Une histoire de déracinementDu début des années 90 à Marseille et durant 13 ans, on va suivre la vie d’un jeune marocain. Arrivé clandestinement, il va s’insérer grâce à des rencontres qui vont lui permettre de s’ancrer en France tout en conservant sa culture et ses attaches avec son pays.
Pour son second long métrage, Said Hamich parvient à nous faire ressentir la douleur de l’exil sur un temps long ; et au combien l’insertion aura comme contrepoint le déracinement. Quitter son pays ne va de soi et l’acculturation passe aussi par une perte de soi. Et ce film montre bien le tiraillement du personnage principal qui doit se réconcilier avec son passé, maintenir du lien avec ses racines et profiter de la nouvelle vie qui s’offre à lui. La difficulté des parcours migratoire prend ici tout son sens dans un film qui, par ses ellipses, montre bien plus un trajet qu’un portait. De fait, on reste assez distance de cette histoire humaine. Le film aussi se perd dans une multitude de sujets annexes (le SIDA, l’amour libre, la Police ripoux, les familles recomposées,…) guidés par des choix scénaristiques alambiqués ; il nous fait perdre de vue l’essentiel, voir pourrait discréditer l’ensemble.
Néanmoins les vingt dernières minutes sont touchantes et pleine de philosophie ; et font bien prendre conscience que derrière l’exil et la dureté du déracinement se cristallise l’impossible retour. Plus rien ne sera comme avant, et il faudra faire avec ou plutôt sans le pays de son enfance et de ses parents.
Une belle intention générale
Sorti en 2025
Ma note: 11/20