Ce projet est l'adaptation de la pièce de théâtre éponyme (1982) David Mamet, dramaturge devenue aussi réalisateur avec des films comme "La Prisonnière Espagnole" (1997) ou "L'Honneur des Winslow" (1999) mais qui a aussi écrit pour les autres avec encore plus de succès avec par exemple "Les Incorruptibles" (1987) de Brian De Palma ou "Hannibal" (2001) de Ridley Scott et justement sa propre adaptation mais qu'il ne pet pas en scène, la réalisation est confiée à Stuart Gordon à qui on doit "Re-Animator" (1985), "Les Poupées" (1987) ou "Fortress" (1992) et qui lui aussi a écrit pour d'autres avec "Chérie, j'ai rétréci les Gosses" (1989) de Joe Johnston ou "Body Snatchers" (1993) de Abel Ferrara... Un soir un peu déprimé, Edmond, quadragénaire bourgeois va voir une voyante qui lui dit : "Vous n'êtes pas à votre place". Cette simple petite phrase résonne dans son esprit comme une terrible prise de conscience, et si c'était vrai et qu'il était passé à côté de sa vie ? Edmond se décide soudain, il quitte sa femme et part errer en ville dans les quartiers dont il n'a pas l'habitude de visiter. Il va alors s'aventurer dans les bas fonds d'un univers dont il na pas les codes et dont il ignore la brutalité...
Le rôle titre est incarné par William H. Macy vu dans "Fargo" (1996) des frères Coen, "Boogie Nights" (1997) et "Magnolia" (1999) tous deux de Paul Thomas Anderson et qui retrouve David Mamet pour la sixième fois, dont "Homicide" (1991) et "Séquences et Conséquences" (2000) après lesquels il retrouve sa partenaire Rebecca Pidgeon qui est l'épouse de David Mamet et pour qui elle tourne dans quasi tous les films. Ils retrouvent l'acteur Joe Mantegna qui était dans "Engrenages" (1987), "Parrain d'un Jour" (1988) et "Homicide" (1991), puis parmi les "belles de nuit" nous retrouvons Julia Siles star de "Save the Last Dance" (2001) de Thomas Carter vue dans la saga "Jason Bourne" (2002-2016) initié par Doug Liman et qui retrouve ses partenaires de "Séquences et Conséquences" (2000), Bai Ling vue dans "The Crow" (1994) de Alex Croyas, "Nouvelle Cuisine" (2004) de Fruit Chan ou "Les Seigneurs de Dogtown" (2005) de Catherine Hardwicke, et les révélations de "Nowhere" (1997) de Gregg Araki, Denise Richards à son apogée avec "Starship Troopers" (1997) de Paul Verhoeven et "Sexcrimes" (1998) de John McNaughton, puis Mena Suvari star de la saga "American Pie" (1999-2012) mais surtout fantasme de "American Beauty" (1999) de Sam Mendes et qui retrouvera son réalisateur Stuart Gordon pour "Stuck - Instinct de Survie" (2007) à l'instar de Russell Hornsby remarqué dans "Coup d'Eclat" (2004) de Brett Ratner et "Réussir ou Mourir" (2005) de Jim Sheridan. Citons encore Dulé Hill apparu dans "Elle est trop Bien" (1999) de Robert Iscove ou "Les Chemins de la Dignité" (2000) de George Tillman Jr.. Citons encore Jeffrey Combs qui retrouve son réalisateur après "Re-Animator" (1985), "Fortress" (1992) et "Castle Freak" (1995), Bokeem Woodbine vu dans "Crooklyn" (1994) de Spike Lee, "Rock" (1996) de Michael Bay ou "Ray "(2004) de Taylor Hackford, Patricia Belcher aperçue dans "La Mutante" (1995) de Roger Donaldson ou "jeepers Creepers" (2001) de Victor Salva, puis enfin n'oublions pas la diseuse de bonne aventure Frances Bay surtout vu chez David Lynch dans "Blue Velvet" (1986), "Sailor et Lula" (1990) et "Twin Peaks" (1992)... D'emblée on pense aux films "After Hours" (1985) de Martin Scorcese et "Chute Libre" (1993) de Joel Scumacher de par l'atmosphère anxiogène voir étouffante, et les thématiques comme le burn-out, la solitude qui mène petit à petit à la paranoïa et à la haine où comment un homme à qui tout semble avoir réussi prend une décision radicale pour une descente aux enfers qu'il ne voit pas arriver.
Edmond/Macy semble pourtant dès les premières minutes un homme paumé, perdu, qui recherche le premier réconfort chez la seule personne qu'un homme sensé n'irait pas voir, une voyante qui résume sa séance en une phrase aussi inepte qu'efficace comme ferait n'importe quel charlatan. Aussi fait l'homme quitte sa femme et part aussitôt en goguette dans les quartiers qu'il n'a jamais osé visiter. C'est là que le scénario est un peu trop faineant, faisant de Edmond un simple frustré sexuel... ATTENTION SPOILERS !... Edmond ne cherche que le plaisir de la chair, pas trop d'alcool pas de paradis artificiels, ni casino, ni discothèque... etc... il ne cherche que du sexe... FIN SPOILERS !... ce qui est un peu primaire pour combler un l'existence d'un homme qui voudrait a priori changer de vie et même un long métrage qui ne fait pourtant qu'à peine 1h20. Edmond débute sa descente en enfer comme un frustré mais vrille soudain dans des palabres psycho-philosophiques pompeuses et redondantes peu passionnantes jusqu'à un twist brutal qui scelle définitivement le destin de cet homme pour lequel on n'a ni antipathie ni empathie, nous ne le connaissons pas assez. Il ne nous séduit pas plus ensuite, trop simpliste et des réactions pas toujours probantes mais le pire reste la réaction de certains autres personnages comme une jeune serveuse séduite aussi vite que facilement ou l'épouse au parloir. Le duo Mamet-Gordon signe un thriller très sombre et malaisant, et offre une véritable descente aux enfers mais il est dommage que les seconds rôles notamment féminins soient si sous-exploitées, et que les actions-réactions soient parfois si peu naturels.
Note :
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