Réalisateur de films comme "Esther Khan" (2000), "Un Conte de Noël" (2008), "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" (2015) ou encore son docu-fiction autobiographique "Spectateurs !" Arnaud Desplechin revient avec une histoire qu'il co-écrit avec Kamen Velkovsky, producteur américain qu'il avait connu lors du tournage de "Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines)" (2013) qui signe là son premier scénario. Les deux hommes reçoivent plus tard l'aide non créditée de Anne Berest comme consultante et connue pour avoir écrit auparavant "Coeurs Vaillants" (2021) de Mona Achache ou "L'Evénement" (2021) de Audrey Diwan...
Pianiste talentueux Mathias Vogler rentre en France après un long exil. La mentore de sa jeunesse, Elena, souhaite alors qu'il donne une série de concerts à ses côtés à l'auditorium de Lyon. Mais il va commencer à perdre pied quand il rencontre un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau mais qui va le mener à retrouver Claude, son amour de jeunesse... Le pianiste est incarnée par François Civil vu récemment dans "Pas de Vagues" (2024) de Teddy Lussi-Modeste et "L'Amour Ouf" (2024). Claude est incarnée par Nadia Tereszkiewicz vue dans "L'Île Rouge" (2023) de Robin Campillo, "Rosalie" (2024) de Stephane Di Giusto ou "Belladone" (2025) de Alanté Kavaïté, tandis que la mentore est jouée par Charlotte Rampling vue dans le dyptique "Dune" (2021-2024) de Denis Villeneuve et "Le Dernier Souffle" (2024) de Costa Gravas. Citons ensuite Hippolyte Girardot fidèle du cinéaste pour leur 5ème collaboration après "Léo, en jouant "Dans la Compagnie des Hommes" (2003), "Rois et Reines" (2004), "Un Conte de Noël" (2007) et "Les Fantômes d'Ismaël" (2017), Alba Gaïa Bellugi vue dans "Inexorable" (2022) et "Le Dossier Maldoror" (2024) tous deux de Fabrice Du Welz, Anne Kessler vue dans "Pupille" (2018) de Jeanne Herry, "Guermantes" (2021) et "Le Lycéen" (2022) tous deux de Christophe Honoré, Jeremy Lewin aperçu dans "La Fracture" (2021) de Catherine Corsini ou "Le Procès Goldman" (2023) de Cédric Khan, puis Marianne Pommier apparue dans "Sentinelle Sud" (2022) de Mathieu Gerault... Dès le départ on devine le côté superficiel de l'intrigue, en effet le cinéaste tente plus ou moins d'instiller une dimension fantasmagorique sur un éventuel sosie ou coïncidence alors qu'on devine parfaitement ce qui va nous être servi comme si il s'agissait d'un twist valable... ATTENTION SPOILERS !... Le pianiste/Civil croise par hasard un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau quand lui-même était enfant, il commence à le suivre comme si il necomprenait que ce soit possible, dans une ville qu'il a bien connu, dans une ville où vit son amour de jeunesse résultat un pseudo suspense pour une explication aussi naturelle qu'évidente... FIN SPOILERS !... Par là même, on insiste sur le fait que le pianiste/Civil est parti depuis très longtemps, alors qu'ne fait il est parti maximum il y a 9 ans (mathématique), loin de tout le pataquès autour des années et de l'éternité dont on nous assène tout le long du film. Puis enfin on comprend qu'il y a deux histoires en une, la filiation artistique du pianiste avec sa mentor, puis l'intrigue principal autour du trio amoureux. Deux histoires finalement très distinctes, à tel point qu'on a la désagréable impression que Arnaud Desplechin avait dans ses tiroirs deux projets et qu'il a eu l'idée circonspecte de réunir en un film.
Les deux histoires ne s'unissent jamais vraiment, les interactions ne sont ni naturelles ni évidentes. La partie "deux pianos" autour de la mentor est intéressante mais convenue et sans grand enjeu puisqu'on se doute de la logique finale, le titre est par ailleurs trompeur puisque la véritable histoire reste le trio amoureux, dont on connaît très vite les tenants et aboutissants mais dont la fin plutôt inattendue reste une jolie surprise... ATTENTION SPOILERS !... comme toute relation élève-maître le passage de témoin s'avère logique et normale, tandis que si l'enfant est au centre et le trio amoureux classique, la conclusion permet un pragmatisme et une maturité qu'on voit rarement au cinéma... FIN SPOILERS !... Le film est donc bancal, inabouti, peu convaincant dans sa double narration et pourtant il y a quelques moments de grâce notamment dans le face à face entre la pygmalion/Rampling et son élève/Civil, les jolis passages avec l'enfant, la passion tout en retenue entre Claude/Tereszkiewicz et le pianiste/Civil, dans un film qui doit aussi beaucoup à l'équilibre entre les personnages avec des acteurs au diapason. Notons que celui de Claude/Tereszkiewicz est inspiré des deux femmes principales du roman "Le Rouge et le Noir" (1830) de Stendhal, tandis que François Civil pour son rôle a appris le piano de façon intensive en amont. En conclusion, un mélo qu'on aurait aimé adoré mais qui ne survole que par de petites touches...
Note :