Enième adaptation d'une oeuvre du romancier Stephen King, en l'occurrence "Marche ou Crève" (1979) dont les droits avaient été acquis au début des années 2000 par Frank Darabont qui connaissait déjà bien l'oeuvre de l'auteur après après avoir assuré les films "Les Evadés" (1994), "La Ligne Verte" (1999) et "The Mist" (2007). Malheureusement il perd les droits et le projets passent de main en main durant des années, parJames Vanderbilt puis Andre Ovredal qui annonce le tournage pour 2022 pour NewLine cinema avant d'atterrir chez Lionsgate qui propose la réalisation à Francis Lawrence qui a l'avantage d'avoir déjà abordé l'univers post-apocalyptique avec "Je suis une Légende" (2007), et d'avoir une belle expérience de la jeunesse entre perdition et rebellion avec la saga "Hunger Games" (2013-2023). Le scénario est signé par J.T. Mollner qui a signé auparavant ses films "The I Scream Man" (2007), "Outlaws and Angels" (2016) et "Strange Darling" (2024). Film interdit au moins de 16 ans...
Dans un futur proche, les Etats-Unis sont devenus une dictature qui a instauré entre autre une compétition nommée La Longue Marche qui a lieu chaque année à partir du 1er mai et qui réunit 100 jeunes adultes. Cette année, le jeune Garraty participe. Les règles sont assez simples, il suffit de marcher sans s'arrêter d'aucune façon et sans condition, non stop, à une vitesse de 5km/h minimum, dans le cas contraire on est abattu à la troisième faute... Le jeune Garraty est incarné par Cooper Hoffman, fils du fameux et regretté Philip Seymour Hoffman, remarqué et révélé dans l'excellent "Licorice Pizza" (2021) de Paul Thomas Anderson et vu depuis dans "Wildcat" (2023) de Ethan Hawke ou "Old Guy" (2024) de Simon West. Parmi les autres concurrents citons David Jonsson vu dans "Alien : Romulus" (2024) de Fede Alvarez et "L'Espion de Dieu" (2025) de Todd Komarnicki, Garrett Wareing vu dans "Le Virtuose" (2014) de François Girard, "Independance Day : Resurgence" (2016) de Roland Emmerich et "God is a Bullet" (2023) de Nick Cassavetes, Charlie Plummer vu entre autre dans "Tout l'Argent du Monde" (2017) de Ridley Scott ou "Moonfall" (2022) de Roland Emmerich, Roman Griffin Davis révélation du magnifique "Jojo Rabbit" (2019) de Taika Waititi, et Joshua Odjick aperçu dans "Wildhood" (2021) de Bretten Hannam ou "Bootlegger" (2021) de Caroline Monnet. Puis n'oublions pas la maman Garraty jouée par Judy Greer vue notamment dans "Le Village" (2004) de M.Night Shyamalan, "The Descendants" (2011) de Alexander Payne ou "Bernadette a Disparu" (2020) de Richard Linklater et qui a déjà abordé l'univers de l'écrivain avec "Carrie : la Vengeance" (2013) de Kimberly Peirce, puis enfin Mark Hamill alias le Commandant mais surtout éternel Luke Skywalker dans la saga "Star Wars" (1977-2019) vu récemment dans "The Life of Chuck" (2025) de Mike Flanagan... On pense à une version de "On achève bien les Chevaux" (1969) de Sydney Pollack mais dopée à "Hunger Games", on connaît bien ce sous-genre où les jeunes adultes sont censés redonner l'espoir à tout un pays par un sacrifice aussi bête et méchant que médiatique et mercantile. Les règles sont simples, impitoyables et implacables. Néanmoins, le film change pas mal de choses vis à vis du roman, le premier changement reste le nombre de participant passant de 100 à 50, un détail, et surtout les 5 dernières minutes qui permet de surprendre et/ou modifier la perception des choses. C'est un très bon choix, bien meilleur que le livre finalement trop "sage".
Le panel de participants est intéressants, les caractères s'affirment et surtout il s'agit bien de jeunes hommes et pas d'ados, très bon choix on évite les mièvreries et/ou les clichés boutonneux. La réflexion de Garraty/Hoffman sur tous ceux qui s'inscrivent paraît anodine mais reste la plus pertinente de l'histoire. Le film évite le côté scato-scabreux, inévitable paramètre gênant mais malicieusement limité à l'image, tandis que les exécutions restent brutales et abruptes avec un très bon point sur les effets visuels. On pourrait croire à un énième film dystopique où des jeunes tentent de survivre à un jeu diabolique, mais on a surtout l'agréable surprise de constater que les vrais sujets du film restent l'amitié et la solidarité, et non pas une quelconque réflexion socio-politique. Ce qui atténue l'effet action et accentue l'effet émotion surtout quand une tension logique s'éveille dans la dernière partie du film. Les motivations de chacun sont un melting-pot des espoirs et espérances d'une génération, mais elles ne sont pas grand chose quand la peur, la fatigue, les pertes de repères commencent à user les corps et les esprits. Le réalisateur signe un film qui sauvegarde l'esprit du roman vis à vis des protagonistes du jeu, mais moins sur la portée politique (Stephen King critiquait plutôt le sens de la compétition à outrance de l'Amérique). Néanmoins le film est très efficace, loin d'être bourrin grâce à des personnages attachants et cohérents vis à vis de ce qu'ils peuvent vivre. Un très bon moment.
Note :
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