Steve (2025) de Tim Mielants

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Réalisateur qu'on a connu avec le film "L'Ombre d'un Mensonge" (2021) co-signé avec Bouli Lanners,Tim Mielants revient avec un nouveau drame social aussitôt après "Tu ne Mentiras Point" (2025) avec Cillian Murphy qu'il retrouve pour ce nouveau projet comme producteur-acteur pour travailler avec Max Porter qui adapte son propre roman "Shy" soit "Timide" en V.F. (2023). Une collaboration qui est loin d'être illogique, d'abord du point de vue du sujet social, puis le fait que Cillian Murphy a joué au théâtre une autre oeuvre de l'auteur "Le Deuil est la Chose à Plumes" (2019) pour lequel d'ailleurs l'acteur a obtenu le Irish Times Theatre Award. Rappelons que l'auteur a le vent en poupe puisque cette année sort une autre adaptation d'une de ses oeuvres avec le film éponyme  "Grief is the Thing with Feathers" (2025) de Dylan Southern. 1996, Steve est directeur d'une école spécialisée pour adolescents en difficultés sociales et/ou judiciaires. Un jour, il doit continuer à gérer son établissement alors qu'il reçoit une équipe de télévision et un député. Une journée qui va s'avérer un tournant pour lui mais aussi pour son équipe éducative et ses pensionnaires... 

Steve est donc logiquement incarné par Cillian Murphy, oscarisé pour "Oppenheimer" 2023) de Christopher et qu'on attend de nouveau dans son rôle fétiche de Thomas Shelby dans la série TV "Peaky Blinders" (2013-...) ainsi que le film qui y sera lié "The Immortal Man" (2025) de Tom Harper, outre son réalisateur il retrouve aussi après  "Tu ne Mentiras Point" (2025) sa partenaire Emily Watson vue dans "Beaking the Waves" (1996) de Lars Von Trier, "The Boxer" (1997) de Jim Sheridan ou "Gosford Park" (2001) de Robert Altman ou plus récemment dans "La Légende d'Ochi" (2025) de Isaiah Saxon. Citons ensuite Tracey Ullman vue dans "Coups de Feu sur Broadway" (1994) et "Escrocs mais pas Trop" (2000) tous deux de Woody Allen, Jay Lycurgo apparu dans la série TV "Generation Z" (2024) ou les films "Last Swim" (2024) de Sasha Nathwani et "Les Radley" (2025) de Euros Lyn, Little Simz aperçu dans "Venom : Let There Be Carnage" (2021) de Andy Serkis, Douggie McMeekin vue dans les séries TV "Les Filles de Joie" (2017-2019) et "The Beast Must Die" (2021-...), Youssef Kerkour apparu dans "Crazy Joe" (2013) de Steven knight, "House of Gucci" (2021) et "Napoléon" (2023) tous deux de Ridley Scott, Araloyin Oshunremi apparu "Momo" (2025) de Christian Ditter, puis Tut Nyuot remarqué dans le tout récent "Marche ou Crève" (2025) de Francis Lawrence... Le livre est singulier, l'écriture est elle-même expérimentale afinde coller au personnage principal, Shy adolescent de 16 ans qui va perdre pied. Mais pour le film le fil conducteur n'est plus Shy mais le directeur de l'établissement d'où le titre qui passe de "Shy" à "Steve". Le livre se focalise apparemment sur les espoirs et désespoirs de ces adolescents, Shy en particulier, d'où un style littéraire qui suit l'esprit trouble de l'ado. Le film lui est plus global, Shy reste l'ado le plus "suivi" mais il y a un équilibre plus fort avec l'équipe éducative et son directeur. 

La narration se partage également entre le récit normal d'un jour de travail et le reportage télé où sont interviewé membres éducatifs et pensionnaires. Cela crée évidemment un côté docu-fiction avec tout le réalisme nécessaire mais le film semble se tirer une balle dans le pied tant il démontre que ce genre d'établissement  est une perte de temps, outre que le directeur perd pied de la même façon que ses ados on reste particulièrement fataliste quand il s'agit de la sous-directrice. Certaines phrases font mal, mais semblent à la fois si lucides et si fatalistes comme "on dirait des animaux dans un zoo" ou "C'est pour le meilleur et pour le pire ici, enfin c'est surtout pour le pire". On sent que l'équipe (producteurs, réalisateur, scénaristes) veulent donner de l'espoir, rendre hommage aux éducateurs, expliquer que ce système est pourtant nécessaire mais dans le même temps paradoxalement tout dans le récit est fait pour nous prouver le contraire. Le côté voix Off et la présence de la télévision, la visite du député, les crises qui sont le quotidien, tout ça crée une journée somme qui fait trop démonstratif et pousse le curseur alors qu'il aurait fallu épurer pour vraiment s'intéresser de façon plus ciblée à la dimension psychologique. Le film s'avère donc presque hors sujet, ce qui est dommage car vu la thématique le film est un bon contrepoint aux excellents "Dog Pound" (2010) de Kim Chapiron ou "Coldwater" (2014) de Vincent Grashaw.

Note :                 

11/20