Le Surfeur (2025) de Lorcan Finnegan

Nouveau long métrage de l'irlandais Lorcan Finnegan après "Without Name" (2016), le remarqué "Vivarium" (2019) et le plus confidentiel "The Nocebo Effect" (2022). Il met en scène une histoire écrite par Thomas Martin qui s'est fait la main sur divers courts métrages et quelques épisodes de séries TV avant de signer le script du film "White Widow" (2023) de Henry Mason. Le film est le second après "Vivarium" à connaître une présentation au Festival de Cannes 2024, cette fois en hors compétition en séance de minuit où le film reçoit une standing ovation de six minutes. La star Nicolas Cage touché par l'accueil prend le micro et hurle "Mangez le rat ! Mangez le rat !" en référence à une séquence marquante du film. Néanmoins le film est endeuillé par deux fois, d'abord par la disparition début 2025 de Dominique Collignon-Maurin, doubleur français de Nicolas Cage, puis surtout par l'acteur Julian MacMahon décédé début juillet... Un homme revient sur la plage idyllique de son enfance pour faire du surf avec son fils mais leur escapade tourne au cauchemar quand un gang de surfeurs du coin leur interdit l'accès à l'océan.D'abord humilié le père surfeur va se battre pour reconquérir son territoire et l'estime de son fils, une lutte sans merci s'engage alors... 

Le père surfeur est incarné donc par Nicolas Cage, devenu has been durant des années  mais qui semble revenir petit à petit depuis 4-5 ans avec entre autre quelques films remarqués comme "Pig" (2021) de Michael Sarnoski, "Un Talent en Or Massif" (2022) de Tom Gornican, "Renfield" (2023) de Chris McKay, "Dream Scenario" (2023) de Kristoffer Borgli et surtout "Longlegs" (2024) de Oz Perkins. Son fils est joué par Finn Little remarqué dans "Ceux qui veulent ma Mort" (2021) de Taylor Sheridan et surtout vu dans la série TV "Yellowstone" (2021-2024). Citons ensuite Julian MacMahon surtout connu pour la série TV "Nip/Tuck" (2003-2010) et dont l'heure de gloire sur grand écran se résume en gros au dyptique "Les Quatre Fantastiques" (2005-2007) de Tim Story, Nicholas Cassim vu dans "The Moogai" (2024) de Jon Bell et "The Correspondent" (2024) de Kriv Stenders après lequel il retrouve l'acteur Rahel Romahn aperçu dans "Little Monsters" (2019) de Abe Forsythe et "Furiosa" (2024) de George Miller, Miranda Tapsell vue dans la série TV "Little J & Big Cuz" (2017-2023) ou le film "Le Traducteur" (2020) de Rana Kazkaz et Anas Khalaf, Alexander Bertrand vu dans la série TV "Les Norton" (2019) après laquelle il retrouve son partenaire Justin Rosniak aperçu auparavant dans "War Machine" (2017) de David Michôd, Michael Abercombry apparu dans "Death or Liberty" (2015) de Keith Farrell ou "I met a Girl" (2020) de Luke Eve, Charlotte Maggi aperçue dans la saga "Rebel Moon" (2024) de Zack Snyder, Dean MacAskil aperçu dans "The Decadent and Depraved" (2018) ou "Soldat Collins" (2024) tous deux de Jordan Prince-Wight, puis enfin Greg McNeill aperçu dans "June Again" (2020) de JJ Winlove ou "How to Please a Woman" (2022) de Renée Webster... Il y a deux paramètres essentiels, d'abord et avant tout Nicolas Cage has been flamboyant qui renaît pourtant régulièrement de ses cendres tel le phénix avec quelques films et performances digne de son talent entre une dizaine de films alimentaires, puis ce style typiquement australien surréalisme sociologique et violences ancestrales qui ont pour la pluypart du temps l'outback ou le bush comme environnement, ou plus rarement comme ici sur une plage faussement paradisique. Ainsi on pense au style emblématique du réalisateur Nicolas Roeg, mais on est avec ce film plsu entre "Réveil dans la Terreur" (1971) de Ted Kotcheff et "Long Week-End" (1978) de Colin Eggleston avec un relent du plus ricain "Chute Libre" (1993) de Joel Schumacher.

La vraie réussite du film c'est que le scénario ne repose pas sur une simple vengeance ou revanche entre un père vexé et une bande de hippies surfeurs, et que la mise en scène est assez créative pour mettre en exergue un visuel façon années 50-60 psychédélique en incrustant des plans symboliques de la faune unique et mystérieuse de l'ile-continent, pour accentuer le côté vénéneux des lieux. Ainsi le père/Cage semble être un homme qui a réussi, jusqu'à prendre le risque de perdre sa femme, pour un but bien précis, le retour au surf est donc un prétexte aussi pour en faire une présentation ultime à son fils que sa réussite va enfin atteindre son but. La lutte qui s'en suit est tout aussi judicieusement menée par le réalisateur, pas de jeu de massacre habituel, mais une descente en enfer psychologique, un piège qu'on ne voit pas venir se referme où la manipulation est une arme plus insidieuse qu'une violence plus physique. Le twist "cathartique" selon le gourou surfeur arrive donc sans crier gare, s'ajoute alors un certain suspense car cela paraît peu logique, et si on se doute que le père/Cage ne peut assumer cette "assimilation" on se demande forcément comment cela va se terminer. Très bon point pour le casting, donc un flic vicieux à souhait et un gourou qui nous rappelle que le regretté Julian MacMahon avait un magnétisme de dingue. Un film surprenant donc, ni survival ni action movie le récit brouille les pistes et mélange les genres pour une fable tragique tout à fait cohérente. Un très bon moment.

Note :                 

Surfeur (2025) Lorcan FinneganSurfeur (2025) Lorcan FinneganSurfeur (2025) Lorcan Finnegan

14/20