L'acteur Dennis Hopper est aussi le réalisateur du cultissime "Easy Rider" (1969) et a poursuivi avec "The Last Movie" (1971), "Garçonne" (1980) et "Colors" (1988). Il s'agit d'un scénario écrit par Rachel Kronstadt Mann, une débutante inconnue qui le restera malheureusement. Pourtant son projet est proposé à Dennis Hopper mais qui engage avec son producteur Ann Louise Bardach, débutante également avec seulement le scénario du téléfilm "Désolé, l'Assassin est Toujours Occupé" (1989) de Tony Wharmby comme expérience, pour réécrire le script ; idem, la scénariste ne sait pas encore qu'elle signe là son dernier scénario. Le film débute mal puisque ça tombe durant la grève des scénaristes, et pour avancer Hopper engage Alex Cox, réalisateur-scénariste de "Repo Man" (1984) et "Sid & Nancy" (1987) comme script doctor mais il n'est pas crédité comme le veux les règles strictes de la Writers Guild of America. Le tournage s'avère également peu agréable, marqué surtout par de nombreux désaccords entre le réalisateur-acteur et sa star Jodie Foster. Dennis Hopper effectue un premier montage titré en V.O. "Catchfire" (signifie "Prendre feu") que les producteurs de Vestron Pictures trouvent trop long, ils remontent le film sans l'accord de Hopper et retire environ 30mn pour une durée à la sortie de 98mn. Hopper fou de rage se retourne contre la société et refuse d'être crédité au générique, c'est donc sous le pseudonyme Alan Smithee (nom utilisé à Hollywood quand un réalisateur renie son film) que le film sort, ce qui n'est jamais bon signe. Par là même Vestron Pictures font faillitte peu de temps après la sortie du film. Ensuite Hopper a la possibilité de réaliser son Director's Cut avec une durée de 116mn, le film est rebaptisé bizarrement en V.O. "Backtrap" (donc "Retour en arrière"), tandis qu'en V.F. le film reste intitulé "Une Trop Belle Cible" et cette fois Dennis Hopper est bien crédité en tant que réalisateur. Le film reste un échec public et critique, assez violent pour que les deux scénaristes originelles ne poursuivent pas dans le milieu et pour que Vestron Pictures fasse faillite... Anne, une artiste conceptuelle assiste par hasard à un meurtre par un caïd de la mafia. Elle parvient à fuir et se rend à la police mais elle décide de fuir à nouveau. Entre temps, le Parrain engage un tueur, Milo pour la retrouver et l'éliminer. Milo est un tueur expérimenté et méticuleux mais il se surprend lui-même à tomber amoureux de Anne. Il lui offre un marché qu'elle ne peut refuser et devient sa prisonnière ce qui ne va pas plaire au Parrain qui engage alors d'autres tueurs pour terminer le travail tandis que la police est également à leurs trousses...
Anne est interprétée par Jodie Foster, ayant débutée très jeune notamment chez Martin Scorcese avec "Alice n'est plus Ici" (1974) et surtout "Taxi Driver" (1976) tandis qu'elle tourne là entre ses Oscar pour "les Accusés" (1988) de Jonathan Kaplan et "Le Silence des Agneaux" (1991) de Jonathan Demme. Son partenaire est donc son réalisateur Dennis Hopper, qui a débuté avec son ami James Dean, vu ensuite dans "L'Ami Américain" (1977) de Wim Wenders, "Apocalypse Now" (1979) de F.F. Coppola ou "Blue Velvet" (1986) de David Lynch après lequel il retrouve Dean Stockwell, également enfant star avec "Le Mur Invisible" (1947) de Elia Kazan ou "Le Garçon aux Cheveux Verts" (1948) de Joseph Losey mais qui sera surtout connu à la télévision dont la populaire série TV "Code Quantum" (1989-1993), il retrouve également après "Police Fédérale, Los Angeles" (1985) de William Friedkin son partenaire John Turturro qui connaît alors un tournant dans sa carrière avec cette même année "M'Better Blues" (1990) de Spike Lee, "Les Anges de la Nuit" (1990) de Phil Joanou et "Miller's Crossing" (1990) des frères Coen, puis retrouve après "Raging Bull" (1980) de Martin Scorcese l'acteur Joe Pesci vu au même moment dans "Maman j'ai râté l'Avion !" (1990) de Chris Columbus et surtout "Les Affranchis" (1990) de Martin