Troisième long métrage seulement de l'australien Sean Byrne après "The Loved Ones" (2009) et "The Devil's Candy" (2015), mais le projet viens d'une idée d'un surfeur artiste californien, Nick Lepard qui signe là son premier scénario. Il est parti en visualisant une image tenace, celle d'un homme qui kidnappe une personne en le cachant dans une housse de planche de surf avant de l'embarquer sur un bateau. Ensuite il a imaginé une énième film de requin, un sous-genre en soi, mais cette fois en montrant que le mal absolu n'est pas forcément le requin mais plutôt l'homme, un homme en l'occurence. L'autre point essentiel est que le scénariste s'est inspiré d'une lettre ouverte d'un groupe de scientifiques adressée à la Columbia pour critiquer leur film "Instinct de Survie" (2016) de Jaume Collet-Serra pour sa représentation faussée qu'un requin est un tueur d'homme : "C'est comme ça que j'ai eu l'idée du personnage de Tucker, le tueur en série. Il nourrit cette obsession malsaine et, dans le même temps, milite pour la protection des requins." Film interdit au moins de 12 ans...
Alors qu'elle débute une histoire d'amour avec Moses, Zephyr se fait kidnapper. Elle se réveille sur un bateau en pleine mer, elle fait connaissance avec son ravisseur, Tucker qui est obsédé par les requins... Tucker, passionné des requins et tueur en série, est incarné par Jai Courtney remarqué dans les deux "Suicide Squad" (2016-2021) ou dans "Trahisons" (2016) de David Leveaux ou "Jolt" (2021) de Tanya Wexler. Zephyr est jouée par Hassie Harrison remarquée dans la série TV "Yellowstone" (2020-2023), et apparu dans les films "Back to Lyla" (2022) de America Young ou "Quasi" (2023) de Kevin Hefferman, tandis que son petit ami est interprété par Josh Heuston remarqué dans la série TV "Hartley, Coeurs à Vif" (2022-...). Citons ensuite Rob Carlton vu dans la série TV "Black Snow" (2023), Ella Newton apparu dans la série TV "Dr. Harrow" (2022), Liam Greinke vu dans la série TV "Latecomers" (2022), puis Michael Goldman apparu dans le film français "La Femme Publque" (1984) de Andrzej Zulawski ou plus récemment dans "Monsters of Man" (2020) de Jeff Hand... Le film s'ouvre avec délectation sur une scène pré-générique qui passe du ton léger à un instant qui ne manque de magie avant un coup du sort impitoyable qui donne soudain le ton en faisant surtout connaissance avec Tucker alias Jai Courtney qui trouve là sans doute son meilleur rôle. Un marin obnubilé par "Les Dents de la Mer" au point qu'il en est devenu un psychopathe de la pire espèce mais on l'excuse un peu, il aime les requins ! Car en effet, le réalisateur Sean Byrne a raison à propose du mythique mais faussé "Les Dents de la Mer" (1975) de Steven Spielberg quand il précise : "Je me suis dit que si Les Dents de la Mer avait fait du requin un monstre, notre projet pouvait être le film - qui s'est fait longtemps attendre ! - susceptible de corriger une idée cruelle et préconçue sur les requins et de désigner le vrai monstre : l'homme !". Le début traîne un peu, jouant sur les codes éculées de la jolie nana sexy qui fait du surf, libre comme l'air mais une guerrière que la vie n'a pas épargné... bla bla bla... Evidemment, Hollywood fait rarement d'erreur de casting à ce sujet, Hassie Harrison est une actrice méconnue mais expérimentée et surtout elle est canon et s'ajoute donc logiquement aux Scream Girls fortes et déterminées.
Tellement d'ailleurs qu'on se doute bien de la finalité du récit, d'autant plus que vu le peu de protagonistes il n'y a pas bon plus beaucoup à s'en faire, même sur l'éventuel doute sur la liste des futurs défunts il n'y a pas trop de questions à se poser, malheureusement. On aime surtout Tucker/Courtney, à la fois touchant comme un gosse passionné par les dinos et la seconde d'après effroyable psychopathe tellement fou de ses squales qu'il ne vire jamais dans les autres perversions du genre... ATTENTION SPOILERS !... pas d'appât du gain et surtout pas du tout attiré sexuellement par la pourtant captive canon à son bord, pas de viol et pas un chouïa d'allusion sexuelle, son désir est exclusivement pour ses requins... FIN SPOILERS !... Bon point donc car compense un début pourtant facile sur le côté sex appeal. Le face à face entre l'homme tueur et sa belle est donc peu enthousiasmante malgré quelques passages sanglants savoureux, mais surtout déçoit par une dernière partie capillotractée à en rire de bêtise... ATTENTION SPOILERS !... coup de crochet dans le dos sans trop de mal, se casser un pouce sans sourciller, pire s'arracher le pouce à coup de dent en quelques instants, faut pas pousser ! Et que dire du saut final du requin !... FIN SPOILERS !... Par contre, les requins ne sont effectivement pas des tueurs aveugles ou systématiques (on a tous déjà vu des plongeurs ne pas être systématiquement attaqués), et surtout on aime certains plans comme les requins paisibles au clair de Lune ; d'ailleurs notons que les requins du film ne sont pas de animatroniques, mais juste un montage judicieux d'images réelles. Il manque une relation plus travaillée entre Tucker et ses requins, un suspense plus probant sur l'issue et enfin des rebondissements moins invraisemblables pour convaincre pleinement.
Note :
![]()
![]()