Chien 51 (2025) de Cédric Jimenez

Cédric Jimenez porte sur grand écran roman éponyme (2022)  de Laurent Gaudé, qui a déjà un rapport avec le cinéma puisqu'il a été scénariste sur le film "Les Derniers Hommes" (2024) de David Oelhoffen. Réalisateur-scénariste Cédric Jimenez co-signe son scénario avec Olivier Demangel qui a auparavant écrit des films comme "9 Mois Ferme" (2013) de et avec Albert Dupontel, "Atlantique" (2019) de Mati Diop ou "Mercato" (2025) de Tristan Séguéla et qui retrouve le cinéaste de "Novembre" (2022). Avec ce film le cinéaste explore la notion de l'individu face à la machine, la machine sécuritaire dans "Aux Yeux de Tous" (2012), la machine mafieuse dans "La French" (2014), la machine nazie dans "HHhH" (2017), la machine judiciaire dans "BAC Nord" (2021) et la machine terroriste dans "Novembre" (2022). Outre son scénariste et ses acteurs principaux le cinéaste retrouve d'autres collaborateurs fidèles comme le Chef Opérateur Laurent Tanguy et le compositeur Guillaume Roussel fidèle depuis "La French" (2014). Doté d'un budget de 42 millions d'euros il est le second film français le plus onéreux après les 45 millions du "Dracula" (2025) de Luc Besson. Film avec avertissement pour les plus jeunes et les plus sensibles... Paris en 2045, Paris est divisé en zones plus cohérentes vis à vis des classes sociales et surveillées par une IA nommée Alma. Lorsque l'inventeur d'Alma est assassiné une enquête est ouverte et elle est confiée à Salia, enquêtrice de la zone 2, et à Zem policier de la zone 3. Leur enquête va vite dévoiler une vaste conspiration qui remet en cause l'ordre établi... 

Zem est joué par Gilles Lellouche qui retrouve son réalisateur pour la 4ème fois depuis "La French" (2014) et retrouve après "BAC Nord" (2020), "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux, "Je verrai Toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry et sans compter son propre film "L'Amour Fou" (2024) son amie et partenaire Adèle Exarchopoulos vue récemment dans "L'Accident de Piano" (2025) de Quentin Dupieux, elle retrouve après "Le Règne Animal" (2023) de Thomas Cailley l'acteur Romain Duris vu récemment dans "La Nuit se traîne" (2024) de Michiel Blanchart ou "Rembrandt" (2025) de Pierre Schoeller. Citons ensuite Louis Garrel vu dernièrement dans "Le Deuxième Acte" (2024) de Quentin Dupieux et "Saint-Ex" (2024) de Pablo Agüero et retrouve de son côté après "Un Château en Italie" (2013) et "Les Amandiers" (2022) la réalisatrice-actrice Valeria Bruni-Tedeschi, puis citons encore Artus qui retrouve un film "sérieux" après "Apaches" (2023) de Romain Quirot et qui a entre temps battu des records avec son film "Un P'tit Truc en Plus" (2024), Stephane Bak qui retrouve son réalisateur de "Novembre" (2022) et remarqué depuis dans "Les Âmes Soeurs" (2023) de André Téchiné ou "Mercato" (2025), Daphné Patakia qui retrouve Adèle Exarchopoulos après "Les Cinq Diables" (2021) de Léa Mysius puis retrouve après "Belladone" (2025) de Alanté Kavaïté l'acteur Feodor Atkine qui retrouve aussi Cédric Jimenez après "Aux Yeux de Tous" (2012) et "La French" (2014) retrouvant aussi donc Gilles Lellouche à l'instar de Cyril Lecomte qui était aussi dans "BAC Nord" (2020) dans lequel était également Lellouche et Exarchopoulos qui retrouvent également Jeanne Herry qui les avait fait tourner dans "Pupille" (2018) et "Je verrai Toujours vos Visages" (2023) pour lui, seulement le second pour elle, puis enfin n'oublions pas Thomas Bangalter, du membre Daft Punk déjà apparu dans "Tron : Legacy" (2010) de Joseph Kosinski et "Réalité" (2014) de Quentin Dupieux... Il faut avouer que le cinéma français est en retard sur les grandes productions anglophones et évidemment plus spécifiquement hollywoodiens dans e genre SF, et d'emblée le film de Cédric Jimenez soufre forcément de la comparaison, on pense surtout à "Bienvenue à Gattaca" (1998) de Andrew Niccol ou "V pour Vendetta" (2006) de James McTeigue. Par contre Jimenez situe son histoire dans un avenir à très court terme comparé aux autres films du genre, dans un avenir bien plus proche qui crée d'autant le malaise tant on peut s'y porter. Par exemple si Paris se modernise à la force des néons et des leds omniprésents sur les façades gigantesques des tours la capitale est largement reconnaissable et ne semble pas défigurée car elle reste dans une évolution qui paraît normale en s'imaginant quelques décennies plus tard. Idem, l'univers politique ou policier ne nous dépayse pas, tandis que la division de la capitale en trois secteurs à niveau social distinct paraît vraisemblable puisque de toute façon, naturellement elles existent presque déjà ! La progression des systèmes de sécurité dans notre monde actuel font que cette vision futuriste est clairement un point de vue d'anticipation valable.

Par contre, les effets spéciaux ne convainquent pas toujours, un côté cheap parfois nous rappelle que nous sommes bien dans une production française, par là même on sent le désir d'aller vers un côté cyberpunk mais que Jimenez n'osera jamais assumer. Par contre l'intrigue est prenante aussitôt et même si on a les tenants et aboutissants le scénario est assez bien foutu avec des rebondissements et un twist bien amené même si on avait une chance sur deux de tomber juste, avec en prime le choix judicieux de ne pas créer de super-héros. Le duo Salia/Exarchopoulos et Zem/Lellouche fonctionne parfaitement, dans un bel équilibre apportant son lot d'émotion sans tomber dans la romance facile. Par contre, parmi les seconds rôles on peut regretter certains qui manquent un peu d'épaisseur ou tout simplement sous-exploités (le commissaire Artus, le pasteur Atkine ou la marginale Mougin) qui auraient pu pourtant donner plus de densité et de richesse à un récit qui va trop vite trop fort. Néanmoins, pour un film d'anticipation à la française, Cédric Jimenez signe un nouveau film de genre coup de poing qui fonctionne bien, solide et efficace à défaut de concurrencer réellement les meilleurs films du genre. Un bon moment.

Note :                 

Chien (2025) Cédric JimenezChien (2025) Cédric Jimenez

14/20