Les Dents de la Mer 4 : la Revanche (1987) de Joseph Sargent

Ultime et dernier film de la saga après "Les Dents de la Mer" (1975) de Steven Spielberg, "Les Dents de la Mer : 2ème partie" (1978) de Jeannot Szwarc et "Les Dents de la Mer 3" (1983) de Joe Alves mais cette fois les producteurs originels ne sont plus les mêmes, l'équipe est très différente et tout est fait pour faire oublier l'opus n°3 qu'il occulte pour en faire une suite directe du second film. Universal est toujours derrière mais cette fois avec le producteur-réalisateur Joseph Sargent aux commandes auxquels on doit quelques bons films comme "Les Bootleggers" (1973) et surtout "Les Pirates du Métro" (1974). Le scénario est confié à un inconnu, Michael De Guzman qui a signé auparavant le scénario de la comédie "Au Nom de l'Amour" (1980) de Jud Taylor et qui retrouvera son réalisateur pour le téléfilm "Caroline" (1990). A noter que le budget est étonnamment confortable pour une énième suite avec pas moins de 23 millions de dollars pour le film le plus cout de la saga avec seulement 01h30 et une production totale extrêmement court de seulement neuf mois ! Deux durées sans doute annonciatrices de l'échec du film qui obtient 51 millions de dollars au box-office mondial. Après une certaine indulgence sur les deux précédents, ce dernier opus est classé PG-13 aux Etats-Unis soit déconseillé au moins de 13 ans, et interdit au moins de 12 ans en France... Désormais veuve de son époux ex-shérif de Amity, Ellen Brody perdu également son fils cadet attaqué par un requin. Suite au drame elle décide de suivre son fils aîné dans les Caraïbes où il vit avec sa femme et sa fille. Tandis qu'elle fait tout pour que son fils quitte son emploi de spécialiste de la faune sous-marine elle fait la rencontre d'un pilote d'avion qui lui change les idées. Entre temps, Mike Brody tente de retrouver avec son associé le requin blanc qu'il a croisé... 

Etant donné que ce film occulte "Les Dents de la Mer 3" (1983), les deux fils Brody sont joués par de nouveaux acteurs. Le cadet est joué brièvement par Mitchell Anderson essentiellement aperçu dans des séries TV dont la même année dans "21 Jump Street" (1987), tandis que l'aîné est joué par Lance Guest apparu dans "Halloween 2" (1981) de Rick Rosenthal ou "Une Fille à Aimer" (1984) de Edouard Molinaro. Leur mère et veuve est incarné à nouveau et pour la troisième fois par Lorraine Gary qui était absente du précédent film. Mme Brody est jouée par Karen Young remarquée auparavant dans "Birdy" (1984) de Alan Parker et "9 Semaines 1/2" (1986) de Adrian Lyne, leur fillette est jouée par la toute jeune Judith Barsi, enfant star apparue dans "L'Oeil du Tigre" (1986) de Richard C. Sarfian et "Slam Dance" (1987) de Wayne Wang mais surtout omniprésente dans de très nombreuses séries TV à partir de 1984, sans compter sa voix pour les films d'animation "Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles" (1988) et "Charlie" (1989) tous deux de Don Bluth, ce dernier à titre posthume, la fillette est assassinée avec sa mère par son père alcoolique en 1988. Citons ensuite Mario Van Peebles remarqué dans "Cotton Club" (1984) de Francis Ford Coppola et "Le Maître de Guerre" (1986) de et avec Clint Eastwood, et qui retrouve son propre père Melvin Van Peebles précurseur de la Blaxploitation en réalisant "La Permission" (1968), "Slogan" (1969) et surtout "Sweet Sweetback's Baadasssss Song" (1971) dans lequel apparaît son fils. Citons encore Michael Caine star de "Alfie le Dragueur" (1966) de Lewis Gilbert, "Le Limier" (1972) de J.L. Mankiewicz, "L'Homme qui voulut être Roi" (1975) de John Huston ou "Pulsions" (1980) de Brian de Palma, Lynn Whitfield remarquée dans "Match à Deux" (1985) de Hal Hashby et "Silverado" (1985) de Lawrence Kasdan puis enfin un caméo de Lee Fierro qui reprend son rôle de maman ayant perdu son fils et giflant le shérif Brody dans le premier "Les Dents de la Mer" (1975)... Le casting laisse légèrement perplexe, outre la présence forcément à cacheton de Michael Caine, notons que le compositeur est Michael Small, méconnu et pourtant indissociable des thrillers paranoïaques des années 70, fidèle entre autre de Alan J. Pakula sur pas moins de huit films mais également de "Portrait d'une Enfant Déchue" (1970) de Jerry Schatzberg et "Marathon Man" (1976) de John Schlesinger. Son style aurait pu coller à ce quatrième film mais la B.O. reste assez confidentielle... Dès le départ le film se convainc pas, trop facile d'occulter le troisième film, trop évident de faire de madame Brody une veuve, tandis que la mort du cadet est trop vite bâclée avec une agonie qui fait sourire sans le vouloir  (un cri de douleur qui arrive un peu tard). A chaque film les défauts et incohérences se multiplient et cet ultime tentative finit par deux scènes d'un ridicule inouï. 

Au début les protagonistes, normalement des spécialistes de la vie sous-marine s'étonne qu'un grand requin blanc se trouve aux Caraïbes alors qu'on rappelle que les requins blancs sont présents partout sur le globe. On s'aperçoit que malgré une durée de seulement 01h30 il faut combler un scénario vide avec des flash-backs via les souvenirs de madame Brody, des souvenirs qui ne peuvent exister pourtant puisqu'elle n'était pas présente lors de la plupart de ces moments notamment sur le navire Orca du drame originel. Mais le pire sont les ralentis (faut gagner du temps ?!), les effets visuels qui semblent pas meilleurs qu'en 1975 (comme de remarquer une fermeture éclair sur un aileron), ou bien un rugissement de requin (?!) qui, ironie du sort, existait déjà dans le film n°3. Mais la liste est non exhaustive avec le pire du pire sur le dernier quart d'heure... ATTENTION SPOILERS !... Le pilote Michael Caine qui réagit en dilettante quand il est chargé par le requin, la mort incompréhensible et invraisemblable du requin empalé tranquillement par la proue du bateau et qui le fait exploser "façon puzzle", puis enfin le retour à la vie de Mario Van Peebles à peine blessé alors qu'on l'a vu littéralement croqué, avalé amené par le fond quelques temps auparavant... FIN SPOILERS !... En conclusion ce 4ème film est un navet dont l'unique et le seul atout reste le personnage de la veuve, le reste est d'un ridicule qui ferait presque rire si il ne parasitait pas une franchise qui ramène à un film majeur du Septième Art. Opus à oublier, comme le troisième.

Note : 

Dents Revanche (1987) Joseph Sargent

02/20