Scorcese, et retrouvera ainsi dans ce dernier et dans "Il était une Fois le Bronx" (1993) de et avec Robert De Niro son partenaire Tony Sirico abonné aux rôles de mafieux depuis son apparition dans "Le Parrain II" (1974) de F.F. Coppola. Citons ensuite les vétérans Vincent Price acteur culte du film fantastique des années 50-60 avec "L'Homme au Masque de Cire" (1953) de André De Toth, "La Nuit de tous les Mystères" (1959) de William Castle ou "La Chute de la Maison Usher" (1961) de Roger Corman et qui joue dans un de ses derniers films devant la caméra avec "Edward aux Mains d'Argent" (1990) de Tim Burton, puis Julie Adams star des années 50 avec entre autre "Les Affameurs" (1952) de Anthony Mann et "L'Etrange Créature du Lac Noir" (1954) de Jack Arnold. Citons ensuite Fred Ward apparu dans "L'Evadé d'Alcatraz" (1979) de Don Siegel, "Sans Retour" (1981) de Walter Hill ou "L'Etoffe des Héros" (1983) de Philip Kaufman, Sy Richardson qui a joué dans plusieurs films justement de Alex Cox et qui retrouve surtout Dennis Hopper après "Colors" (1988), Charlie Sheen déjà connu qui apparaît en caméo alors qu'il explose la même année dans "Navy Seals : les Meilleurs" (1990) de Lewis Teague et "La relève" (1990) de et avec Clint Eastwood, Catherine Keener alors à ses débuts et qui va se faire une place grâce au film de Tom DiCillo à partir de "Johnny Suede" (1991), puis enfin Burke Byrnes surtout apparu en tant que policier comme dans "Les Flics ne dorment pas la Nuit" (1972) de Richard Fleischer, "Scorpio" (1973) de Michael Winner ou "L'Affaire Chelsea Deardon" (1986) de Ivan Reitman... Nous allons faire,court, effectivement c'est un navet, on se demande où est passé l'envie et/ou la créativité de Dennis Hopper dans ce thriller fadasse saupoudré d'une idylle improbable avec un pseudo- syndrome de Stockholm qu'on n'a pas vu venir. Le début du film est un motif récurrent pour ne pas dire éculé du polar de base, où une personne lambda se retrouve témoin d'un crime ; dans le genre on citera essentiellement et surtout le chef d'oeuvre "Certains l'aiment Chaud" (1959) de Billy Wilder qui mêlait à la perfection intrigue-humour-glamour.
L'artiste Anne/Foster nous est montré comme une femme forte, indépendante, sexy et libre à tout point de vue et dans la première partie nous la suivons dans un polar au scénario assez classique avec Parrain, sbires et poursuites mais on se pose d'ores et déjà des questions tant les hommes de main paraissent comme des pieds nickelés nullement crédibles. On apprécie moyennement le jeu du non crédité Joey Pesci, lui et/ou la direction d'acteur de Dennis Hopper semble confondre auto-caricature et auto-dérision. Dean Stockwell en avocat véreux ou Turturro un tueur dilettante sont tout aussi décevant. Mais le pire arrive avec Milo, justement incarné par Hopper lui-même, qui pastiche bêtement et stoïquement le tueur froid, impitoyable et cynique mais qui tombe amoureux comme un adolescent dès qu'il voit la belle Anne/Foster. L'arrivée de Milo/Hopper fait qu le récit change de ton, les enjeux changent aussi, et tout devient encore pire... ATTENTION SPOILERS !... Hopper semble effectivement fascinée par sa partenaire au point qu'il l'a dénude dès que possible pour des raisons aussi inutiles que primaires, tant mieux pour nous, tant pis pour le film. Milo/Hopper qui devrait être un pro à toute épreuve se rabaisse à être un simple pervers libidineux et donc le fait que Anne/Foster soit aussi vite séduite n'est jamais crédible... FIN SPOILERS !... Ainsi le scénario est d'une ineptie assez inouïe, le duo Foster/Hopper ne fonctionne pas, la tension est palpable mais pas dans le bon sens. Et enfin on a l'impression que Hopper a sans cesse hésité entre la comédie policière et le road movie dramatique. Le Director's Cut est une farce, Hopper a pourtant semble-t-il validé en se faisant crédité mais il est avec ce film bel et bien un Alan Smithee. Note indulgente pour son
Note :
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