Après "Les Rois de la Piste" (2024) 6ème long métrage de l'ex-journaliste cinéma de Studio Magazine devenu réalisateur avec "Une Vie à t'Attendre" (2004), et qui continue à explorer les affaires de famille thème de prédilection du cinéaste. Cette fois il s'inspire très fortement mais très librement de l'affaire Banier-Bettencourt (Tout savoir ICI !). Thierry Klifa, réalisateur-scénariste co-écrit son scénario avec Cédric Anger réalisateur de "La Prochaine Fois je viserai le Coeur" (2014) ou "L'Amour est une Fête" (2018) mais également scénariste pour les autres, Xavier Beauvois ou André Téchiné entre autre retrouvant ainsi Klifa après "Tout nous Sépare" (2017), puis avec Jacques Fieschi fidèle de Pialat ou Claude Sautet, mais plus récemment également de Nicole Garcia et Xavier Giannoli dont leur dernier film respectif "Amants" (2020) et "Illusions Perdues" (2021). Le cinéaste avoue trois sources d'inspiration, "Les Liaisons Dangereuses" (1988) de Stephen Frears, "Phantom Thread" (2017) de Paul Thomas Anderson puis la série TV "Succession" (2018-2023)... La femme la plus riche du monde a un coup de foudre "spirituel" avec un écrivain photographe arriviste, son ambition, son insolence et sa folie la font craquer. Mais leur relation inédite n'est pas du goût de tous, notamment sa fille héritière méfiante et sans doute jalouse de la complicité qu'elle n'a pas avec sa mère. La dynastie va être ébranlée, pourtant "il y a assez d'argent pour tout le monde"...
La femme la plus riche du monde est incarnée par Isabelle Huppert qui retrouve après "Elle" (2016) de Paul Verhoeven son partenaire Laurent Lafitte, puis retrouve après "La Ritournelle" (2014) de Marc Fitoussi et "La Syndicaliste" (2023) de Jean-Paul Salomé sa partenaire Marina Foïs qui retrouve aussi Klifa après "Les Yeux de sa Mère" (2011), tandis que Lafitte et Foïs formaient le couple du dyptique "Papa ou Maman" (2015-2016) de Martin Bourboulon. Huppert retrouve aussi après "Les Destinées Sentimentales" (2000) de Olivier Assayas et "L'Avenir" (2016) de Mia Hansen-Love son partenaire André Marcon qui retrouve également Lafitte après "Au-Revoir Là-Haut" (2017) de et avec Albert Dupontel, ainsi qu'après "Le Pornographe" (2001) de Bertrand Bonello l'acteur Raphaël Personnaz qui retrouve Huppert après "Au Bonheur des Ogres" (2013) de Nicolas Bary. Citons ensuite Mathieu Demy qui retrouve Lafitte après "Les Barbares" (2024) de et avec Julie Delpy puis Marina Foïs après "Magma" (2024) de Cyprien Vial, Joseph Olivennes (fils de Kristin Scott Thomas) vu dans "Fleur de Tonnerre" (2017) de Stéphanie Pillonca-Kervern ou "Le Roi Soleil" (2025) de Vincent Maël Cardona, Micha Lescot qui retrouve André Marcon après "Furcy, Né Libre" (2025) de Abd Al Malik puis Marina Foïs après "Je le Jure" (2025) de Samuel Theis, Paul Beaurepaire qui retrouve Huppert après "Mon Crime" (2023) de François Ozon, à l'instar de Yannick Renier qui retrouve la star après "Nue Propriété" (2006) de Joachim Lafosse, puis enfin n'oublions pas Anne Brochet éternelle Roxane de "Cyrano de Bergerac" (1990) de Jean-Paul Rappeneau qu'on n'avait plus vue au cinéma depuis "Les Gazelles" (2014) de Mona Achache et "Arrête ou je Continue" (2014) de Sophie Fillières... Evidemment, avant même le film nous savons tous de quelle histoire il s'agit, logiquement le film débute donc avec un encart pour justifier le fait que tous les noms ont été modifiés et que ça reste bel et bien une fiction. Mais on constate pourtant que tout sonne plus ou moins vrai, ou plus ou moins juste, et qu'on devine tout de même une grande documentation ou recherche en amont. D'abord on apprécie le choix de la narration... ATTENTION SPOILERS !... un scénario linéaire mais entre coupé d'intermède en flash-forwards, où les protagonistes sont en interview post-affaire et qui donnent ainsi quelques précisions plus ou moins honnêtes ou calculées... FIN SPOILERS !...
Dans le récit rien ne choque sur le fond, les riches (surtout à ce niveau de milliards) sont hors sol, et beaucoup de ce qu'on voit dans le film est de notoriété publique ou nous paraît aisément plausible voir carrément crédible à l'exception peut-être d'une incroyable vulgarité souvent gratuite de Fantin/Lafitte alias Jean-François Banier, si agressif qu'on a du mal à y croire, à y adhérer mais finalement, pourquoi pas ?! Cette outrance reste gênante même si elle est plausible à la façon du "fou du roi", mais elle contraste surtout avec une qualité des dialogues qui est dans l'ensemble d'une qualité remarquable, entre joutes verbales et mots d'esprrit, demi-mots et propos suggestifs, la guerre des nerfs est aussi dans le verbe. Le réalisateur-scénariste passe au crible une dysnastie (argent, Collaboration vs Résistance, succès, secrets, filiation ou amour maternelle...) à travers les époques, en survolant certe mais avec une certaine acuité. Le scénario est rythmé, la tragédie des élites restent pourtant universelle malgré tout, avec un panel d'acteurs au diapason malgré un Fantin.Lafitte sans doute un peu trop en roue libre. Un très bon moment à défaut d'être dans l'émotion.
Note :