Fan depuis que son père lui a fait découvrir l'album Nebraska (1982), le Producteur-réalisateur-scénariste Scott Cooper décide de porter à l'écran le destin du Boss, Bruce Sprinsteen (Tout savoir ICI !) mais pas pour un simple biopic mais en se focalisant justement sur le genèse de l'album Nebaska en adaptant le livre "Deliver Me from Nowhere : the Making Of Bruce Springsteen's Nebrasak" (2023) de Warren Zane. Notons que le cinéaste avait signé un "faux" biopics d'un chanteur rock avec son premier film "Crazy Heart" (2009), et qu'il avait entre autre imposé la musique de l'album Nebraska lors du tournage de son second film "Les Brasiers de la Colère" (2013). Le cinéaste change encore de genre après le biopic criminel "Strictly Criminal" (2015), le western "Hostiles" (2017), le film d'horreur "Affamés" (2021) et le thriller historique "The Pale Blue Eye" (2022), et pour ce nouveau projet il a reçu le soutien de la rock star elle-même ainsi que de son manager Jon Landau. A noter que le cinéaste rejoint ainsi la longue liste des biopics musicaux qui ont le vent en poupe ces dernières années avec par exemple, pour les plus récents Bob Marley avec "Bob Marley : One Love" (2024) de Reinaldo Marcus Green, Amy Winehouse avec "Back to Black" (2024) de Sam taylor-Johnson, Robbie Williams avec "Better Man" (2025) de Michael Gracey et Bob Dylan après "Un Parfait Inconnu" (2025) de James Mangold... 1982, alors que Bruce Sprinsteen lutte contre la pression et les fantômes de son passé malgré le succès de son album The River sortit en 1980, le musicien commence à travailler sur un nouveau projet où il souhaite une oeuvre plus simple, plus dépouillée, plus personnelle. L'artiste décide donc d'enregistrer son nouvel album de la manière la plus simple possible,sur une cassette quatre pistes, dans sa chambre avec une guitare acoustique et un harmonica...
The Boss est incarné par Jeremy Allen White remarqué dans "Afterschool" (2008) de Antonio Campos et vu depuis dans "Twelve" (2010) de Joel Schumacher, "The Rental" (2020) de Dave Franco ou "Iron Claw" (2024) de Sean Durkin, tandis que son manager est joué par Jeremy Strong vu dans "Les Sept de Chicago" (2020) de Aaron Sorkin, "Armageddon Time" (2022) de James Gray ou "The Apprentice" (2024) de Ali Abbasi pour lequel il a été particulièrement remarqué. Citons ensuite Stephen Graham vu dans les "Venom" (2021-2024), "Face à la Mer : l'Histoire de Trudy Ederle" (2024) de Joachim Ronning et "Blitz" (2024) de Steve McQueen, Odessa Young vue dans "Assassination Nation" (2018) de Sam Levinson, "Manodrome" (2023) de John Trengove et retrouve après "The Order" (2024) de Justin Kurzel son partenaire Marc Maron qui a déjà joué dans deux films musicaux avec "Presque Célèbre" (2000) de Cameron Crowe et "Respect" (2021) de Liesl Tommy, Paul Walter Hauser vu récemment "Les Quatre Fantastique : Premiers Pas" (2025) de Matt Shakman et "Y a-t-il un Flic pour sauver le Monde ?" (2025) de Akiva Schaffer, Gary Hoffmann vue dans "Wild" (2014) de Jean-Marc Vallée ou "Nos Âmes d'Enfants" (2021) de Mike Mills, Harrison Gilbertson apparu dans "Dans les Hautes Herbes" (2019) de Vincenzo Natali ou "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan après lequel il retrouve David Krumholtz apparu dans l'un des meilleurs biopics du genre "Ray" (2004) de Taylor Hackford, et enfin Grace Gummer aperçue dans "Frances Ha" (2013) de Noah Baumbach ou "The Homesman" (2014) de et avec Tommy Lee Jones... Le film débute en Noir et Blanc, choisit pour les flash-backs, où on nous montre que le père était alcoolique et violent qui ne surprend pas outre mesure car souvent les stars nous dévoilent une face plu sou moins sombre qui expliquerait leur parcours hors norme. Sauf que le reste du film insiste plus ou moins sur ce "trauma" qui s'avère aussi capillotracté que du pathos facile... ATTENTION SPOILERS !... le film impose une vision qui ferait du père un homme violent alors qu'en y regardant de plus près il ne l'est pas plus que les autres à une époque où quelques claques ou fessées ne faisaient pas grand mal, en tous cas étaient acceptées, de surcroît dans le film ça se résume à une gifle certe injuste mais qui ne semble pas plus systématique que ça. Si on alcoolisme c'est idem ça ferait quelques générations bonnes pour aller chez le psy, ET surtout, après vérification, le véritable soucis du père est médical, à savoir des soucis psychologiques tandis que le Boss lui-même n'a jamais affirmé que son père le battait, ni sa mère ni lui ce que le film tend à détourner... FIN SPOILERS !... Sur ce point le film est assez malhonnête, ce qui n'empêche pas de rappeler que la dépression peut toucher tout le monde sans obligatoirement avoir eu une enfance plus ou moins difficile. Le côté tire-larme est le plus gros défaut du film, surtout parce qu'il est mensonger, du moins en transformant une petite ficelle en grosse corde.
On pourrait chipoter sur le fait que les deux soeurs sont occultées, ou que l'idylle soit un fantasme servi parce que Hollywood dit qu'il en faut une dans chaque histoire, mais heureusement la vraie réussite du film réside bel et bien dans l'aspect artistique chose assez rare dans le genre pour le noter. En effet, la plupart des biopics musicaux omettent le processus créatif ce qui est bien présent avec le Boss. On voit l'artiste chercher, s'inspirer, écrire, faire des choix... etc... En prime la performance incroyable de Jeremy Allen White en Spingsteen, dépassant sur ce point Timothée Chalamet pourtant déjà bluffant en Dylan récemment et avec qui il partage le même coach vocal, Eric Vetro qui s'était aussi occupé de Austin Butler pour "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann. L'acteur est un quasi sosie crédible d'autant plus fort qu'il chante lui-même et joue l'harmonica. La partie Springsteen musicien et artiste est la meilleure du film, avec aussi les scènes de complicité avec son manager Jon Landau alias Jeremy Strong une fois de plus parfait. Certains soulignent le manque de concert dans le film, assez antinomique pour la bête de scène il est vrai, mais s'explique aussi parce que le film se focalise sur une période sans méga-concert, la dépression expliquant cela comme le fait qu'il écrivait et composait. Par contre on aurait pu avoir une ou deux chansons en entier. En conclusion, on aime le fait que le film se focalise sur une seule année aussi cruciale, mais on aurait aimé aussi une vérité plus "simple" et franche quant à son père. Ca reste un très beau et très bon film à conseiller aux fans comme aux néophytes.
Note :