Witness perse à cheveux blancsEn Iran, Tarlan, professeure de danse à la retraite, est témoin d’un meurtre commis par un proche du pouvoir. Elle alerte la police, souhaite une enquête ; mais rien ne se passe. En parallèle, on apprend qu’elle est une militante de longue date et lutte avec son syndicat de profs contre les arrestations arbitraires et qu’elle en a souvent payé le prix fort par le passé. Sa vie se résume à la lutte et à des choix cornéliens ; là encore, elle devra arbitrer dans un conflit de loyauté entre le désir de justice et ne pas faire peser de lourdes intimidations sur ses proches.
Nadar Saeivar à la mise en scène est accompagné au scénario par un des chouchous de Cannes, Jafar Panahi ; le lauréat de la Palme 2025. Un énième film sur la lutte de la population et ici plus particulièrement des femmes contre l’absurdité du régime des Mollahs ; en mode film à suspense comme bien souvent, pour nous faire ressentir d’insécurité de ceux qui luttent. Et le mode immersion dans la vie de cette femme bouleversée par ses combats et sur le fil traduit bien le climat d’un pays aux valeurs patriarcales condamnant facilement les femmes et porté par une justice fantoche. Ce film est donc dans la veine du cinéma iranien actuel, mêlant intime et politique avec en fond le mouvement « Femmes, vie, liberté ». Peu de nouveauté dans le propos de ce film ; mais sa limite est plutôt du côté d’un scénario à vouloir trop embrasser de thématiques se révèlent boursoufflé et surtout parfois mal maitrisé instillant des incompréhensions et pire des invraisemblances. Cependant le film est enchâssé par deux très belles scènes de danse marquant le début et la fin du film symbole de liberté des femmes pouvant renverser des montagnes. A ce titre la scène finale est magnifique.
Un bon film politique mais qui n’apportent rien de plus que ses homologues iraniens des 10 dernières années bien mieux tenus.
Sorti en 2025
Ma note: 12/20