Cinéma | SUPERMAN – 13/20

Cinéma SUPERMAN 13/20

De James Gunn | Par James Gunn
Avec David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nathan Fillion

Chronique : Après le traitement sombre et solennel adopté par Zack Snyder qui n’a pas été loin de l’enterrer et tout DC avec lui, James Gunn redonne à Superman un éclat plus lumineux, plus solaire. Plus vintage aussi, avec le retour du collant bleu, de la cape et du slip rouge. Ce nouveau Superman est aussi une relecture plus directe du mythe, une vision naïve et positive assumée du superhumain, pour mieux explorer son « humanité ».
Gunn a beau se montrer très premier degré dans sa manière d’utiliser les poses iconiques de Superman et la musique culte qui lui est associée, il n’en apporte pas moins son sens de l’humour et de la punchline.
Sa mise en scène se contente globalement de remplir le cahier des charges, mais avec panache, s’appuyant sur des effets spéciaux plutôt réussis, en tout cas moins catastrophique que ceux de certains des derniers films Marvel ou DC Comics (poke Ant-Man, Thor ou The Flash).
Spectaculaire donc, en particulier lorsque la baston se déroule à Metropolis (on aime moins le tout numérique des pocket universes), ce nouveau Superman s’avère très convaincant quand il s’agit de traduire la sensation de vitesse qui émane des scènes de voltige. Mais son principal moment de bravoure est peut-être cette audacieuse scène de 12 minutes d’interview entre Lois et Clark/Superman, sans action donc, révélant l’alchimie évidente entre David Corenswet et Rachel Brosnahan. Lui est assez immédiatement Superman, dans son allure (mèche rebelle, mâchoire carrée et sourire ravageur) et son jeu tout en candeur bienveillante. Elle est une parfaite Loïs Lane, pugnace, taquine et séduisante, rappelant parcimonieusement l’immense talent révélé par l’excellente série Mrs. Maisel (je recommande). Le casting dans son ensemble est par ailleurs juste et pertinent, les comédiens s’étant visiblement beaucoup amusés sur le tournage et ayant plaisir à défendre des personnages fun et/ou sympathiques. Le Justice Gang, dans la plus pure tradition Gunnesque, introduit ainsi un assemblage de anti-héros badass et irrévérencieux très cool à suivre.
La simplicité de son Superman tient aussi dans un scénario assez basique mais qui a le bon gout de se suffire à lui-même, sans avoir besoin de clés de compréhension extérieures. Gunn opère un reset de l’homme d’acier en s’appuyant sur ses valeurs traditionnelles, le sens du devoir et du dévouement. Et malgré tout ce que Fox News veut bien dire, on est quand même loin de la satire politique… Certes Luthor peut rappeler certains géants de la tech, mais pas sûr que Gunn ait absolument cherché à imposer une vision woke de son héros, ni à partager son avis sur le contexte géopolitique actuel… Après tout le Luthor a toujours été Luthor et Superman n’a jamais fait autre chose que défendre les plus faibles. Gunn se contente finalement de revenir aux racines de Superman.
Alors certes, il n’invente rien, ne révolutionne rien, mais il fait très bien le job, avec humilité et une certaine verve. Mine de rien, cela lui permet de relancer l’univers cinématographique DC de manière un peu inespérée.

Synopsis : Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?