Tron : Arès (2025) de Joachim Ronning

Troisième opus de la franchise après le film culte "Tron" (1982) de Steven Lisberger et sa suite "Tron : l'Héritage" (2010) de Joseph Kosinski, une suite comme un serpent de mer qui avait été annoncé dès la sortie du second par Steven Lisberger, réalisateur-scénariste-concepteur des effets spéciaux du premier et devenu producteur. Après plusieurs projets, plusieurs acteurs et plusieurs équipes envisagées il aura donc fallu près de quinze ans pour voir aboutir ce film finalement confié à Joachim Ronning, sans son compère Espen Sandberg, oeuvrant en solo depuis "Maléfique : le Pouvoir du Mal" (2019). Le scénario est écrit par Jesse Wigutow scénariste de "8 Mile" (2002) de Curtis Hanson et "Une si Belle Famille" (2003) de Fred Schepisi, puis par Jack Throne dramaturge ayant signé "Enola Holmes 2" (2022) de Harry Bradbeer... Un programme informatique hautement sophistiqué, Arès, est envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui va marquer la première rencontre entre l'humanité et des êtres dotés d'Intelligence Artificielle...

Arès est incarné par Jared Leto acteur caméléon remarqué dans "Requiem for a Dream" (2000) de Darren Aronofsky, "Suicide Squad" (2016) de David Ayer ou "Blade Runner 2049" (2017) de Denis Villeneuve. Citons ensuite et surtout Jeff Bridges qui reprend son rôle des deux premiers opus, et vu depuis entre autre dans "The Big Lebowski" (1998) des frères Coen, "Crazy Heart" (2009) de Scott Cooper ou "Comancheria" (2016) de David Mackenzie, puis Great Lee apparue dans "Sisters" (2015) de Jason Moore ou "Past Lives" (2023) de Celine Sonng, Evan Peters remarqué en Vif-Argent dans la saga "X-Men" (2014-2019) ainsi que dans "Deadpool 2" (2018) de David Leitch, Jodie Turner-Smith remarquée dans "The Neon Demon" (2016) de Nicolas Winding Refn et surtout dans l'excellent "Queen and Slim" (2019) de Melina Matsoukas, Hasan Minhaj vu "Pire Soirée" (2017) de Lucia Aniello ou "Le Challenge" (2023) de Gene Stupnisky et retrouve après "L'Espion qui m'a Larguée" (2018) de Susanna Fogel sa partenaire Gillian Anderson star de la franchise "X-Files" (1993-2018) mais vue aussi dans "Chez les Heureux du Monde" (2000) de Terence Davies, "Shadow Dancer" (2012) de James Marsh ou "The Pale Blue Eye" (2023) de Scott Cooper, Arturo Castro vu dans "Un Jour dans la vie de Billy Lynn" (2016) de Ang Lee, "Le Menu" (2022) de Mark Mylod ou "Road House" (2024) de Doug Liman, Cameron Monaghan surtout vu à la télévision comme les séries TV "Shameless" (2011-2021) ou "Gotham" (2015-2019), puis enfin Sarah Desjardins essentiellement vu dans les séries TV "ProjectMC2" (2016-2017), "Impulse" (2018-2019) ou "Riverdale" (2019-2021)... La Musique est signée du duo Trent Reznor et Atticus Ross fidèle du réalisateur David Fincher depuis leur Oscar pour "The Social Network" (2010), mais qui sont crédités cette fois  sous le nom de leur groupe Nine Inch Nails... Arès est donc Jared Leto, un acteur souvent investi dans ses rôles et surtout dans celui-ci étant un fan de la première heure. Pour être plus crédible et accentuer la fluidité et le réalisme, l'acteur a suivi un entrainement physique rigoureux, avec notamment du Parkour (escalade urbaine). On est content de savoir ça mais on se demande pourquoi tant son personnage dans le film reste la plupart du temps très statique. Arès est un programme qu'on nous présente comme l'arme ultime, on s'étonne alors qu'il se fasse facilement bousculé par des programmes par définition moins puissant. Par là même on remarque plusieurs invraisemblance comme un énorme crash mécanique d'où sort une humaine sans la moindre blessure. Mais le vrai soucis reste le lien peu convaincant avec les deux premiers films  "Tron" (1982) et sa suite "Tron : l'Héritage" (2010).

Premier constat, les effets spéciaux, car si "Tron" révolutionnait le cinéma avec l'optimisation des images de synthèse, "Tron : Legacy" (2010) apportait une évolution technologique logique mais quinze après on constate que ce troisième film n'apporte aucune innovation aucune évolution ne serait-ce que visuelle. Paradoxalement la vraie surprise est la partie vintage, la nostalgie fonctionne toujours même si le caméo est finalement anecdotique. Visuellement rien de bien neuf, jusqu'à pomper la moto du classique d'animation "Akira" (1991) de Katsuhiro Ôtomo tandis que sur l'intrigue on pense aussi beaucoup à la trilogie "Matrix" (1999-2003) des Wachowski. Le plus décevant reste l'intrigue elle-même, comme souvent avec ce qui touche à l'Intelligence Artificielle (même si ici c'est légèrement différent) le fil directeur est qu'une entité non humaine commence à avoir des émotions, déjà vu mille fois. Puis arrive la fin, où on comprend que ce troisième film ne fait nullement avancé le schmilblick puisqu'on se retrouve au même point qu'à la fin de "Tron : Legacy" (2010) nous promettant encore une rencontre voir une fusion entre programme informatique et réalité humaine qu'on croyait justement voir enfin. Evidemment, le scénario reste efficace car très grand public avec un canevas qui n'est pas sans rappeler celui des films de super-héros, le côté jeu vidéo apporte aussi une autre facette visuelle, ça reste plutôt spectaculaire quoique nullement innovant. Résultat, un film faussement audacieux mais assez universel pour un moment popcorn sans prise de tête.

Note :                 

Tron Arès (2025) Joachim RonningTron Arès (2025) Joachim Ronning

11/20