Un grand merci à Tamasa Diffusion pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le maitres des éléphants » de Patrick Grandperret.

« Il a bien un père cet enfant… »

À la mort de sa mère, Martin, 13 ans, rejoint en Afrique un père qu’il ne connait pas. Reçu plutôt fraichement par ce père plus préoccupé par la réserve dont il a la charge que par ce nouveau fils, Martin va découvrir ce pays et ses contradictions grâce à l’amitié de Fofana et Victor. La disparition mystérieuse des éléphants va rapprocher le père et le fils…

Disparu dans un relatif anonymat en 2019, Patrick Grandperret fut un cinéaste au parcours atypique. Diplômé d'école de commerce, rien a priori ne le destinait en effet à embrasser la carrière de réalisateur. Mais sa passion pour les rallyes moto le conduiront à mener une première carrière de photojournaliste. Il y a découvrira l'amour du cadre et des grands espaces sauvages. Ce qui le conduira presque naturellement à la réalisation. Il passera d’abord par le documentaire, avant d’évoluer presque naturellement vers la fiction. Il sera ainsi formé à bonne école, œuvrant comme assistant-réalisateur pour Nadine et Jean-Louis Trintignant puis pour Maurice Pialat. Pour la (jolie) petite histoire de transmission, il engagera plus tard à son tour comme assistant-réalisateur sur son premier film le tout jeune Luc Besson. Il signe ainsi une poignée de films pour le cinéma en près de quarante ans de carrière, d’où émerge une appétence pour les milieux marginaux et les quêtes d’émancipation (« Court circuits », « Mona et moi », « Meurtrières »). Il travaillera aussi pour la télévision. Sa période la plus faste fut sans conteste les années 90 où il adaptera par deux fois les contes initiatiques du romancier René Guillot qui prennent pour cadre l'Afrique, donnant lieu à « L'enfant lion » (1993) puis « Le maître des éléphants » (1995).

« Les enfermer pour moi c’est comme les tuer »

Certains voyages marquent plus que d’autres, en ce qu’ils élèvent l’âme et vous font grandir. Parce qu’il perd brutalement sa mère, un jeune garçon se retrouve à devoir rejoindre un père qu’il ne connait pas au fin fond de l’Afrique, où ce dernier dirige une réserve d’animaux sauvages. Un drame intime, qui sert de point de départ à une grande aventure humaine, au cours duquel le jeune héros découvrira tout un monde qu’il ne connait pas, avec ses différences, ses croyances et ses règles propres. Conte initiatique, « Le maitre des éléphants » est ainsi un film sur la découverte du monde et le rapport à l’autre qui inverse les postulats habituels : le jeune héros se retrouvera ainsi le seul enfant européen de son école en Afrique et devra se confronter à une réalité différente que celle qu’il connaissait jusque là. Il y fera l’expérience de la pauvreté, de la violence du monde, des croyances ancestrales et des rites vaudous. Un monde où l’effervescence de la vie côtoie en permanence la mort. Mais le film est aussi un conte écologique, qui montre la difficulté de protéger une faune sauvage, d'abord avec un singe blessé qu'il ne faut pas apprivoiser, puis avec des éléphants qui exaspèrent autant les villageois qui voient ces animaux empiéter leurs cultures qu'ils suscitent la convoitise des braconniers attirés par l’appât du gain. Bien servi par le jeune Erwan Baynaud, parfait d’espièglerie face à un Jacques Dutronc en baroudeur distant et détaché, « Le maitre des éléphants » demeure un joli film d’aventures à hauteur d’enfant, même s'il ne parvient pas toujours à éviter quelques moments de naïveté.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée en 4K par TF1 Studio et proposé en version originale française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné par les modules documentaires « Souvenirs d’enfance » par Erwan Baynaud (23 min.) ainsi que par « La Leçon de musique » par Steve Shehan (22 min.).

Édité par Tamasa Diffusion, « Le maitre des éléphants » est disponible depuis le 29 octobre 2024 dans de belles éditions DVD et blu-ray qui contiennent en outre chacune le CD de la musique originale remixée par Steve Shehan ainsi qu’un livret de 64 pages sur le film.

Le site Internet de Tamasa Diffusion est ici. Sa page Facebook est ici.