Nouveau film de réalisateur iranien Jafar Panahi juste après avoir co-produit et co-écrit "La Femme qui en savait Trop" (2025) de Nader Saeivar. Avec ce nouveau long métrage Jafar Panahi a obtenu la Palme d'Or au dernier Festival de Cannes devenant d'ailleurs le seul cinéaste à avoir remporté la plus haute distinction dans les quatre plus grands festivals du monde puisqu'il a reçu le Léopard d'Or à Locarno pour "Le Miroir" (1997), le Lion d'Or à Venise pour "Le Cercle" (2000) et l'Ours d'Or à Berlin pour "Taxi Téhéran" (2015). Nous avons appris il y a peu également que le film représentera la France pour l'Oscar 2026 du meilleur film étranger, en effet le film est produit entièrement en France mais le film a bien été tourné en Iran, dans la clandestinité comme souvent pour les réalisateurs iraniens qui sont contre le régime. Le cinéaste et le tournage ont toutefois bien reçu des pressions du gouvernement et la police, notamment parce qu'il y auraient des actrices qui ne porteraient par le hidjab, obligatoire pour les femmes. Le réalisateur-scénariste a eu l'idée du film à sa sortie de prison en 2023, car à la différence de sa précédente condamnation par le régime en 2010, cette fois il n'était pas isolé mais placé en milieu carcéral où il a pu côtoyer d'autres détenus. Le cinéaste a écrit avec deux amis, mais aussi avec l'aide d'un ancien prisonnier expérimenté pour l'aider à la véracité et crédibilité des dialogues entre ex-détenus.
Iran, de nos jours. Vahid croise par hasard celui qu'il croit reconnaître comme étant son ancien tortionnaire lorsqu'il était en prison grâce à sa prothèse de jambe. Il l'enlève bien décidé à l'enterrer vivant mais juste avant de passer à l'acte, Vahid a un doute, il enferme alors dans une boîte qu'il place dans son camion et part à la rencontre d'anciens co-détenus pour avoir leur avis sur l'identité de leur bourreau... Comme à son habitude, le cinéaste a fait appel à des acteurs confirmés comme à des non professionnels. Vahid est incarné par Vahid Mobasseri vu dans "Aucun Ours" (2022), "No End" (2022) et "La Femme qui en savait Trop" (2025) tous deux de Nader Saeivar. Citons ensuite Ebrahim Azizi vu dans "Parmida" (2016) de Arash Sobhani, "Paris-Teheran" (2017) de Kaveh Oveisi, "Killing the Eunuch Khan" (2021) de Abed Abest, Majid Panahi apparu dans "Taxi-Téhéran" (2015) de son père, George Hashemzadeh d'abord acteur vu entre autre dans "Rah O Birah" (1991) de Siamak Shayeghi ou "Bazi" (2008) de Sorush Sehhat et devenu réalisateur avec notamment "Next Shift" (2011) ou "In Silence" (2016). Puis citons les rôles principaux joués par des inconnus avec en premier lieu Mariam Afshari alias Shiva qui est dans la vie arbitre de karaté, puis également Hadis Pakbaten, Mohamed Ali Elyasmehr, Delmaz Najafi ou Afssaneh Najmabadi... Les 10 premières minutes sont trop longues, ennuyeuses avec une mises en place trop longue et une première invraisemblance... ATTENTION SPOILERS !... le garagiste Vahid téléphone longuement, la réparation de voiture, suivre le coupable éventuel, c'est tiré trop en longueur, ensuite le kinapping est effectué avec aucune précaution en pleine rue en plein jour en pleine affluence même un amateur aurait a minima réfléchi à quelque chose de plus discret.... FIN SPOILERS !... Le récit prend pleinement son intérêt après que Vahid/Mobasseri ait douté et demande l'avis de co-ex-détenus. Les doutes, les souvenirs douloureux, les questions de justice et moralité, tout prend forme et amène à des réflexions logiques et pleine d'acuité.
Mais le concept devient vite redondant, ça tourne en rond surtout que le doute est soudainement levé... ATTENTION SPOILERS !... Hamid/Elyasmehr le plus apte à reconnaître le bourreau est sûr et certain donc pourquoi tergiverser ?! Avec un tel destin, une telle histoire les aveux du tortionnaire sont tout simplement superflus, surtout que finalement le twist final confirme l'avis de Hamid, par là même pourquoi Vahid affirme que le tortionnaire sait où il travaille ?! Oui si seulement il savait qui l'avait enlevé ce qui n'est pas le cas donc pas de risque, et vu le risque qui donnerait sa carte bancaire alors que ça le condamne forcément ?! La morale est la base du film car les victimes ne peuvent forcément pas devenir des bourreaux, la vengeance ce n'est pas bien... FIN SPOILERS !... Sur ce dernier point ça plombe la conclusion du film car on se demande comment cela est possible. Le véritable soucis du film réside donc dans la vraisemblance du récit, dans la cohérence du scénario. Evidemment, sur la trame générale et la ligne directrice le film est intéressant, les personnages attachants, le sujet passionnant et d'actualité et forcément touchant humainement mais c'est justement cela qui nous pousse à l'indulgence. Ainsi, subjectivement on serait tenté de mettre 14 ou 15/20 mais objectivement ça ne tient pas trop la route. Le réalisateur a sans doute voulu faire un film courageux et subversif mais au final c'est très politiquement correct. Note indulgente.
Note :