Premier long métrage de la taïwanaise Shih-Ching Tsou en solo, des années après avoir signé son premier long métrage en duo avec un certain Sean Baker, "Take Out" (2004) qu'elle a rencontré suite à ses études de cinéma à New-York et pour qui elle deviendra ensuite costumière et productrice de ses films. Pourtant la réalisatrice a l'idée de son histoire depuis longtemps, dont la base part de ses souvenirs d'enfance à Taïwan dont celui de son grand-père qui lui disait de ne jamais utiliser sa main gauche car c'est celle du diable. Mais tourné un film en mandarin et à Taïwan a toujours freiné les investisseurs jusqu'à ce que les films "Red Rocket" (2021) et surtout "Anora" (2024) et sa Palme d'Or à Cannes tous deux de Sean Baker et produit par Shih-Ching Tsou ouvrent les portes. La cinéaste assume les casquettes de Productrice-réalisatrice-scénariste, Sean Baker est Producteur-scénariste, et on reçu le soutien du producteur français Jean Labadie via sa société Le Pacte qui est également derrière les films de Matteo Garrone depuis "Tale of Tales" (2015) et derrière Rodrigo Sorogoyen depuis "El Reino" (2018)...
Une mère célibataire et ses deux filles arrivent à Taipei pour ouvrir une petite cantine au coeur d'un marché nocturne. Chacune va chercher un moyen de s'adapter à cette nouvelle vie dans la capitale tout en cherchant à maintenir l'unité familiale... La mère est incarnée par Janel Tsai, grande star en Taïwan, surtout vue à la télévision dans des séries TV comme "Xiao zi nv Hai Xiang Qian Chong" (2011-2012), "CSIC : I Hero" (2015-2019) ou "Kai Chuang Zhe" (2023). Ses deux fillettes sont jouées par Shi-Yuan Ma dans son premier rôle, puis Nina Ye enfant vedette vue à la télévision mais aussi dans les films "The Post-Truth World" (2022) de If Chen, "Dead Talents Society" (2024) de John Hsu ou "Penguin Girl" (2024) de Yuyu Yang. Citons ensuite Blaire Chang apparu dans "5 Yue Yi Hao" (2015) de Ko-Tai Chou ou "Sent from Above" (2019) de Chung Lee, Teng-Hui Huang vu dans "Monga" (2010) de Doze Niu, "Gong Fan" (2014) de Jung-Chi Chang, "Moneyboys" (2021) de C.B. Yi ou "Gaga" (2022) de Laha Mebow, Akio Chen vu dans "Duo Sang" (1994) de Nien-Jen Wu, "Double Vision" (2002) de Kuo-Fen Chen, "Pinoy Sunday" (2009) de Wi Ding Ho ou "Hello ! Tapir" (2020) de Kethsvin Chee, puis Teng-Hung Hsia aperçu dans "The Greater Good" (2020) de Amy Ma ou "Miss Shampoo" (2023) de Giddens Ko... Notons que la réalisatrice a filmé avec son Iphone (qu'on devine le plus sophistiqué du marché tout de même) à l'instar de son acolyte Sean Baker qui a usé du même concept notamment sur "Tangerine" (2015). Pour nous simples spectateurs rien ne change, dîtes-vous que malgré le smartphone la réalisatrice à eu tout loisirs d'optimiser l'outil avec les accessoires et entre la steadycam. Vu la caméra Iphone il est presque surprenant que le smartphone soit si peu présent dans le récit, mais c'est un détail. On suit donc une mère, son adolescente ou plutôt sa grande jeune adulte et sa fillette qui arrive à Taipei, sans doute pour se rapprocher de sa famille et surtout pour tenter de refaire sa vie. Le scénario se lit alors à trois niveaux, la ligne directrice reste la famille, le lien qui unit les trois membres, mais chacune d'entre elles a sa petite histoire, son aventure, son soucis sans que les deux autres en sachent quoi que ce soit jusqu'aux dénouements finaux.
Maman a des soucis d'argent forcément, la grande tente de s'émanciper peut-être pas de la meilleure manière, et la petite se met à agir bizarrement à cause d'un croyance révolue du grand-père. D'emblée le plus gênant reste la fillette, a priori âgée de 5 ans elle semble beaucoup trop mature et débrouillarde pour une fillette si jeune... ATTENTION SPOILERS !... elle a 5 ans, parle parfaitement sans jamais chercher ses mots, et apparemment elle est si mature qu'elle erre dans une ville plus grande que Paris comme jamais se perdre et sans inquiéter personne ni même sa propre mère ! Bref elle est étonnamment aussi libre et autonome qu'une ado... FIN SPOILERS !... Finalement une fillette de 8-9 ans aurait été plus crédible. Par là même on se demande pourquoi l'aînée choisie aussi facilement ce travail. Mais les relations intra-familiaux à trois restent intéressantes, et malgré les déboires il y a une certaine légèreté qui promet une issue plus heureuse, un avenir plus radieux peut-être. Mais au fil du récit la chronique du trio vire en un mélo familial plus élargit jusqu'à une dernière partie trop longue, trop poussive à tous points de vue. L'épilogue fait illusion après un twist qui semble comme oublié. On se dit surtout que toute la partie de la famille élargit est trop imposante, trop classique (toutes les familles ont ce panel entre jalousie, hypocrisie, avarice... etc...) alors qu'il aurait fallu rester focus sur le trio mère-filles. Bon point sur la mise en scène (joli visuel de la main du diable qui passe de magasin en magasin), et un trop d'actrices de trois générations épatantes. Un bon moment.
Note :
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