The Lost Bus (2025) de Paul Greengrass

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Retour du réalisateur Paul Greengrass après "La Mission" (2021) et comme à son habitude revient au docu-fiction qu'il affectionne particulièrement avec notamment ses meilleurs films "Bloody Sunday" (2002) et "Vol 93" (2006) alternant avec du cinéma plus commercial comme la saga "Jason Bourne" (2004-2016). Cette fois le réalisateur-scénariste adapte le livre "Paradise : One Town's Struggle to Survive an American Wildfire" (2021) de Lizzie Johnson qui raconte l'incroyable incendie de Camp Fire (Tout savoir ICI !) en Californie en 2018. Le film est co-écrit par Brad Ingelsby à qui on doit les scénarios de "Les Brasiers de la Colère" (2013) de Scott Cooper, "Night Run" (2015) de Jaume Collet-Serra ou "Echo Valley" (2024) de Michael Pearce. Le projet est soutenu depuis 2022 par Jason Blum via sa société Blumhouse connue surtout pour ses productions de films d'horreur avec notamment les récents "Drop Game" (2025) de Christopher Landon ou "M3gan 2.0" (2025) de Gerard Johnstone, puis le film est soutenu également par l'actrice des récents "The Last Showgirl" (2025) de Gia Coppola et "Freaky Friday 2 : Encore dans la Peau de ma Mère" (2025) de Nisha Ganatra,  Jamie Lee Curtis via sa société Cornet Films. Le film reste hors des alles obscures pour être diffusé sur la plateforme Apple TV+...

Novembre 2018, alors qu'un terrible incendie, Kevin chauffeur de bus empêtré dans des soucis familiaux doit secourir une école pour transporter en urgence 23 enfants et leur institutrice en zone de sécurité... Le chauffeur de bus est incarné par Matthew McConaughey qui se fait rare avec seulement trois films en cinq ans, en prêtant sa voix pour le film d'animation "Tous en Scène 2" (2022) de Garth Jennings, puis "The Gentlemen" (2020) de Guy Ritchie et un caméo dans "Deadpool et Wolverine" (2024) de Shawn Levy. L'institutrice est interprétée par America Ferrera vue dans "End of Watch" (2012) de David Ayer, "Barbie" (2023) de Greta Gerwig ou "Dumb Money" (2023) de Craig Gillepsie. Citons ensuite Yul Vasquez apparu dans "Blood Ties" (2013) de Guillaume Canet ou "Gringo" (2018) de Nash Edgerton et qui retrouve son réalisateur après "Capitaine Phillips" (2013), Ashlie Atkinson vue dans "Compliance" (2012) de Craig Zobel et "BlacKkKlansman" (2018) de Spike Lee, Danny McCarthy vu dans "Amityville" (2005) de Andrew Douglas ou "L'Exorciste - Devotion" (2023) de David Gordon Green, Carrie Lazar aperçue dans "Les 7 Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua ou "The Alto Knights" (2025) de Barry Levinson, Peter Diseth apparu dans "Surrounded" (2023) de Anthony Mandler ou "Flamin'Hot" (2023) de Eva Longoria, puis enfin Spencer Watson  aperçu dans "Downeast" (2021) de Joe Raffa... Le film débute comme la plupart des films du genre à l'américaine. Une dimension très mélo qui agace plus que ça n'apporte au récit, au contraire on note justement des actions-réactions du chauffeur qui interroge... ATTENTION SPOILERS !... le futur héros est un pauvre bougre avec la collection de clichés, divorcé, père pas aimé d'un ado forcément incompris, il a perdu son père avec qui il ne s'entendait pas... etc... Un ado qui a 38.2° de fièvre et le pauvre choupinou fait la gueule, grand-mère panique, et papa est près à risquer le chômage pour du paracétamol ?! Quitte même à réfléchir un instant pour peut-être ne pas aller sauver des gosses réellement en danger... N'importe quoi, et surtout cela nous amène à ne pas avoir d'empathie pour ce qui reste un loser... FIN SPOILERS !...  

Et finalement ces 10-15 premières minutes galvaudées ne vont pas servir le reste de l'histoire, elles paraissent alors bien inutiles mais c'est aussi salvateur car ce qui intéresse c'est justement l'incendie. Au départ le scénario semble se construire autour de deux axes, le combat des pompiers et le périple du bus. Mais très vite la trame générale se rétrécit au seul bus, les pompiers et leur combat deviennent secondaire pour se focaliser sur le bus dont on devine parfaitement la suite car rien de plus logique : panique, rouler à l'aveugle, puis les moments intimes avec le chauffeur qui raconte sa vie ou plutôt qui s'apitoie sur son sort, les enfants qui vont évidemment avoir leur petit soucis, puis le feu et ses conséquences qui entourent le bus... etc... Bref on reste dans le mélo pur jus alors qu'on aurait aimé plus de lutte contre le feu, et des effets visuels plus forts. La grande partie du feu se résume à une sorte d'enfer jaune-orange-rouge vu et revu dans les films inhérents au genre certe logique mais il manque un équilibre puisque les pompiers disparaissent du récit, et que le côté mélo casse le rythme. On pense à d'autres films forcément, récemment par exemple à "Line of Fire" (2018) de Joseph Kosinski mais surtout à "Notre-Dame Brûle" (2022) de Jean-Jacques Annaud, malgré ses défauts il y a justement cet équilibre et les effets pyrotechniques sont largement plus impressionnants car plus réalistes, tandis qu'ici les images numériques sont trop présents. En conclusion, un film qui joue sur l'émotion encore récentes et sur une actualité encore brûlantes mais le scénario est trop classique, la construction narrative trop scolaire avec un visuel esthétique loin de convaincre.

Note :                 

09/20