Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le 4K UHD blu-ray du film « Nikita » de Luc Besson.

« C’est la dernière fois que je t’embrasse… »

Nikita est une junkie. Durant le casse désespéré d’une pharmacie, elle assiste au massacre sauvage de ses compagnons par la police. Hébétée, en manque, elle tue un policier. Condamnée à vie pour meurtre, elle va avoir une chance de se racheter en signant avec l’état un pacte sanglant et implacable : une nouvelle identité, une relative liberté si elle devient un assassin à la solde du gouvernement.

« Je n’ai jamais abandonné une mission ! »

Sorti de nulle part, sans véritable formation académique, le jeune Luc Besson débarque dans le paysage cinématographique français au début des années 80 sans crier gare. Remarqué dès son premier film, « Le dernier combat », il impose au même titre que ses collègues débutants Jean-Jacques Beineix et Leos Carax « le cinéma du look », à savoir un cinéma où les mondes imaginaires et spectaculaires l’emportent sur la réalité du monde. De quoi ringardiser instantanément le cinéma naturaliste hérité de la nouvelle-vague. L’ascension de Luc Besson est ainsi fulgurante : son deuxième film, l’iconique « Subway » (1985) fait près de trois millions d’entrées en salle et obtient 13 nominations aux Césars (mais n’obtient que trois statuettes, dont meilleur acteur pour Christophe Lambert), tandis que son troisième long-métrage, « Le grand bleu » (1988) reste à ce jour son plus grand succès commercial avec pas moins de neuf millions d’entrées en salles. Alors qu’une nouvelle décennie se profile, il enchaine avec un quatrième film, « Nikita », dont l’idée lui est venue lors d’un vol vers Los Angeles en écoutant la chanson éponyme d’Elton John.

« Il faut que tu arrêtes ce travail, il n’est pas fait pour toi »

S'il flirtait par moment avec le genre dans « Subway », Besson s'offre cette fois avec « Nikita » un véritable film d'action qui emprunte tous ses codes aux standards américains du genre. De quoi offrir un parfait contrepoint à l'introspectif et contemplatif « Grand bleu ». Le cinéaste veut de l'efficacité, de la tatane et de quoi électriser son public. Et de fait, son « Nikita » est en cela remarquable qu'il explose tous les codes habituels du genre d’action : sa principale innovation étant de confier le personnage de la machine à tuer à une frêle jeune femme alors que la mode est aux héros virils et bodybuildés. Telle une chrysalide, le spectateur assiste ainsi à sa transformation – à la fois saisissante et glaçante – passant de fragile adolescente en perdition (à cause d’une addiction à la drogue) à une redoutable tueuse professionnelle. Toute la subtilité du personnage étant qu’elle ne perd jamais son humanité, agissant toujours malgré elle, sous la contrainte de devenir elle-même la cible de ses employeurs. Sa transformation sera émaillée d’une série de sanglantes péripéties, donnant lieu à des scènes d’action virtuoses, tout à la fois spectaculaires et efficaces. A l’image d’une incroyable séquence d’assassinat dans un restaurant, servant de test initiatique improvisé, ou encore d’une folle infiltration dans une ambassade étrangère, accompagné d’un Jean Reno totalement flippant. De façon assez maline, Besson combine les forces contraires : à mesure que le sang coule et que les missions se complexifient, Nikita gagne progressivement sa liberté et son indépendance. Comme si, au fond, il s’agissant d’un long chemin de croix vers sa rédemption et sa liberté. Trente-cinq ans après sa sortie, force est de constater que le film est toujours aussi efficace, jouissif et plaisant. Et que sa thématique féministe reste toujours autant d’actualité. Surtout, Besson signe là un film véritablement matriciel, qui non donnera lieu à de nombreux remakes et qu’il déclinera lui-même dans différentes variations (« Le cinquième élément », « Lucy »…). Tout simplement culte.

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Le 4K UHD blu-ray : Le film est proposé en dans un Master restauré 4K et proposé en version originale française (2.0 et 5.1). Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Au coeur de Nikita » : Making of réalisé par Bruno François Boucher (1990, 25 min.) de « Nikita Tour » : tournée du film (1990, 14 min.) ainsi que d’une Bande-annonce.

Édité par Gaumont, « Nikita » est disponible en 4k UHD blu-ray depuis le 1^er mai 2025. Cette sortie fait suite à l’édition du film dans ce même format mais dans une édition steelbook comprenant un blu-ray dédié aux bonus, sorti le 25 septembre 2024.

Le site Internet de Gaumont est ici. Sa page Facebook est ici.