Après les deux films "El Factor Pilgrim" (2000) et "Le Costard" (2002) le réalisateur-scénariste Alberto Rodriguez va enfin connaître un succès et le reconnaissance avec son troisième long métrage qu'il co-écrit avec Rafael Cobos qui va devenir un fidèle collaborateur pour ses films suivants dont les quatre suivants qui seront ses meilleurs. Le film reçoit plusieurs nominations aux Goyas (équivalent de nos Césars) avec le jeune acteur Jesus Carroza lauréat du Giya du meilleur espoir masculin... Tano, un adolescent pensionnaire d'un centre de redressement, est libérée pour 48 heures pour qu'il puisse assister au mariage de son frère. Accompagné de son meilleur ami Richi, le jeune homme est bien décidé à profiter au maximum de son temps libre pour jouir de tous les excès mais il va aussi assister à l'effondrement de toutes les bases qu'il croyait solides : voisins, amis, famille...
Tano est incarné par Juan José Ballesta remarqué auparavant dans "El Bola" (2000) de Achero Manas et vu ensuite dans "L'Enfant Loup" (2010) de Gerado Olivares ou "Oro la Cité Perdue" (2017) de Agustin Diaz Yanes. Citons ensuite Vicente Romerovu dans "La Nuit des Tournesols" (2006) de Jorge Sa ou "Même la Pluie" (2009) de Iciar Bollain et retrouvera dans "Cellule 211" (2009) de Daniel Monzon son partenaire Jesus Carroza qui retrouvera son réalisateur Alberto Rodriguez dans "After" (2009), "La Isla Minima" (2014) et "Prison 77" (2022), et retrouvera aussi après "Cellule 211" (2009) et "La Isla Minima" (2014) l'acteur Manolo Solo remarqué auparavant dans "Le Labyrinthe de Pan" (2006) de Guillermo Del Toro et qui retrouvera également dans "Biutiful" (2010) de Alejandro Gonzales Inarritu sa partenaire Ana Wagener qui retrouve après "Cabeza de Perro" (2006) de Santo Amodeo l'acteur Hector Mora qui sera aussi dans "After" (2009) de Alberto Rodriguez, puis elle retrouve après "Azul" (2006) de Daniel Sanchez Arevalo l'acteur Julian Villagran qui retrouvera son réalisateur pour "Groupe d'Elite" (2012), puis enfin Maite Sandoval vue entre autre dans "Fleurs d'un Autre Monde" (1999) de Iciar Bollain ou "Poniente" (2002) de Chus Gutierrez... On pourrait effectivement voir ce film comme "La Haine" (1995) de Mathieux Kassovitz mais en Espagne, dans une partie ibérique qui semble défavorisée. On suit donc un jeune homme en prison (ou plutôt en maison de correction) qui a droit à une sortie de 48h pour aller au mariage de son frère. Le soucis est que ce jeune homme reste un voyou, un petit con qui repart direct dans ses travers comme un réflexe, sans aucune once de réflexion il fonce avec son meilleur ami pour tenter de vivre à 100 à l'heure et tenter de rattraper le temps qui ne fera, quoi qu'il arrive 48 heures.
Dans un style naturaliste, avec un grain très docu-fiction il se démarque justement fortement du film de Kassovitz, pas d'esbroufe à la mise en scène, une caméra qui reste proche de son personnage principal, des tons naturels pour un récit qui reste dans un contexte authentique et réaliste. Au départ on se doute que Tano/Ballesta n'est pas un grand criminel mais qu'il en prend le chemin tant il est d'une immaturité navrante mais qui va aussi prendre une claque qui va peut-être le réveiller, peut-être... ATTENTION SPOILERS !... Vers la toute fin, un twist choc particulièrement bien amené, un rebondissement auquel on a avait forcément pensé mais que le réalisateur a su nous faire oublier et qui fait ainsi un gros effet, brutal mais non dénué d'émotion, qui devrait avoir un effet aussi électrochoc pour Tano, mais sans doute pas dans le bon sens au vu du choix ultime qu'il fait... FIN SPOILERS !... Le plus décevant reste peut-être le mariage, ou plutôt le frère aîné qui semble lui-même paumé, pour d'autres raisons, mais dont on nous donnera jamais les tenants et aboutissants et qui aurait sans doute mérité d'être légèrement approfondi. Alberto Rodriguez signe une chronique ado-délinquant juste et lucide, mais aussi amer et bien pessimiste. Un très bon film.
Note :