Retour des vacances pour apprendre la mort de Jacques Dorfmann, producteur-réalisateur français mort ce 27 août 2025 à l'âge de 79 ans.
Né en 1945 à Toulouse il est le fils de Robert Dorfmann, propriétaire d'un cinéma à Pau, résistant qui va devenir surtout un distributeur de films influents et aussi un producteur avisé de quelques grands films comme "Jeux Interdits" (1952) de René Clément ou les deux cartons "Le Corniaud" (1965) et "La Grande Vadrouille" (1966) tous deux de Gérard Oury.
Le pied à l'étrier grâce à son père il se lance lui aussi dans la production avec "Patate" (1964) de Robert Thomas et "Le Voleur de Crimes" (1968) de Nadine Trintignant. Mais il finit par rejoindre son père au sein des Productions Corona et produit en famille les deux chefs d'oeuvre "L'Armée des Ombres" (1969) et "Le Cercle Rouge" (1970) tous deux de Jean-Pierre Melville.
Robert Dorfmann se retire après, pourtant, un pari risqué et réussi avec le magnifique "Papillon" (1973) de Franklin J. Schaffner, laissant ainsi son fils prendre définitivement son envol en solo bien qu'il est déjà assumé sans son père des films comme "Tout le Monde il est Beau, Tout le Monde il est Gentil" (1972) de et avec Jean Yanne qu'il retrouve juste après pour "Nous ne vieillirons pas Ensemble" (1972 - ci-dessous) de Maurice Pialat.
Il produit en changeant souvent de société de productions, et aborde tous les genres, le thriller avec "Les Seins de Glace" (1974) de Georges Lautner avec Alain Delon et Mireille Darc, le polar avec "Sept Morts sur Ordonnance" (1975) de Jacques Rouffio ou la comédie avec "Les Charlots contre Dracula" (1980) de Jean-Pierre Desagnat et Jean-Pierre Vergne.
Le producteur est à son apogée avec la reconnaissance international en prime avec le succès de "La Guerre du Feu" (1981 - ci-dessous) de Jean-Jacques Annaud qui reçoit le César 1981 du Meilleur Film - rappelons qu'en France le César de cette catégorie revient au réalisateur, par exemple pour les Oscars c'est bel et bien le producteur qui est le lauréat.
Entre ses productions, Jacques Dorfmann s'essaie par deux fois à l'écriture, et devient, sans en être le producteur, le scénariste des films "Une Langouste au Petit-Déjeuner" (1979) de Giorgio Capitani et "L'Unique" (1986) de Jérôme Diamant-Léger. Deux expériences qui ont assurément données des idées au producteur qui se lance dans un projet en solo en tant que Producteur-réalisateur-scénariste en collaboration avec la Chine pour le biopic "Le Palanquin des Larmes" (1988), qui fait malheureusement pâle figure face au monument "Le Dernier Empereur" (1988) de Bernardo Bertolucci.
Il produit ensuite "Docteur Norman Bethune" (1990) de Phllip Borsos et "Robinson et Compagnie" (1991) de Jacques Colomba avant de se relancer avec son second long métrage à l'écriture puis devant et derrière la caméra avec "Agaguk" (1992) avec un joli casting composé de Lou Diamond Phillips, Toshiro Mifune, Jennifer Tilly ou Donald Sutherland. Le film est un film d'aventure chez les inuits, ce qui est assez singulier pour s'y intéresser mais le succès n'est pas très important.
Le producteur revient donc logiquement à la production avec notamment "Les Veufs" (1993) de Max Fischer, "Le Vent du Wyoming" (1994) de André Forcier ou "Sucre Amer" (1998) de Christian Lara, mais force est de constater que le producteur ne rencontre plus le succès et n'apporte plus de projet palpitant.
Mais l'ambition semble toujours intact et le prouve en se lançant dans le premier film sur un héros national, et assure une troisième fois les casquettes de Producteur-réalisateur-scénariste pour "Vercingétorix, la Légende du Druide Roi" (2001 - ci-dessous) avec un casting de prestige dont Christophe Lambert, Klaus Maria Brandauer, Max Von Sydow ou Inès Sastre. Lambert confirmera avec ce film une carrière inepte, Inès Sastre va bientôt disparaître des écrans, car en effet le film est une catastrophe industrielle et artistique indéniable et le film va devenir un échec cuisant qui va sceller la carrière de Jacques Dorfmann qui ne se relèvera jamais de ce film râté devenu un des pires films français.
Jacques Dorfmann a tenté de faire l'acteur à ses débuts, apparaissant dans le western spaghetti "le Grand Silence" (1968) de Sergio Corbucci et le drame historique "Mayerling" (1968) de Terence Young, après quoi il faudra attendre plusieurs années avant un ultime rôle dans le déjà moins prestigieux "Le Faucon" (1983) de Paul Boujenah.
Jacques Dorfmann aura donc été un producteur majeur, essentiellement dans les années 70-80, mais il reste un réalisateur-scénariste médiocre dont on ne peut que sauver "Agaguk" (1992) malheureusement il restera coupable du navrant "Vercingétorix...".
Jacques Dorfmann est mort ce mercredi 27 août 2025 à l'âge de 79 ans.