The Things You Kill (2025) de Alireza Khatami

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après ses deux premiers films remarqués avec "Les Versets de l'Oubli" (2017) et "Chroniques de Téhéran" (2023) l'iranien Alireza Khatami revient avec un film qu'il qualifie de "auto-fiction", considérant que les trois quarts de son histoire sont autobiographiques. Le cinéaste devait tourner dans son pays d'origine en en farsi mais face à la censure il a dû faire comme de nombreux collègues compatriotes, et il a donc posé ses caméras en Turquie. Le réalisateur-scénariste avoue avoir comme source d'inspiration le cinéma de David Lynch, mais aussi les poètes classiques persans comme Hafez, Saadi et Rumi. Le film a été très bien reçu dans plusieurs festivals avec surtout le prix du Meilleur réalisateur Cinéma du Monde au Festival de Sundance 2025, mais aussi les Prix de la Critique et fu Jury au Festival de Reims Polar 2025... 

Après plusieurs années passées aux Etats-Unis, Ali retourne s'installer en Turquie avec son épouse. Dans sa ville natale il retrouve sa famille qui vit toujours sous le joug tyrannique du père. Quand sa mère décède dans des circonstances suspectes, Ali soupçonne  bientôt son père. Ali va alors mené une enquête vengeresse qui va le confronter aux pires secrets de famille... Ali est incarné par Ekin Koç vu entre autre dans "Anatolia" (2022) de Ferit Karahan, "Burning Days" (2023) de Emin Alper ou "Tout pour y Croire" (2023) de Murat Saraçoglu. Citons ensuite Erkan Kolçak Köstendil vu dans "Sibel" (2018) de Cagla Zencrici et Guillaume Giovanetti, "Simarik" (2024) de Onur Ünlü puis "Les Chants du Coeur" (2022) de Soner Caner après lequel il retrouve Hazar Ergüçlü vu dans des séries TV dont "The Protector" (2018-2020), puis dans les films "Benim Dünyam" (2013) de Ugur Yücel ou "Le Poirier Sauvage" (2018) de Nuri Bilge Ceylan, Ercan Kesal vu dans "Uzak" (2004), "Les Trois Singes" (2009) et "Il était une Fois en Anatolie" (2011) tous trois de Nuri Bilge Ceylan, Serhat Nalbantoglu essentiellement apparu dans des séries TV, mais citons le film "Rüzgara Birak" (2024) de Engin Erden, Ipek Türktan également vu dans des séries TV et dans le film "Anadolu Leopari" (2021) de Emre Kayis, Aysan Sümercan apparu dans la série TV "Bedel" (2015) ou les films "Le Lieutenant Ottoman" (2017) de Joseph Ruben et "Zuhal" (2021) de Nazli Elif Durlu, puis enfin Selen Kurtaran vue dans "Batlir" (2018) de Star Yildirim ou "Cam Perde" (2023) de Fikret Reyhan et plus récemment dans la série TV "Kizil Goncalar" (2024-2025)... Le film débute comme un simple drame familial, une mère handicapée qui a heureusement ses enfants grands et responsables qui l'aident dès que possible, et un père quasi absent, qu'on devine facilement violent ou du moins, l'a-t-il été lorsqu'ils étaient enfant... Peut-être ?! On devine que le récit va devenir plus complexe quand en marge des soucis familiaux un inconnu arrive et se fait embaucher comme jardinier pour entretenir un jardin familial bien éloigné de la ville et de la famille. Le mystère va alors commencer à instiller un climax plus énigmatique, une tension en mode patience jusqu'au premier rebondissement et le deuil.

L'intrigue devient alors vraiment passionnante, les soupçons du fils, les difficultés relationnels, un père peut-être trop infect trop coupable idéal ?! Et ce jardinier qu'on se demande quand il va entrer réellement dans le récit. La mise en scène est tout aussi idéale, avec une caméra et un rythme plutôt lancinant et posé au départ, qui va subrepticement se mouvoir de plus en plus, s'approcher plus près des visages ce qui, sur ce dernier point, va accentuer le soucis qui fracture le récit et le film soudainement... ATTENTION SPOILERS !... sans prévenir le jardinier et le fils s'inversent, le jardinier prend la place du fils qu'il séquestre, prend sa place à côté de son épouse qui ne voit rien a priori, ni les soeurs, tout est normal, le fils reste séquestré et le jardinier devient le fils avant un retour du ils ensuite qui ne perturbe absolument personne... FIN SPOILERS !... Le film vire dans le fantastique donc, clairement influencé par un certain David Lynch mais sans en avoir le talent, mais surtout sans avoir préparé un semblant de cohérence. En effet, le thriller se suffisait à lui-même, la dimension surréaliste n'apporte strictement rien à l'intrigue, ou plutôt le jardinier est un protagoniste gratuitement superflue et amène vers un dénouement sans queue ni tête. Un gâchis... 

Note :                 

08/20