Ce film c'est d'abord la rencontre entre passionné de cinéma, Gregg Hale qui se fait producteur, et surtout le duo Daniel Myrick qui a signé quelques courts vidéos et créateur de la série TV "Split Screen" (1997-2000), qui fera une carrière plutôt confidentielle plus tard avec entre autre les films "Skyman" (2019) et "Triple 7" (2024), puis son acolyte Eduardo Sanchez qui a également réalisé quelques courts auparavant et qui fera également une carrière mitigée plus tard avec des films méconnus comme "Septième Lune" (2008), "Exists" (2014) ou "Satanic Hispanics" (2022). Le premier est passionné de paranormal, et les amis sont fans de film d'horreur en citant plusieurs grands classiques du genre surtout des années 70-80 mais ils ont surtout de la suite dans les idées. Ayant peu de moyens ils sont surtout les premiers à reprendre l'idée du Found Footage déjà connu avec entre autre le film d'horreur culte "Cannibal Holocaust" (1980) de Ruggero Deodato, mais en créant un des premiers gros buzz internet pour promouvoir leur film. Les compères vont alors réussir un énorme coup avec un budget de seulement 60000 dollars leur film engrange près de 250 millions de dollars au box-office Monde ! En prime le film fait sensation au Festival de Cannes 1999 où il reçoit le Prix de la Jeunesse à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film réveille ainsi un sous-genre qui va connaître son heure de gloire la décennie suivante avec notamment "REC" (2007) de Jaume Balaguero et Paco Plaza et "Paranormal Activity" (2009) de Oren Peli. Le film est interdit au moins de 12 ans en salles, puis interdit au moins de 16 ans à la télévision...
Octobre 1994, trois jeunes cinéastes, Heather, Joshua et Michael partent en randonnée dans un secteur reculé de la forêt de Black Hill pour réaliser un reportage autour de la légende d'une sorcière. Ils commencent par quelques interviews d'habitants du coin avant de s'enfoncer dans la forêt mais assez vite le trio se perd et n'arrive plus à retrouver le chemin du retour tandis que la forêt semble habitée uniquement la nuit... Le casting est composé d'acteurs inconnus dont le trio principal qui garde leur véritable identité puor accentuer le réalisme du film. Les trois cinéastes sont donc interprétés par Heather Donahue qui ne fera rien de bien probant ensuite malgré des apparitions dans quelques séries TV et le film "Boys and Girls" (2000) de Robert Iscove avant de quitter le cinéma pour devenir cultivatrice de cannabis médical à partir de 2008, Joshua Leonard dont le titre de gloire est d'avoir épouser l'actrice Alison Pill, mais aperçu aussi dans des films comme "Les Chemins de la Liberté" (2000) de George Tillman Jr, "Shark 3D" (2011) de David Richard Ellis ou "Paranoïa" (2018) de Steven Soderbergh, puis Michael C. Williams qui retrouvera surtout ses deux réalisateurs avec les films "Altered : les Survivants" (2006) de Eduardo Sanchez et "Ultimate Patrol" (2008) de Daniel Myrick. Citons ensuite Bob Griffin aperçu après dans "Losers Nounge" (2003) de Don Boner, puis les apparitions uniques des interviewés et des apparitions plus ou moins marquantes avec Jim King, Sandra Sanchez, Patricia DeCou, Mark Mason, Susie Gooch ou Ed Swanson... Le film marque les esprits surtout par toute l'approche marketing et "documentariste" autour de leur film. Ainsi, avant la sortie du film les cinéastes lance un "documenteur" intitulé "Curse of the Blair Witch" (1999) qui est diffusé sur la chaine Syfy qui détaille la légende et laisse donc entendre que la légende existe et qu'il y a des faits paranormaux indéniables. Des rumeurs autour de la légende et de la véritable disparition des trois cinéastes en 1994 sont lancés sur internet, faisant du film l'un des premiers à créer une promo virale sur le net. Le buzz explose et le bouche à oreille fait le reste.
Mais outre la promo et tout le stratagème autour de la sortie du film en amont les réalisateurs ont assumés le genre et le style jusqu'au bout et c'est ce qui impressionne encore aujourd'hui. Ainsi, les trois cinéastes Heather, Joshua et Michael ont été lâché en pleine forêt sans scénario, sans réellement savoir où ils allaient, avec peu d'instructions mais chacun affublés de deux caméras (une 16mm et une vidéo HI8) et d'un gps avec pour résultat des rushes pour une durée de 18h ! 18h sur lesquels les réalisateurs vont travaillés une année entière afin de trouver le bon montage pour en faire le film de 1h20 que l'on connaît. A cela s'ajoute des documents et photos sur plusieurs décennies intégrés au récit pour nourrir la véracité de la légende. Dès le départ le film frappe par son style documentaire amateur particulièrement réaliste, on plonge sans soucis tant la vidéo semble celle sincère et authentique de trois jeunes vidéastes amateurs. Les interviews des habitants sont tout aussi probants. Ce qui distingue le film des autres est qu'il ne se repose pas sur des jumpscares habituels et/ou des effets visuels classiques mais sur une crise entre amis qui semblent aussi logique que normal dans une telle situation ; en effet, trois jeunes à la vingtaine se perde en forêt, au début on se dispute mais on suit la boussole et ça va le faire, puis finalement la boussole semble peu efficace, la peur et l'angoisse s'installe, la nuit accentue les émotions avec les bruits et sons nocturnes qui paraissent tout à fait normal mais dans le fond la légende de Blair Witch les travaille et la lucidité s'évapore au fil des jours. Ce réalisme est une vraie claque, psychologiquement les trois cinéastes perdent pied de façon indiscutable et on finit par se demander si la légende est vraie ou pas, si les trois cinéastes ne perdent tout simplement pas la tête jusqu'à un final entre panique et paranoïa dont la fin ouverte est aussi judicieux que frustrant. Un film d'horreur singulier et unique, un OFNI qu'il faut voir au moins une fois, être désarçonner ça fait aussi du bien.
Note :
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Note bonus de mon fils de 16 ans :
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