3ème long métrage de la suissesse Petra Volpe après "Traumland" (2013) et "Les Conquérantes" aussi connu sous le titre "L'Ordre Divin" (2017) avec cette production germano-suisse la réalisatrice-scénariste voulait faire "une déclaration d'amour au personnel infirmier", peut-être que la relation que la cinéaste a eu avec une infirmière durant plusieurs années a dû compter également. Petra Volpe s'est essentiellement inspiré du livre "Unser Beruf ist Nicht das Problem, es Sind die Umstände" soir en V.F. "Le Problème n'est pas notre métier, c'est le contexte" (2022) de Madeline Calvelage, jeune infirmière allemande. L'entente fut telle avec l'autrice que le réalisatrice-scénariste li a proposé de participé au scénario comme consultante. Par contre, sur le tournage une autre consultante était présente notamment pour former et conseiller l'actrice principale...
Floria est une infirmière dévouée qui fait face au rythme implacable d'un service hospitalier en sous-effectif. En dépit du manque de moyens, elle tente d'apporter humanité et chaleur à chacun de ses partients. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes, et malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper... Floria est incarnée par Leonie Benesch révélation du chef d'oeuvre "Le Ruban Blanc" (2009) de Michael Haneke, puis vue ensuite dans "Les Leçons Persanes" (2020) de Vadim Perelman, "La Salle des Profs" (2024) de Ilker Catak et "September 5" (2024) de Tim Fehlbaum. Précisons que la grande majorité du casting se partagent entre personnels infirmiers réels, acteurs non professionnels, et quelques comédiens issus du théâtre et de la télévision. Citons encore Sonja Riesen apparu surtout à la télévision ou dans le film "Le Gardien c'est Moi" (2014) de Sabine Boss, Selma Jamal Aldin aperçue dans "The Colony" (2021) de Tim Fehlbaum, Jasmin Mattei apparue dans "Il Nido" (2016) et "Love Me Tender" (2019) tous deux de Klaudia Reynick et vue dans le tragiquement beau "Gloria !" (2024) de Margherita Vicario, Anna-Katarina Müller aperçue dans "Rosie" (2013) et "Mario" (2018) tous deux de Marcel Gisler, Urs Bihler vu entre autre dans "L'Extradition" (1974) de Peter Vin Glunten, "Les Enfants de la Grande Route" (1992) de Urs Egger ou "Les Mamies font pas dans la Dentelle" (2006) de Bettina Oberli, Margherita Schoch vue dans "Les Frères Noirs" (2013) de Xavier Koller ou "La jeune Fille et l'Araignée" (2021) de Ramon et Silvan Zürcher, puis enfin Jürg Pl üss aperçu dans "Youth Topia" (2021) de Dennis Stormer ou "Filip" (2022) de Michal Kwiecinski... Le titre en V.O. annonce la couleur, "Heldin" qui en allemand signifie "Héroïne", et donc le film est un hommage clair et précis qui déclare haut et fort que les infirmières sont des héroïnes, une généralité qui porte aux nues certaines professions, mais à l'instar des policiers, pompiers etc... mais comme partout il y a aussi des brebis gâleuses, ou simplement des faineants, ils et elles sont aussi faillibles et humaines. Dès le départ on perçoit ce qui va se dessiner, à savoir une infirmière comme porte étendard d'un métier certe difficile et nécessaire mais assurément pas aussi parfait et lisse. En effet, Floria/Benesch est une infirmière d'expérience, qui est dans un service où le taux de mortalité doit être forcément pas anodin, mais elle est d'une perfection inouïe et presque surréaliste... ATTENTION SPOILERS !... elle craque comme si elle n'avait jamais connue un décès dans son service, elle est toujours très attentionnée, très polie, très courtoise etc... ce qui est impossible tant les gens sont le contraire, et qu'une infirmière ne peut travailler si elle ne sait pas dire stop et/ou mettre des barrières, et jamais je n'ai vu une infirmière se faire marcher dessus ainsi même si monsieur est atteint d'un cancer foudroyant - et pour le préciser je passe professionnellement beaucoup de temps aux Urgences de grands hôpitaux depuis de nombreuses années... FIN SPOILERS !...
Au fur et à mesure du récit on constate que pour portée ce scénario il aurait fallu une infirmière débutante plutôt, comme la toute jeune dans le film qu'on voit à peine. La réalisatrice opte pour une style très docu-fiction, un grain pas trop lisse, une lumière terne pour accentuée la morosité ambiante, des séquences très descriptives ce qui donne du crédit logiquement aux actes et aux événements. Mais dans le même temps il n'y a aucune ligne directrice ou intrigue ou même enjeu, on ne fait que suivre une infirmière dans sa journée de ronde à faire la plupart du temps des "constantes", et regarder une infirmière faire quasi la même chose durant 1h30 c'est plutôt redondant. Néanmoins, l'immersion est pertinente et même si c'est assez manichéen ou trop image d'épinal le message passe, les cas médicaux sont assez uiversels pour parler à tous sans entrer dans les détails, et la performance de Léonie Benesch est impressionnante. C'est un peu trop lisse et sage d'un côté, tandis qu'on nous ferait croire que c'est le quotidien, mais comme toute profession il y a surtout des jours avec et des jours sans. Un bon film donc, au propos sans doute nécessaire mais un peu trop idéaliser pour convaincre pleinement. A conseiller néanmoins.
Note :