Les dessins animés ont la cote, car anciens ou nouveaux, ils passent quasiment tous par la case live action. Alors souvent, les critiques sont mécontents, car les adaptations oscillent entre deux extrêmes : soit elles n’apportent rien de nouveau par rapport à l’original, tant elles le copient plan par plan, soit elles s’en éloignent tellement qu’on ne retrouve plus la magie qui nous avait transportés. Dragons, sorti en 2025, ne fait pas exception à cette règle, et penche allègrement vers la première solution.
Le jeune viking Harold est un peu le vilain petit canard de son village de chasseurs de dragons. Loin de la carrure et de l’audace de ses pairs, il veut néanmoins faire ses preuves. Mais sa rencontre avec l’un des dragons les plus redoutés va bouleverser sa vision du monde. Une relation improbable et profondément touchante s’installe entre eux, posant les bases d’une amitié qui défie des préjugés bien ancrés.
Malgré un point de départ fort et fidèle à l’œuvre de 2010, ce Dragons version live action peine à s’émanciper de son modèle. La fidélité devient ici un frein. L’univers visuel, pourtant bien travaillé, n’arrive pas à recréer la magie du film d’animation. Il y a tellement d’attente par rapport à une œuvre originelle pleine de magie, d’humour et de tendresse, que l’on est déçu par la fadeur ressentie. Les effets spéciaux, eux, divisent. Si les dragons reprennent bien les caractéristiques du dessin animé et sont globalement réussis, certaines séquences aériennes, censées faire frissonner, manquent cruellement d’envergure. On est loin du souffle épique de l’original, malgré une bande-son fidèle et des décors plutôt soignés.
On pardonne quelques digressions dans le film, mais elles n’apportent pas grande profondeur, alors même qu’une scène importante aurait pu éclairer un enjeu clé de la bataille finale. Il y a des choix de réalisation ou de montage qui laissent perplexe. Pourquoi s’attarder sur des détails sans intérêt là où l’on aurait pu approfondir les personnages et leurs relations ?
Côté casting, c’est un peu trop hétérogène. Harold et Astrid sont convaincants, tout comme Gueulfor, chez qui l’on ressent un vrai attachement à recréer un personnage fort et chaleureux. En revanche, Gérard Butler, dans la peau de Stoïck le chef et père d’Harold, manque singulièrement de charisme. Sa relation avec son fils, n'est pas assez travaillée, ce qui amoindrit considérablement la portée émotionnelle du film.
En somme, Dragons 2025 ne trahit pas son héritage, mais il ne le sublime pas non plus. Trop sage, trop prudent, trop proche du matériau initial sans en retrouver la fougue, il laisse un goût d’inachevé.
Un film qui aurait pu voler bien plus haut mais après tout, le dessin animé était vraiment réussi !!!
Note :
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