Ce projet est à l'initiative de la star Jean Dujardin qui rêvait depuis longtemps de porter à l'écran ce roman culte éponyme (1956) de Richard Matheson auteur déjà maintes fois adaptés dont le chef d'oeuvre original "L'Homme qui Rétrécit" (1957) de Jack Arnold. D'ailleurs on retrouve à la production le propre fils de l'acteur, avec en principal producteur Alain Goldman qui retrouve Dujardin après entre autre "99 Francs" (2007) de Jan Kounen à qui est proposé la réalisation du film qui revient donc à un film plus "sérieux" après un détour dans la comédie avec "Mon Cousin" (2020). Le réalisateur-scénariste co-signe le scénario avec Christophe Deslandes connu pour ses collaborations avec Mélanie Laurent sur ses films "Les Adoptés" (2011), "Plonger" (2017), "Le Bal des Folles" (2021), "Voleuses" (2023) et "Libre" (2024). Le film est doté d'un budget conséquent de 21 millions d'euros. Le film est dédié à l'auteur Richard Matheson, à Jack Arnold, mais aussi à Jules Verne aui aurait inspiré Matheson, puis à Georges Méliès sans qui Arnold n'aurait jamais pu réalisé son film. Jan Kounen précise ainsi avoir imaginé une dédicace avec un "séquençage ADN" du film...
Paul partage sa vie entre son entreprise de construction navale, son épouse Elise et leur fille Mia. Lors d'une sortie en mer Paul se retrouve confronté à un étrange phénomène météorologique. Peu de temps après Paul constate qu'il semble rétrécir de façon inexplicable. Paul rétrécit inexorablement tandis que les médecins et la science ne trouve aucun remède ni aucune explication. Au moment critique où sa taille devient un danger il se retrouve coincé dans sa cave, Paul comprend alors qu'il va devoir se battre pour sa survie dans un monde hostile... Paul est donc incarné par Jean Dujardin qu'on n'avait pas vu depuis "Sur les Chemins Noirs" (2023) de Denis Imbert, il retrouve un personnage de petite taille après son 1m40 dans "Un Homme à la Hauteur" (2016) de Laurent Tirard, et retrouve après "Un Balcon sur la Mer" (2010) de Nicole Garcia sa partenaire Marie-Josée Croze vue depuis dans "Calvary" (2013) de John Michael McDonagh, "MILF" (2018) de et avec Axelle Lafont ou "Un Coup de Dés" (2023) de Yvan Attal, tandis que leur fillette Mia est jouée par Daphné Richard aperçue dans "Les Petites Victoires" (2022) de Mélanie Auffret ou "Natacha (presque) Hôtesse de l'Air" (2025) de Noémie Saglio. Citons ensuite Salim Talbi apparu dans "Broadway" (2022) de Christos Massalas ou "Animals" (2023) de Nabil Ben Yadir, Stephanie Van Vyve aperçue dans "Trahisons" (2017) de David Leveaux et "A Good Man" (2021) de Marie-Castille Mention-Schaar, puis Miranda Raison aperçue dans "Math Point" (2005) de Woody Allen, "My Week with Marylin" (2011) de Simon Curtis ou "Artemis Fowl" (2020) de Kenneth Branagh... L'histoire se déroule assez classiquement, un travailleur qui entre chez lui rejoindre sa famille, ce qui est déjà une différence notable avec le film original de 1957, où l'homme avait une conjointe mais pas d'enfant. D'emblée donc la dimension paternelle ajoute une empathie supplémentaire et de l'émotion plus intime dans le destin de cet homme lambda. L'autre point sur le personnage est son côté désabusé, voir proche de la déprime qui existait déjà avant les premiers symptômes. Si ces changements sont intéressants pour imposer un côté plus émotionnel plus introspectif il est parasité par une voix Off omniprésente et pompeuse qui nous déroule continuellement des réflexions pseudo-philosophiques de comptoir sur l'univers et le fait que nous soyons que poussière... bla bla bla... Cela aurait pu suffire en ouverture métaphorique mais non, cette voix Off nous bassine absolument tout le film. C'est le gros défaut du film. Evidemment, ce qui nous intéresse et nous fascine arrive quand enfin l'homme commence à rapetisser. Le jeu des proportions est bien géré dans l'ensemble (peut-être peut-on chipoter en comparant deux passages se situant en bas de l'escalier de la cave) mais on n'est pas non plus impressionner par les effets visuels ; en effet nous sommes en 2025, ça ne peut qu'être solide alors que la version 1957 reste aujourd'hui encore bluffante.
Si on salue l'absence de fond vert on remarque pourtant un effet collage malheureux dû au choix technique de Jan Kounen, car le système choisi a été le Motion Control, soit Jean Dujardin et les décors qui ont été filmé séparément et ensuite assemblé ce qui malheureusement donne un effet image incrustée comme dans la version 1957, en plus discret cela va de soi, encore heureux près de 70 ans après ! Le scénario n'oublie pas évidemment les dangers vécus par l'homme quand sa taille devient un paramètre de vulnérabilité évident, les passages obligés comme la chat ou l'araignée sont traités de façon inégale mais reste efficaces. Mais le film délaisse clairement le film d'aventure plus ou moins horrifique qui s'explique par la situation familiale et surtout la fable métaphysique qui finit par s'imposer et qui s'avère une option bien moins palpitante surtout que qu'elle est dénuée d'onirisme. Notons que près de 70 ans après on aurait pu avoir une modernité plus audacieuse sur certains points, mais le film s'avère là aussi bien peu audacieux. Notons d'ailleurs que la scène la plus "sexuelle" paradoxalement est inspirée par le poème "La plus belle femme de la ville" de Charles Bukowski. Jan Kounen et Jean Dujardin ne démérite pas, le film souffre aussi de la comparaison avec son illustre aîné, on regrettera surtout cette voix Off...
Note :