La Guerre des Roses (2025) de Jay Roach

Nouvelle adaptation du roman éponyme (1981) de Warren Adler, plutôt qu'un remake puisqu'on pense forcément à la première adaptation avec le film "La Guerre des Rose" (1989) de et avec Danny DeVito avec pour le couple en crise le duo Michael Douglas et Kathleen Turner. Ce nouveau projet est emmené par Jay Roach, réalisateur de comédies avec les franchises "Austin Powers" (1997-2002) et "Mon Beau-Père et Moi" (2000-2004) mais qui semble faire un léger virage vers des genres plus sérieux avec le biopic "Dalton Trumbo" (2015) et surtout les prémices de MeToo avec "Scandale" (2019) et ce, même si ce nouveau film reste une comédie mais à l'humour noir. Le film est une production Searchlight (filiale auteuriste de la 20th Century Fox) mais en association avec South of the River Pictures et SunyMarch, respectivement les sociétés de production des deux stars à l'affiche Olivia Colman et Benedict Cumberbatch. Précisons que le scénario est signé de Tony McNamara multi-nommé à l'Oscar pour son travail sur le chef d'oeuvre "La Favorite" (2018) et "Pauvres Créatures" (2023) tous deux de Yorgos Lanthimos, mais on pourrait aussi citer "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie avec cette particularité que ces trois films étaient avec Emma Stone... Ivy et Theo semblent former le couple idéal à qui tout réussit, des carrières à succès, des enfants formidables, une belle maison, mais sous les apparences en vérité tout s'effrite, les fissures se font de plus en plus critiques jusqu'à l'explosion...

Theo Rose est incarné par Benedict Cumberbatch vu dernièrement dans "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" (2022) de Sam Raimi et "The Phoenician Scheme" (2025) de Wes Anderson et retrouve après "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) de Will Sharpe sa partenaire qui en était la narratrice, alias Ivy Rose, soit Olivia Colman qui retrouve justement son scénariste après "La Favorite" (2018) et vue depuis dans "Wonka" (2023) de Paul King et "Scandaleusement Vôtre" (2024) de Thea Sharrock, le duo retrouve respectivement, le premier après "La Bulle" (2022) de Judd Apatow, la seconde après "Barbie" (2023) de Greta Gerwig et ce malgré le caméo coupé au montage, Kate McKinnon qui était aussi dans "Scandale" (2019) à l'instar de Allison Janney vue dans "Lou" (2022) de Anna Foerster ou "The Creator" (2023) de Gareth Edwards, Ncuti Gatwa révélé dans la série TV "Sex Education" (2019-2023) et qui retrouve ses partenaires de "Barbie" (2023), comme Jamie Demetriou qui retrouve certains les deux têtes d'affiche après "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) et qui était également dans "Cruella" (2021), Adam Samberg qui prête surtout sa voix dans l'animation, surtout vu dans des comédies notamment dans les deux ersatz concurrents "Sexe entre Amis" (2011) de Will Gluck et "Sex List" (2011) de Mark Mylod outre sa récente participation plus dramatique dans "Lee Miller" (2023) de Ellen Kuras, puis enfin Zoë Chao aperçue dans "Bernadette a Disparu" (2019) de Richard Linklater et surtout vue ensuite dans la série TV "Love Life" (2020-...)... Rappelons que le film n'est pas un remake du film des années 80 signé Danny DeVito, mais une nouvelle adaptation de la nouvelle littéraire, et insistons car la plupart des critiques font une comparaison reposant sur le fait qu'il s'agisse un remake ce qui n'est pas constructif car reposant sur une base erronée. Evidemment, la comparaison est naturelle, mais les deux films restent forcément très différents, dans le genre, le style et l'histoire les deux films n'ont que très peu de choses en commun outre la ligne directrice d'un couple qui était fusionnel et qui se désagrège. D'ailleurs dans cette nouvelle version, la première partie du film le scénario s'attache à bien nous montrer que le couple est fusionnel, fou amoureux, ferait presque figure de couple idéal. Passion, hobbies, enfants, réussites professionnelles, sexe, intellect et esprits, tout y est ce qui n'empêche pas non plus une auto-dérision jouissive même dans la plus belle entente. Ce qui surprend ici c'est que tout va pour le mieux la première moitié du film, même si les petites mauvaises graines se sèment petit à petit.

Il faut attendre le rebondissement ultime, l'événement malheureux, l'incident qui va que tout va s'inverser et chambouler ainsi les règles établies et l'équilibre qui était jusqu'ici si parfait. Chacun fait un effort qui semble aussitôt démoli par le hasard, le destin ou la simple maladresse amenant au fur et à mesure au quiproquo simple, à l'incompréhension, à la méchanceté, aux saillies verbales, à la violence voulue ou non. Les joutes verbales sont savoureuses, amenant parfois au rire même si le dessous de la ceinture est un peu trop sur le retour et que les clichés sont légions (le serveur gay, le couple libre...). Il semble qu'ici on reste un peu plus dans la Rom Com qui tourne simplement mal, il y a une volonté d'optimisme, d'espoir amoureux, bien amené par un couple au diapason, le duo Colman-Cumberbatch fonctionne à fond dans un bel équilibre et en osmose où chacun peut passer de l'amour et du désir à la haine et à l'agressivité gratuite. C'est là la différence majeure avec le film des années 80 qui était plus dans le jeu de massacre absurde assumé, dans mes souvenirs, à revoir d'ailleurs ! Finalement, le film reste un peu trop sage à tous les niveaux, mais plusieurs passages restent drôles et/ou touchants et le duo porte le film avec panache bien servi par les dialogues. Un très bon moment.

Note :                 

Guerre Roses (2025) RoachGuerre Roses (2025) Roach

14/20