Nobody 2 (2025) de Timo Tjahjanto

Voici la "Nobody" (2021) de Ilya Naishuller, carton malgré tout et malgré le contexte de sa sortie sous-Covid amassant tout de même plus de 57 millions de dollars au box-office Monde pour un budget de 16 millions. Pas étonnant donc que les producteurs David Leitch et Chad Stahelski, connu pour la franchise "John Wick" (2014-...) entre autre, aient relancé l'idée même si le projet a pris du retard, l'acteur principal Bob Odenkirk ayant malheureusement fait une crise cardiaque en 2021 peu de temps après la sortie du film. On imagine que la santé de l'acteur a primé avant une reprise de la production. Les producteurs ont refait appel à Derek Kolstad fidèle de la franchise "John Wick", mais cette fois il a été aidé par Aaron Rabin connu comma auteur sur la série TV "Jack Ryan" (2023-...) et qu'il s'apprêtent à adapter au cinéma, et Umair Aleem qui a écrit l'action woman "Kate" (2021) de Cédric Nicolas-Troyan, sans compter l'acteur principal Bob Odenkirk crédité comme scénariste suite à son apport personnel. Pour cette suite exit Ilya Naishuller qui a en parallèle signé "Heads of State" (2025), les producteurs ont fait appel à l'indonésien Timo Tjahjanto connu pour ses films d'action en duo avec Kimo Stamboel comme "Macabre" (2009), "Killers" (2014) ou "Headshot" (2016) et qui a réussi son passage solo avec "The Night Comes for Us" (2018) ou "L'Ombre Rebelle" (2024), et qui est déjà en train de tourner une autre suite pour Hollywood soit le n°2 de "The Beekeeper" (2024) de David Ayer... Quatre ans après sa malencontreuse altercation avec la mafia russe, Hutch doit toujours accepter des contrats pour éliminer divers cibles pour rembourser les fameux 30 millions de dollars. Le job reste d'une grande pression qui pèse sur le couple avec sa femme. Ils décident alors de partir en vacances, mais à peine arriver un incident a priori mineur avec des voyous locaux va s'envenimer, ces derniers étant en lien avec le directeur du parc corrompu et la police ripoux... 

Hutch est donc de nouveau incarné par Bob Odenkirk, issu de la pure comédie notamment avec ses propres films "Bienvenue en Prison" (2006) ou "Les Frères Solomon" (2007) avant d'arriver dans l'action quasi par accident et qui a entre temps surtout fait attention à lui suite à son AVC pour assurer et assumer un rôle particulièrement physique. Il retrouve son épouse Connie Nielsen surtout connue en Reine dans la franchise "Wonder Woman" (2017-2021) ou en impératrice en reprenant récemment son rôle le plus célèbre dans le très décevant "Gladiator 2" (2024) de Ridley Scott. Ils retrouvent plusieurs camarades avec Christopher Lloyd à jamais cultissime professeur de la saga "Retour vers le Futur" (1985-1990) de Robert Zemeckis, Colin Salmon vu entre temps dans "La Proie du Diable" (2022) de Daniel Stamm, RZA vu entre temps aussi dans "Clean" (2021) de Paul Solet et "Poker Face" (2022) de et avec Russell Crowe, puis enfin Michael Ironside devenu légèrement has been pour celui qui était un des plus fameux seconds couteaux du cinéma américain, retrouvant d'ailleurs après "Total Recall" (1990) de Paul Verhoeven sa partenaire Sharon Stone elle-même devenue très rare dont le dernier film valable remonte à "The Laundromat" (2019) de Steven Soderbergh. Citons encore pour les nouveaux protagonistes Colin Hanks (fils discret de Tom Hanks) apparu dans le dyptique "Jumanji" (2017-2019) de Jake Kasdan, John Ortiz qui retrouve respectivement RZA après "American Gangster" (2007) de Ridley Scott et Christopher Lloyd après "Braquage à l'Ancienne" (2017) de Zach Braff, et enfin Billy MacLellan aperçu outre la télévision dans le film d'horreur "The Silence" (2019) de John R. Leonetti... Pour ce film le réalisateur Timo Tjahjanto a voulu se démarquer, d'abord avec le visuel dans des tons moins sombres, aux couleurs plus vives bien aidé donc par le thème du parc d'attraction, puis par des combats encore plus sanglants quitte à désarçonner une partie du public mais heureusement compensé par un humour qui repose sur le fait que Hutch/Odenkirk soit plus humain qu'un certain "John Wick". En effet, le héros est ici souvent en mauvaise posture, voir il en prend autant que ses adversaires et frôle plusieurs fois la mort et s'en sort rarement seul ce qui donne une dimension moins superhéroïque du "John "Avenger" Wick", c'est donc plus viscéral et plus drôle que l'autre franchise des producteurs-scénaristes. C'est un très bon point.

D'ailleurs on salue la performance de Bob Odenkirk, qui à la soixantaine et après une crise cardiaque a repris l'entraînement avec entre autre Daniel Bernardt, as du domaine qui a travaillé sur évidemment les films de David Leitch et sur plusieurs Marvel. La chorégraphie des combats est excellentes, les ralentis le plus souvent sur la fin des actions accentuant le surréalisme cartoonesque tout en restant d'un réalisme qui fera réagir les plus sensibles avec une apothéose pyrotechnique à l'ancienne ; les décors du parc sont authentiques, le parc d'attraction a été reconstitué pour être volontairement détruit ensuite ce qui limite heureusement pour le spectateur l'abus des images numériques. La mise en scène est à la fois dans la filiation du premier opus tout en valorisant les idées du cinéaste indonésien. Seul petit bémol pour (malheureusement) Sharon Stone, charismatique et icônique mais parfois dans un cabotinage en surchauffe pas judicieux. Néanmoins, cette suite est à la hauteur avec un récit qui laisse de la place aux autres personnages. Un très bon moment à voir et à conseiller.

Note :                 

Nobody (2025) Timo TjahjantoNobody (2025) Timo TjahjantoNobody (2025) Timo Tjahjanto

15/20