La Voie du Serpent (2025) de Kiyoshi Kurosawa

Retour du cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa qui est dans une frénésie soudaine avec déjà cette année le court métrage "Chime" (2025) et le long "Cloud" (2025) et cette fois il revient en France après "Le Secret de la Chambre Noire" (2016) mais, plus étonnant,  pour un auto-remake de son film "Le Chemin du Serpent" (1998) en V.O. "Serpent's Path". Le scénario est repris de l'orignal co-écrit à l'époque par Hiroshi Takahashi connu également pour avoir écrit le dyptique "Ring" (1998-1999) de Hideo Nakata, mais pour ce remake "à la française" le réalisateur-scéanriste collabore ici avec le français Aurélien Ferenczi, journaliste à Telerama qui a surtout écrit plusieurs livres sur de grands noms du Septième Art avec "Lars Von Trier" (1997) et "Quentin Tarantino" (1997) chez Arte Editions, puis "Fritz Lang" (2007) et "Tim Burton" (2007) aux Cahiers du Cinéma. Malheureusement le scénariste ne verra pas le résultat puisqu'il est mort en 2024, alors que le tournage a eu lieu en 2023 dans des conditions compliquées d'ailleurs en raison des préparatifs de Jeux Olympiques 2024. Le film est interdit au moins de 12 ans...

Albert Bacheret est un père dévasté par la disparition inexplicable de sa fillette de 8 ans. Alors que la police semble au point mort dans l'enquête il décide de mener sa propre enquête et reçoit l'aide inattendue de Sayoko, une mystérieuse psychiatre japonaise. Ils finissent par kidnapper des responsables du "Cercle", une société secrète qui semble mêlée à l'affaire. Mais chaque nouvel indice mène à un nouveau suspect qui présente à chaque fois des versions différentes des faits... Le père obsédé par sa quête est incarné par Damien Bonnard vu récemment dans "Niki" (2024) de Céline Sallette, "Trois Amies" (2024) de Emmanuel Mouret et "Le Système Victoria" (2025) de Sylvain Desclous et retrouve après "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson son partenaire Mathieu Amalric qui retrouve son réalisateur après "Le Secret de la Chambre Noire" (2016) et retrouve aussi après son propre film "Barbara" (2017) et "La Vénus d'Argent" (2023) de Héléna Klotz l'acteur Grégoire Colin qui retrouve de son côté après "It Must Be Heaven" (2019) de Elia Suleiman, "Cash" (2023) de Jérémie Rozan et le tout récent "Badh" (2025) de Guillaume de Fontenay son partenaire Slimane Dazi, et enfin du côté nippon citons Kô Shibasaki révélée par le culte "Battle Royale" (2000) de Kinji Fukasaku et vue depuis dans "La Mort en Ligne" (2003) de Takashi Miike ou "47 Ronin" (2012) de Carl Erik Rinsch et retrouve après "La Maison de Himiko" (2005) de Isshin Inudô son compatriote Hidetoshi Nishijima qui retrouve son réalisateur après "License to Live" (1998), "Loft" (2005) et "Creepy" (2016)... Vis à vis du film original de 1998, notons que les deux personnages principaux sont désormais un homme et une femme, tandis que les yakuzas ont laissé place à une organisation secrète plus mystérieuse et perverse. Le film débute alors que le duo composé d'un homme français Albert/Bonnard et d'une japonaise Sayoko/Shibasaki semble déjà bien opérationnel, déjà associé et sans doute ayant déjà effectué quelques actions. On ne sait rien et on va apprendre et comprendre au fil du récit même si on sait que le père est en quête des assassins de sa fille, et que la japonaise à un dessein a priori encore inconnu. Mais dès les 10-15 premières minutes on comprend et on devine pourquoi la japonaise aide ce père, c'est si évident, et donc le suspense principal est juste nul et non avenu.

Le rythme très lent et monotone, dans un style aussi épuré que clinique impose un climax anxiogène et énigmatique mais aussi un ennui qui va se faire de plus en plus oppressant au fur et à mesure qu'on comprend tous les tenants et aboutissants. Les mystères n'en sont pas, l'intrigue est cousu de fils blancs pas aidés non  plus par un direction d'acteurs trop évidente avec un père surjoué trop paumé et déboussolé et une japonaise au contraire trop froide et maîtresse de ses émotions. Mais le pire dans tous ça, car on peut apprécier cet atmosphère pesante et glaciale, c'est toutes ses petites incohérences et maladresses narratives... ATTENTION SPOILERS !... Comment courir aussi facilement en traînant un bonhomme qui fait ses 90 bons kg ?! Pourquoi prendre le risque d'emmener son otage alors qu'il suffit de faire comme le précédent et juste prendre l'adresse et de surcroît pourquoi ne pas entraver au minimum son otage ?! Pourquoi choisir de se battre comme des chifonnier contre plus costaud plutôt que de reprendre le taser laisser au sol ?! Comment e père ne se pose jamais de question que son "associée" japonaise surtout lors de l'épisode du "Christian" ?! Comment la japonaise peut-elle tuer un homme qui se situe devant le père alors qu'elle est dans son dos ?!... FIN SPOILERS !... Trop d'invraisemblances qui finissent par tuer toute crédibilité du récit, on finit par souffler voir même de souffrir jusqu'à la fin au surréalisme complotiste légèrement nauséeux. Du potentiel certain mais pas grand chose à savourer ou qui nous surprend. Dommage, il semble que le réalisateur japonais se soit peut-être un peu trop précipiter avec trois films en moins de deux ans.

Note :                 

Voie Serpent (2025) Kiyoshi Kurosawa

07/20