Gladiator II (2024) de Ridley Scott

Il y a toujours des suites que l'on attend avec impatience, tant le premier opus a laissé un souvenir cinématographique mémorable. Mais il y a une constante dans les suites : on ne sait jamais si elles seront à la hauteur du film original, si le sourire et l’émotion que l’on a ressentis seront de nouveau au rendez-vous. C’est un pari pour le réalisateur de s’y aventurer, et un risque pour le spectateur d’y croire, car la déception n’est souvent pas loin. Gladiator II ne fait malheureusement pas exception à cette règle.

Ridley Scott se lance donc dans ce second volet de Gladiator, vingt ans après les événements qui opposaient l’empereur Commode à Maximus. Le jeune Lucius, aperçu dans le premier film, devient à son tour, bien malgré lui, gladiateur. Comme Maximus, il devra faire ses preuves dans l’arène pour reconquérir son nom… et sa liberté.

Les suites peuvent être intéressantes lorsqu’un vrai travail d’écriture est mené, quand la continuité de l’histoire est respectée, et que les personnages sont bien construits. Ici, on assiste malheureusement, impuissants, à un banal copier-coller. Le synopsis, déjà bien connu, finit par ennuyer. Le premier Gladiator comportait certes quelques anachronismes et erreurs historiques, souvent pardonnés grâce à la beauté de l’univers et à l’ampleur de la mise en scène. Mais Gladiator II s’impose sans conteste comme un chef-d'œuvre… de bêtises historiques : café, journaux, naumachies avec des requins, singes mutants, cavalier sur rhinocéros… Et que dire d’une intrigue bâclée, de guerres sorties d’un autre temps, et de personnages malmenés (non, Geta et Caracalla n’étaient pas des jumeaux albinos). La ligne rouge entre film historique et grotesque surnaturel est allègrement franchie.

Heureusement, les décors et les costumes — malgré quelques erreurs assez flagrantes — donnent un peu de cachet au film. Les scènes de bataille et les combats offrent un certain souffle et apportent du rythme.

Côté interprétation, les performances sont inégales, ce qui déçoit d’autant plus lorsqu’on les compare à celles du casting précédent. Paul Mescal fait le job, mais reste loin du charisme de son « père ». Denzel Washington, quant à lui, porte quasiment le film à lui seul : son personnage, complexe et manipulateur, est finement écrit et bien incarné. On se retrouve avec un rôle secondaire qui vole la vedette. Le personnage de Pedro Pascal, censé apporter de la profondeur, ne parvient pas à convaincre, notamment à cause d’une écriture maladroite qui plombe sa performance.

Encore une fois, voici une suite qui n’aurait jamais dû voir le jour. Rien n’est vraiment apporté, si ce n’est une avalanche d’incohérences. Un film à ne pas voir… ou à vite oublier.

Ma note est sévère, mais justifiée : trop d’erreurs historiques impardonnables.

Avis de Selenie ICI !

Note :                 

Gladiator (2024) Ridley Scott

05/20 Gladiator II (2024) de Ridley Scott