C'était Mieux Demain (2025) de Vinciane Millereau

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage de Vinciane Millereau, qui s'était pourtant essayé à la réalisation il y a longtemps avec le court métrage "Barbie Girls" (2009) sans  transformer l'essai et continuant ainsi sa carrière d'actrice avec par exemple les films "Elle s'appelait Sarah" (2010) de Gilles Paquet-Brenner ou "Bowling Saturne" (2022) de Patricia Mazuy. A la base elle travaillait sur un film de genre avec son conjoint Julien Lambroschini connu pour avoir co-écrit les films "Les Infidèles" (2012), "Le Grand Bain" (2018) et "L'Amour Ouf" (2024) tous de Gilles Leelouche, ou encore "Respire" (2014) et "Plonger" (2017) tous deux de Mélanie Laurent, par ailleurs Vinciane Millereau joue dans le premier et Lellouche dans le second. Leur projet n'aboutissant pas un producteur de UGC leur proposa d'écrire un film sur les rapports hommes-femmes, mais Julien Lambroschini suggéra d'y ajouter le voyage temporel pour étoffer un sujet déjà omniprésent partout sur les écrans comme l'explique Vinciane Millereau : "Cette thématique a été abordée de nombreuses fois et je ne voyais pas vraiment ce que j'allais pouvoir y apporter. Julien a eu l'idée du voyage dans le temps. Aborder le rapport hommes-femmes à travers ce deux époques nous permettait d'évoquer des problématiques très actuelles sur le ton de la comédie avec un vrai sujet de fond." Néanmoins, on pense forcément à "Retour vers le futur" (1985-1989) de Robert Zemeckis, voir à "Les Visiteurs" (1993) de Jean-Marie Poiré...

1958, dans une petite bourgade, Hélène et Michel et leurs deux enfants coulent des jours heureux, mais après une dispute autour de l'achat de leur premier lave-linge le couple se retrouvent propulsés en 2025. Le couple se retrouve perdu face à tant de modernité, mais très vite Hélène y trouve le moyen de s'émanciper alors que Michel perd pied devant une société plus du tout patriarcale... Le couple est incarné par Elsa Zylberstein vue dans "Finalement" (2024) de Claude Lelouch et "Natacha (presque) Hôtesse de l'Air" (2025) de Noémie Saglio après lequel elle retrouve son partenaire Didier Bourdon qui retrouve après "Les Rois Mages" (2001) de lui-même et Didier Campan l'acteur Didier Flamand vue dans "Little Girl Blue" (2023) de Mona Achache et "Daaaaaali !" (2023) de Quentin Dupieux, puis l'ex-Inconnus retrouve aussi après "Garde Alternée" (2017) de Alexandra Leclère l'acteur François Pérachevu dans "Les Algues Vertes" (2023) de Pierre Jolivet et "Bâtiment 5" (2023) de Ladj Ly. Citons ensuite Aurore Clément révélée dans "Lacombe Lucien" (1974) de Louis Malle ou "Apocalypse Now" (1979) de Francis Ford Coppola et devenue rare avec son 5ème film en cinq ans dont "Maigret" (2022) de Patrice Leconte, Romain Cottard aperçu dans "Le Bonheur des Uns..." (2020) de Daniel Cohen et "Les Choses Humaines" (2020) de Yvan Attal, Céline Fuhrer vue dans l'excellent "Oranges Sanguines" (2021) de Jean-Christophe Meurisse ou "A mon Seul Désir" (2022) de Lucie Borleteau, puis n'oublions pas Barbara Chanut, Mathilde Le Borgne et Maxim Foster dans leur premier rôle... On peut lire ça et là que la première interrogation qui semble logique est : si nous sommes dans deux univers alternatif et que le couple 58 remplace le couple 2025 que sont devenus le couple 2025 originel et que devient 1958 dans ce qui semble un parallèle ?! Mais la réponse le plus marrante et plausible est que le couple 2025 se retrouve de son côté en 58, de quoi faire un nouveau film ! Mais plus subjectivement, on s'en moque car ni le sujet ni la volonté ne repose sur cette problématique et d'ailleurs bon nombre de films qui se déroule autour du voyage dans le temps (au sens large) occulte cette question par une thématique plus vaste et plus riche que ce concept, comme "Demolition Man" (1993) de Marco Brambilla voire "L'Armée des 12 Singes" (1995) de Terry Gilliam. 

La réalisatrice a semble-t-il utilisé deux techniques différentes pour distinguer les deux époques, des objectifs anamorphiques pour la partie 1958 pour accentuer le grain et la saturation des couleurs, puis faire le contraire pour 2025 pour que le sensation de vitesse et de frénésie soit plus probant. Malheureusement on ne distingue pas assez ce concept, ni la vitesse ni les couleurs sont spécialement marquées entre les deux époques, et sur la question de la frénésie elle est accentuée de façon très superficielle 2mn lors de la première "expérience" dans la rue. Mais ça reste un détail, c'est évidemment le choc "physique" entre deux époques séparés de sept décennies qui nous intéresse. Certe on s'attend à la plupart des "chocs" scientifiques, techniques, sociales ou sociologiques comme le téléphone (classique), l'internet, la sexualité et les questions de genre, ... etc... Rien de bien neuf ou d'innovant sur ce point, on remarque que le film surnage aisément grâce surtout au couple d'acteurs qui pousse le curseur de leur propre personnage sur des points précis, ainsi le mari/Bourdon s'avère plus préoccupé par son conservatisme politique, tandis que madame/Zylbertsein comprend au fur et à mesure qu'elle n'est pas que mère et épouse et que les femmes peuvent s'émanciper. Les gags sont évidemment drôles le plus souvent, mais rarement hilarant car trop peu surprenant, tandis qu'encore et toujours on nous impose l'instant émotion qui atténue encore l'effet comique de l'ensemble. Notons que si Bourdon est dans sa zone de confort il offre une chouette performance dans une belle entente avec sa partenaire,Zylbertsein est une vraie bulle de champagne. En conclusion, sans nul doute sans surprise ni audace mais quelques bons moments et un décalage générationnel qui fait de toute façon mouche.

Note :                 

13/20