’est dommage parce que sa dernière réalisation aurait mérité un passage sur grand écran. Elle livre en effet un excellent thriller paranoïaque, imaginant ce qui se passerait dans les arcanes du pouvoir américain si ses représentants réalisaient que d’ici 19 minutes, une ogive nucléaire d’origine inconnue allait frapper son territoire. Elle adopte 3 points de vue, chacun porté par de grands acteurs (Rebecca Ferguson, Jared Harris, Idriss Elba), revisite autant de fois ces 19 minutes cruciales pour l’avenir du monde et construit un suspense radical, ultra-anxiogène, exposant la vulnérabilité d’un géant aux pieds d’argile. De très bon cinéma d’action politique, nerveux et maitrisé. Sa principale qualité est aussi son défaut, avec un récit un poil redondant et une pointe de frustration dans son dénouement.