Suite à la logique hollywoodienne puisqu'il faut engranger les billets verts après le succès au 160 millions de dollars au box-office Monde pour 16 millions de budget pour le très bon "Black Phone" (2022), mais pourtant l'idée ne vient pas des producteurs mais bel et bien de Joe Hill (rappelons qu'il est bien né puisqu'il est le fils d'un certain Stephen King !), auteur de la nouvelle originale (2004) qui a envoyé un mail au réalisateur-scénariste Scott Derrickson en lui exposant les grandes lignes d'une idée pour une suite éventuelle. Le cinéaste, habitué du genre après plusieurs succès depuis "L'Exorcisme d'Emily Rose" (2005), acquiesce ainsi : "Je trouvais intéressant de développer l'évolution de Finney et sa soeur Gwen, surtout à ce stade de leur vie." Le réalisateur-scénariste signe alors un nouveau scénario en retrouvant à l'écriture C. Robert Cargill avec qui il a collaboré sur "Sinister" (2012), le segment "Dreamkill" du film "V/H/S 85" (2023) et évidemment le premier "Black Phone" (2022). Cette suite est interdite au moins de 16 ans... Depuis son enlèvement, Finney aujourd'hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours normal d'une vie normale alors que sa soeur de 15 ans Gwen croque la vie à pleine dent. Le sinistre téléphone noir commence a hanté l'adolescente dans ses cauchemars où elle voit trois adolescents se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ses cauchemars elle persuade son frère de se rendre sur les lieux. Ils arrivent en plein blizzard, et bientôt ils découvrent un lien entre l'Attrapeur ("The Gabbler" en V.O.), un tueur pourtant mort mais qu'ils vont bientôt devoir encore affronter...
Finney est de nouveau joué par Mason Thames vu entre temps dans la version Live "Dragons" (2025) de Dean DeBlois, il retrouve donc sa soeur Gwen jouée par Madeleine McGRaw (à ne pas confonfre avec sa soeur Violet McGraw autre enfant star) qui avait débuté dans "American Sniper" (2014) de Clint Eastwood et vue dernièrement dans "The Harbinger" (2022) de Will Klipstine et "Captain Tsunami's Army" (2022) de Aaron Sherry. Ils retrouvent évidemment leur père joué par Jeremy Davies, acteur devenu rare vu entre autre dans "Rescue Dawn" (2006) de Werner Herzog, "The House that Jack Built" (2018) de Lars Von Trier ou "La Machine Infernale" (2022) de Andrew Hunt, puis enfin citons aussi Miguel Mora et surtout l'Attrapeur alias Ethan Hawke vu depuis le premier opus dans "The Northman" (2022) de Robert Eggers, "Glass Onion" (2023) de Rian Johnson ou "Blue Moon" (2025) de Richard Linklater. Parmi les nouveaux protagonistes citons Demian Bichir vu notamment de "Les Huit Salopards" (2015) de Quentin Tarantino, "La Nonne" (2018) de Corin Hardy ou "Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard, Arianna Rivas aperçue dans "Date d'un Soir" (2024) de Kim O'Nguyen, puis Anna Lore vue juste avant dans "Destination Finale Bloodlines" (2025) de Zack Lipovsky et Adam B. Stein... Le premier opus est une vrai régal avec un nouveau croque-mitaine au Panthéon des grands méchants du cinéma et on est évidemment peu enclin à croire à une suite de qualité au moins aussi bonne surtout quand on connaît la fin du film. La production dévoile alors d'emblée le pot-aux-roses en vendant un hommage au classique "Les Griffes de la Nuit" (1984) de Wes Craven. Pourquoi pas, et sur ce point c'est clairement le plus intéressant, la narration étant de fait scindé en deux, la partie réelle étant en parallèle de la partie rêve qui se distingue par une image au grain plus fort. Le scénario alterne donc entre réalité et rêve (cauchemar plutôt !), et parfois en superposant les deux points de vue. C'est à la fois le point fort et le point faible, car ça crée presque logiquement des incohérences ou des facilités narratives. Paradoxalement plus le film paraît fouilli plus le récit devient limpide et devient de moins en moins surprenant.
Le plus décevant reste ce que le speech nous dévoile aussitôt, "l'horrible vérité derrière le lien entre l'Attrapeur et sa propre famille", une phrase qui en dit déjà trop, mais surtout qui donne un paramètre capillotracté auquel on ne peut croire tant le premier opus est clairement trop éloigné de ce postulat... ATTENTION SPOILERS !... on sent trop l'effort d'écriture pour tenter de trouver "la bonne idée", mais pourquoi et comment l'Attrapeur serait passer du meurtre de la mère 7 ans auparavant, et serait revenu 4 ans après pour le garçon sans que jamais il n'y ait au moins une allusion à la mère ou à son passage précédent dans la ville ?! Puis autrement, on peut s'agacer qu'il n'y ait aucune victime morte, on s'étonne de la résistance physique de certains survivant à des coups de hache au crâne.. FIN SPOILERS !... Sur ce dernier point le film s'avère bien moins violent et bien moins sanglant que le précédent film, par là même pas de jumpscare, pas d'effets frissons et/ou d'épouvante mais un récit qui repose sur le conflit réalité-cauchemar dans un académisme bien trop sage. Les acteurs jouent bien, on apprécie de revoir deux ados qui ont évolué naturellement, surtout on adore toujours autant l'Attrapeur toujours aussi icônique, mais l'intrigue ne tient tout bonnement pas la route, faussement créatif, avec des coïncidences qui feraient presque rire (le gérant Bichir qui se souvient...). Au final grande déception car on perçoit une suite forcée, sans réel besoin ni véritable logique ou idée valable, autre que le tiroir-caisse bien entendu.
Note :